Une pathétique blague-fantasme de geek

Aujourd’hui, une histoire à l’arôme artificiel de ha-ha-ha.

La blague en elle-même est hallucinatoirement non-rigologène. Ce qui est drôle, c’est la pathéticité du fantasme qu’elle traduit.

C’est l’histoire d’un geek en train de faire des trucs cools sur sa machine de geek.

Une fille superbe arrive, avec des nichons én ( o ) ( o ) rmes. D’un air candide et coquin, elle demande de sa voix suave: « Tu pourrais m’aider s’il te plaît? J’ai un problème avec mon ordinateur. » Le geek prend un air chevaleresque, et répond, d’une voix suffisamment neutre pour ne pas laisser transparaître la libido qui dégouline de son cerveau reptilien rouillé: « Oui bien sûr. Qu’est-ce qu’il y a? »

La fille dit: « Attends, je vais me mettre sur tes genoux pour t’expliquer, ce sera plus simple. » Elle pose alors délicatement ses fesses rebondies sur le geek, qui essaie de ne pas trop suer de dessous les bras et de calmer sa bite en pensant à des lignes de code. Elle se cambre légèrement pour poser ses mains sur le clavier. Ses seins pointent vers l’avant. Et là elle annonce:

« Et voilà. À chaque fois que je m’assois devant un ordinateur, y’a plus que la touche Échap et la touche « moins » du clavier numérique qui sont disponibles. Et je ne peux plus rien faire. »

monique talk

Pour ceux qui n’auraient pas bien compris où est supposé être le hahaha! de la blague, voici la variante « piano ».

alicia keys

(Avec un synthé de chez pchut-pchut-pas-de-marque.)

Et pis c’est tout.

Réunion annuelle d’étage, avec le buffet qui s’ensuit

Réunion

annuelle

d’étage,

avec le

buffet qui

s’ensuit

Vêtement et moi entrons dans l’amphi à réunion, nous nous posons au fond, tels des étudiants un lendemain de cuite. Braillou, le chef d’étage, fait les 100 pas sur l’estrade moquettée.

Mon collègue s’appelle Vêtement car il change jamais ses vêtements. Il est pas crade, il fait ses lessives, mais il a toujours les mêmes fringues. C’est un peu son bleu de travail, version ingénieur informaticien. (Il faudra que je vous explique, dans un autre article, qu’en réalité je ne suis pas ingénieur).

Le chef s’appelle Braillou car je l’entends souvent brailler, au téléphone ou sur des gens, à propos de trucs über importants, tels que le travail. Le nom ressemble un peu à « Bayrou » mais aucun lien.

Je n’ai été embauché que très récemment à Merluchon Corp. Je ne connais pas vraiment toutes les divisions et sub-sub-divisions auxquelles j’appartiens. Si j’ai bien compris, l’étage dont Braillou est le chef se nomme Atome-de-Calcium. Il s’occupe d’un domaine d’activités appelé le secteur « NOIR ». Je ne sais pas ce que signifient les lettres du sigle.

En réalité, je ne suis pas embauché par Merluchon Corp, mais par Berniques S.A., une société qui loue des gens à des sociétés qui fournissent de la task force à d’autres sociétés qui etc. etc. Mais ce n’est pas très important. Ici, quel que soit le nombre d’intermédiaires et de sous-traitants, le travail aboutit toujours chez Deus Unlimited, une énorme entreprise qui fait vivre toute la région, et plus.

La salle se remplit petit à petit. Telle la blonde du sketch de Florence Foresti, je compte les gens. Il y a environ 250 personnes, ça fait bien plus que ce que je croyais. Mentalement, je promeus Braillou de « chef d’étage » à « chef de comté ». (Comté non pas dans le sens fromage, mais dans le sens « zone ». Comme « la police du comté » des séries américaines avec des vrais bouts de Chuck Norris dedans). Par contre, le nom du comté reste Atome-de-Calcium. Et ça n’a toujours rien à voir avec du fromage. Ouais, prenez des notes, je le redirai pas tout ça.

En tout cas, je bosse au même étage que le chef de comté. Je dirais même plus: je bosse dans le même couloir. Cette proximité est un honneur pour moi.

