les défections des interfaces graphiques

Salut les exilés de la blogosphère.

Pour ce premier article, moi et mon double schizophrène vous avons concocté un truc bien geekophile, avec du bon gras de cuir chevelu qui dégouline entre les touches du clavier. Voici:

Les

absurdités

et les

défections

ergonomiques

des

interfaces

graphiques

Nous ne nous attarderons pas trop sur les aberrations connues de longue date, telles que la couleur « caca de mort-vivant » du fond d’écran de Linux Ubuntu, ou le « pour arrêter windows, cliquez sur le bouton démarrer. Hahaha !  »

"les gouts et les couleurs ça se discute pas d'abord !"

Au contraire, nous nous efforcerons de repérer des défauts communs à toutes les interfaces graphiques, afin de prouver que les problèmes ne viennent pas forcément d’un vilain Windows capitaliste, ou d’un pauvre Linux encore trop hermétique pour les ménagères de moins de 50 ans « plus que 347 ovules avant la ménopause ». Non, bien souvent, le problème vient des concepteurs d’interfaces, qui, au-delà des frontières taillées par les systèmes d’exploitations, ne pensent tout simplement à RIEN!!!

Ah! j’ai toujours adoré les débuts de textes à la première personne du pluriel: « nous nous efforcerons ». Je vous parlerai de ça dans un autre article. Ça remonte à mes années lycées.

Les barres de scrolling

Y’a des fois, on ouvre des documents de 500 pages (par exemple, du code informatique écrit par un chimpanzé, ou un roman d’aventure palpitant tel que « dans la peau de Sandrine Tugu »). Ce genre de document ne se lit pas forcément linéairement. Il peut y avoir des renvois d’une page à l’autre. <Penser à ne PAS insérer ici un jeu de mots pourri sur le mot « renvoi »>. Dans ces cas là, on aimerait pouvoir mettre des petits marque-pages sur le document, au fur et à mesure qu’on s’y fait renvoyer dedans.

Avez-vous remarqué ce qu’il se passe quand on fait un clic droit sur une barre de scrolling? Allez-y essayez… Incroyable! Epoustouflant! Vous avez vu? Vous avez vu? Il ne se passe ABSOLUMENT RIEN! Au mieux, vous verrez apparaître un menu contextuel, avec des options inutiles, probablement les mêmes que si vous aviez cliqué à un autre endroit de la fenêtre.

Pourquoi est-ce qu’on n’aurait pas une mignonne petite marque, à l’endroit où on a cliqué-droit? Juste pour nos petits yeux d’humain.

Le plus souvent, ces barres de scrolling sont des objets tout fait, repris par un nombre faramineux de logiciels. Si on améliore un tout petit peu l’ergonomie de cette grosse brique volante, on peut potentiellement améliorer l’ergonomie de tout une faraminerie de logiciels. Pourquoi personne ne pense à faire ça?

Le truc ultime, ce serait que le logiciel se souvienne des marque-pages et qu’il les remette automatiquement. Tout seul, comme un grand. Mais j’en suis même pas encore à demander ça! Oulala boudu! Rien que les trucs tout simples c’est déjà compliqué à avoir.

et les barres de progress aussi pendant qu’on y est

Ce serait bien aussi de pouvoir marque-pager les barres de progress. Imaginons: Vous décidez d’installer un logiciel quelconque sur votre ordinateur (par exemple, une application pour gérer la puberté). Hop, une barre de progress s’affiche. Vous la regardez un moment de vos yeux vitreux, puis vous partez astiquer le manche de votre pommeau de douche. Vous revenez et un doute vous envahit. Ça a avancé, ou pas? Si ça se trouve tout est planté-bloqué. Où en était cette fichue barre quand vous étiez parti astiquer votre manche?

Ah foutrepute. Avec un petit marque-page, ça n’arriverait pas. Ou encore mieux: quand on clique sur la barre, une infobulle apparaît, indiquant depuis combien de temps elle est restée immobile.

Là encore, il s’agit d’un objet tout fait, ça devrait donc pas être compliqué d’y ajouter systématiquement ce fonctionnement.

La plus belle « arnaque à la barre de progress » que j’ai vue, c’est avec l’interface Aqua, sur Mac OS X. Eh oui, les Mac, c’est pas si design-pratique-bourgeois que ça veut le prétendre.