Je fais ensuite une rapide évaluation de la quantité de gonzesses au mètre carré. Le ratio est étonnamment élevé, ce qui n’est pas pour me déplaire. Par contre: pas beaucoup de sein au mètre cube.

norma stitz

Sur ces entrefaîtes arrive Jupette, qui vient faire la bise à Braillou.

Jupette, c’est la demi-cheffe de couloir, et je la trouve super rigolote. Elle fait souvent des rires d’éternuement étouffé, ou des rires de cochon asthmatique à répétition. Enfin moi je l’aime bien. Aujourd’hui elle est en jupe-sac.

Braillou fait une « tzitte » avec sa main dans le cou de Jupette, pour faire genre que même entre chef l’ambiance est hypra convivialo-décontractée.

Le retard sur la réunion est à présent suffisamment réglementaire pour qu’on puisse réellement commencer la réunion. Mais un autre mec fait son entrée et vient discutailler avec Braillou. Il s’agit de Rayures, (because costard à Rayures). Je sais pas trop quels sont son grade et sa fonction, mais c’est le fils d’un gars super haut placé, genre le quart-chef de pays ou un truc de ouf malade de ce style. C’est marrant de retrouver le triangle amoureux qu’il y avait dans mon ancienne boîte: Poulet Fils <-> Poulet Père <-> la te-boî. Je vous parlerai de ça dans un autre article.

Bref, Rayures va s’asseoir devant, et après les quelques minutes nécessaires de « Ah comment ça marche ce rétro-projecteur. Oh je ne comprends pas. Vous voyez, j’ai beau être le chef de comté, il y a quand même des choses qui m’échappent. Et ça fait de moi un humain. Oh, comment que je suis trop un humain. Wouahou. », Braillou commence à blablater.

Alors je vous rassure, tout va bien chez Merluchon Corp. Certes on a fait un tout petit peu moins de résultats cette année parce que ça va tellement bien qu’on embauche plein de gens, et qu’ils ne sont pas immédiatement optimalement rentables. Ça prend un peu de temps de « digérer » la croissance. Mais là bientôt, on va navoir des bénéfices titanesques grâce à tout le boulot que les gentils nouveaux embauchés vont abattre. Le fric coule à flots, youpi, on a le droit de bander et de faire pointer ses tétons.

En fait je m’en tape. Je n’aurai que quelques miettes de tout ce bonheur sociétal. Et de toutes façons je pige rien à ce qu’il dit le monsieur.

Au détour d’une phrase, j’apprends quand même la définition du secteur NOIR : Neo-nouveaux Ordinateurs Informatiques Robo-bar. Grammaticalement, le terme a du mal à survivre. Le pauvre, je le plains.

robot bar

Ouais et sinon on a monté de level dans une accréditation à la con. Un truc du type ISO 9001 mais en plus couillu. Hurra ! You have won a new award!

Différentes personnes défilent pour présenter du boulot. Jupette s’amuse à leur lancer des petites boulettes de papier. Elle se marre, elle est à fond, elle s’éclate et tant mieux pour elle.

Un mec avec une calvitie géante monte sur l’estrade. Il fait péter un slide avec des noms et des photos de gens ayant participé à son projet. L’un d’eux a le portrait de Zorro. Haha, trop marrant. Comment que c’est cool d’être dans une boîte où on peut trop se permettre des mega délires comme ça.

Nan ce qui est vraiment drôle c’est que le mec s’est mis une photo où il est plus jeune et sans calvitie. Ah ça te fait chier hein que t’aies plus de cheveux sur le caillou! Ha! Ha! Souffre petit bonhomme. Souffre! Tu n’es qu’un fétu de paille balayé par la méchanceté de la nature toute-puissante. Le poil ne t’aime pas! Le poil te fuit! Tu ne seras bientôt plus qu’un gros crâne luisant!

Braillou revient sur scène et nous dit qu’on va s’orienter vers l’off-shore, parce que c’est mode. Alors je vous explique, c’est super simple, « off-shore », ça veut dire « louer des indiens pour qu’ils fassent le boulot à notre place, car ça coûte moins cher ».