Sur Mac, les barres de progress sont bleues (comme plein d’autres trucs Mac). Bon pourquoi pas. Mais là où c’est super triste, c’est qu’elles sont animées avec un motif à la con qui défile À L’ENVERS. Ça créé un effet subliminalo-hypnotique sur vos yeux vitreux ébahis, et vous avez l’impression que la barre avance, même quand c’est pas vrai.

Démonstration (c’est pas le vrai graphisme, mais l’idée est là):

"wouf waf wouf"

"wouhou, j'avance toute seule comme par magie !"

Noël! Noël! Quel progrès dans les barres de progress! On voit tout de suite mieux où on en est dans une installation, ou dans une copie de fichiers de pr0n including naughty-naughty bonnes soeurs!!

(10gression):

L’interface de MacOSX s’appelle Aqua. Celle de Windows Vista: Aero. Celle de Linux Ubuntu avec son « marron caca de zombie » pourrait s’appeler Mott2Terr. Rajoutez un Firefox par dessus et vous avez les 4 éléments. Zzzaaapp!!!

Ah ma bonne dame, c’est pas ce genre de détail disgressatoire qui va enlever de la tête des gens que: non! L’informatique n’est pas que l’affaire d’une bande de boutonneux qui a passé toute son adolescence dans les jeux de rôles!

"boivez-nous !!!"

Ah, ma bonne dame, plus que 346 ovules avant la ménopause. Bon, je vous laisse nettoyer tout cela.

Fini de 10graisser.

Un historique du presse-papier

C’est pas compliqué. Quand je fais du copier-coller, j’aimerais bien que ça écrase pas définitivement ce que j’avais en mémoire avant. Il y a déjà des logiciels qui commencent à le faire. Il faut que ça soit fait partout.

Je suppose qu’à une certaine époque, les copier-coller n’était peut être pas autant utilisé, et de toutes façons les ordinateurs n’avaient pas assez de mémoire pour stocker tout un historique. Mais voyez-vous, les habitudes et les technologies ont un peu évolué depuis le minitel. Ce serait bien de s’y adapter, tas de cons.

Les messages box en marbre massif

Lorsque tout vous pète à la gueule, un message d’erreur captivant vous en informe. Par exemple:

"je suis pas réelle"

Pour résoudre le problème, vous pourriez rechercher ce texte sur Internet, ou le poster sur un forum, ou l’envoyer à votre copain le super-geek (celui qui baise avec votre copine sur World Of Warcraft).

Essayez de le sélectionner avec la souris (le texte, pas le super-geek): vous pouvez pas. Il ne vous reste que la copie d’écran comme solution.

Comment ça se fait que personne ne voit le manque? C’est du TEXTE. Je le vois avec mes yeux vitreux! Pourquoi je ne peux pas le récupérer et en faire ce que je veux?

Là encore, on a affaire à un objet « préfabriqué » (une message box), utilisé par énormément de logiciels. En lui apportant une amélioration toute conne, on améliore l’ergonomie d’énormément de logiciels.

Edit 04/04/2012: Bon, en fait on peut. Suffit de faire Ctrl-C en ayant le focus sur la messagebox. Pas besoin de sélectionner le texte, ça le prend en entier automatiquement. Voili voilà. N’empêche, je suis sûr que vous le saviez pas.

Tout le reste en marbre massif

Y’a pas que le texte des messages box qu’on peut pas récupérer. Vous voulez le contenu d’une liste ou d’une combo box? Vous pouvez pas. Les noms de toutes les options d’une barre de menu? Vous pouvez pas. Une arborescence de répertoire? Vous pouvez pas. Le texte d’une info-bulle? Vous pouvez pas. Le cul de Geneviève de Fontenay? Vous pouvez, mais sans moi.

Ceci dit, récupérer juste des textes ne serait pas forcément utile. Mais, est-ce que ça vous est jamais arrivé de chercher une fonction, et de pas vous souvenir où elle est dans tout ce fatras de barres d’outils désordonnées, de fenêtres de configuration multi-onglets, et d’arborescence de menus déroulants désaxés? Vous êtes obligé de parcourir chaque élément de l’interface pour retrouver le fichu truc que vous voulez faire.

"égaré dans les menus infernals, le héros s'appelle Bob Baranne"

Raclurerie de prostéticienne borgne! Pourquoi il n’y aurait pas, dans le système d’exploitation, un « explorateur d’interface »? Un truc qui vous afficherait en une seule fois l’ensemble des menus et fenêtres d’un logiciel, avec une fonction de recherche de texte! Si je ne me souviens plus où se trouve le bouton pour mettre du texte en gras, il me suffirait de chercher le mot « gras » dans cet utopique explorateur d’interface, et je retrouverais comment faire!

"demain j'enlève le haut et le bas"

Ce que je reproche globalement à ces interfaces graphiques de merte, c’est qu’on ne profite pas de leur standarditude. Puisqu’elles sont toujours faites à partir des mêmes éléments, pourquoi se contenter de les poser là, comme des gros blocs blindés et immuables? Pourquoi on ne peut pas les bidouiller, les rassembler, les disséquer, bref, en prendre le contrôle total?!!!!

Quand on sculpte du marbre, on doit respecter certaines contraintes physiques, pour éviter que tout  s’écroule. Pour cette raison, on pourra excuser les techniques de la sculpture marbrière d’avoir très peu évoluées depuis l’antiquité. (L’art a certainement évolué, les techniques non) (Mais l’art on s’en fout).

Là, on parle d’INFORMATIQUE! Que signifie « informatique »? Ça signifie « INFORME ». Ce qui laisse à penser qu’il y a beaucoup moins de contraintes. On peut faire ce qu’on veut, en particulier remettre en question tout ce qui existe et proposer des choses plus souples. Alors pourquoi personne le fait? Il n’y aurait que moi qui penserais à ces trucs? Il n’y aurait que moi qui aurais besoin de toutes ces fonctionnalités bizarres? Je me le demande. Lâchez vos comms et exprimez-vous.

pointeur en marbre

Les couleurs

Je suis pas chromatologue donc ce que je vais dire ici est peut être n’importe quoi.

La plupart des sites web et des logiciels mettent du texte noir sur fond blanc. Je pense que c’est stupide. Trop de blanc, c’est trop lumineux, ça fait saigner des yeux, et en plus ça use l’écran et la planète. Rappelons que plus un écran affiche des couleurs lumineuses, plus il consomme d’électricité.

Il est évident que ce choix de couleur n’est qu’un héritage crétin de l’époque où on utilisait encore du ha ha ha! papier et des ha ha ha! crayons. Mais maintenant qu’on a autre chose, on peut choisir les couleurs qu’on veut. Bande d’andouilles en marbre.

Une lueur d’espoir

"ziioouuuum, ziooouuuuuummmm !!"

Toutes ces défections trouveront peut être naturellement leur solution. La tendance actuelle n’est plus de faire des logiciels (lourds, mal fichus et mal ergonomifié), mais des sites web. Or, l’utilisation d’un site est soumis à une « entité supérieure » (le navigateur internet), qui pourra modifier, assouplir, et prendre le contrôle de tous les éléments du site.

Un exemple tout simple: lorsqu’un site pourri affiche du texte écrit trop petit, le navigateur peut l’agrandir pour vous (moi j’ai qu’à appuyer sur « Pomme + »). Ça fout en bordel toute la mise en page, mais au moins vous pouvez lire le texte sans coller votre nez à l’écran tel un vieux daltonien hypermémyope.

Je pense qu’il faut continuer dans ce sens: des petits astuces toutes connes qui peuvent rendre un grand service. Bien sur, pour ça, il faut que votre navigateur internet ne soit pas, lui-même, un logiciel lourd, mal fichu, et mal ergonomifié. Y’a encore du boulot à ce niveau là. Mais ça avance petit à petit.

Le mot de la fin

J’aime bien finir mes articles par une citation, histoire de faire le mec qu’a de la culture dans son cervooo. Pour cette fois, je vous propose la phrase d’un mec que j’ai oublié son nom, ainsi que la teneur exacte de ce qu’il a dit. (m’emmerdez pas)

C’était un vieux geek de la première heure. À son époque, les premières interfaces graphiques commençaient à remplacer les lignes de commande. Il trouvait ça pouillave. Pour lui, les lignes de commande étaient un langage. En le développant, on aurait développé à la fois l’humain et la machine. Avec une interface graphique, il n’y avait plus aucune stimulation intellectuelle.

« Il vous suffisait de cliquer et de grogner, comme un homme de néanderthal avec sa lance« 

<insérez ici une image d’un animal grognant devant un ordinateur, y’en a plein sur internet, je vous laisse l’embarras du choix>