Une fois j’ai discuté avec un collègue qui bosse avec des indiens. Il galère comme une vache hindoue désacralisée. En fait les indiens pigent que d’alle, codent comme des porcasses, et faut leur répéter trois fois chaque chose, avec menace de fouet. Voilà, c’était la minute néo-colonialiste.

shiva glamour red sari

Mon collègue ferait mieux d’inventer le concept du « return-shore »: tu fais le boulot toi-même et tu dis que c’est les indiens qui l’ont fait. Ça prendrait sûrement moins de temps que la triple-explication, le fouet et tout. Et l’avantage, c’est que si on s’aperçoit après coup que t’as fait que de la merde, t’as juste à dire que c’est la faute aux indiens. Tu sous-traites, non pas le travail, mais les engueulades.

Ce n’est pas ce que Braillou nous propose. Lui, il a mieux. Après l’off-shore, le near-shore et l’in-shore, il veut faire du my-shore. En gros, on deviendrait les indiens d’autres pays chez qui le travail coûte encore plus cher. Pendant ce temps, le réchauffement de la planète fait disparaître l’anticyclone des a-shore.

Sur ce, on sort de l’amphi et on se dirige vers les chapiteaux à bouffe et à piache. Pendant la minute d’attente réglementaire de politesse devant le monceau de victuailles qui nous attend, mon pote Vêtement amorce une conversation banale de contenance:

– Je trouve que y’a quand même pas beaucoup de filles à atome-de-Calcium.

– Ben, si ça te plaît pas t’as qu’à devenir transsexuel. Ça rééquilibrera un petit peu.

– OK, mais moi avant de me lancer dans un truc, j’ai envie de voir ce que ça donne.

– Pas de problème, je peux te trouver plein de mecs qui seraient prêt à t’enculer. Et gratuitement en plus.

– Non, je veux dire que tu devrais faire ça avant moi, pour que je me rende compte.

zohraclubsweblogbanner (il doivent en chier les allemands et autres langues avec des mots à rallonge, pour la SEO)

Sur ce, les hostilités s’ouvrent, je saisis un bout de poulet orange et une bouteille de rouge. J’alpague Skkrüüdeflüüü qui me la tire-bouchonne, et je rentabilise ma soirée.

À un moment je croise Super-Geek. Je l’aime bien ce mec, il est rigolo. C’est le gourou du langage Python. Par contre il a un rire de merde. Mais il est obligé, c’est un geek.

Y’a quand même vraiment vraiment plein de bouffe et de piache. Leur indécence dans l’abondance supplante largement mon indécence de la crevardise. Je pense aux pauvres petits Africains qui n’ont rien à manger, ce qui me permet d’être dans l’état adéquat pour m’en foutre plein la panse. (C’était la seconde minute néo-colonialiste)

Germaine, ma chef de bureau, se pointe et embarque plein de bequetance dans son sac. Sa religion lui interdit de manger durant les heures paires des jours impairs des mois pairs des années paires. Et comme il est 20 heures et qu’elle doit repartir bientôt, elle se fait son repas. Et elle a bien raison.

Et là je dois avouer que je merdoie un peu. Il est encore super tôt, mais j’habite loin et le dernier train va décoller. J’ai pas d’amis, personne ne pourra donc me ramener en bagnole. Alors j’embarque du pif et mon dessert, et je pars. Je ne verrai pas de gens bourrés raconter n’importe quoi jusqu’à deux heures du matin, je ne partirai pas avec une valise de restes, je n’aurai pas la possibilité de peloter des seins (même si y’en a pas beaucoup). Je sais, je m’assagis un peu.

En plus, une fois arrivé à la gare, mon train était en retard.

La prochaine fois, je ferai mieux, c’est promis. Dussé-je dormir sur place, recroquevillé dans l’herbe, avec pour seule couverture des cartons de bouffe graisseux et malodorants. On est un crevard ou on ne l’est pas.

Le scandale des tarifs de taxi

Paix et prospérité à vous, mes petits lapins.

Pour info, mon blog vient de s’enticher d’une page über importante, à propos de l’une de mes oeuvres maîtresses. Alors commencez par cliquer ici, vous lirez cette article de merde plus tard.

(quelques instants plus tard…)

Ça vous a plu ? Bien. Voici maintenant mon coup de gueule contre

Les

majorations

injustifiées

des trajets

en taxis

Cette honteuse pratique est le résultat d’un glissement pervers entre ce qu’on devrait payer (la distance parcourue) et ce qu’on paye vraiment (l’essence consommée).

On pourrait penser, naïvement, que c’est proportionnel (On fera abstraction des feux rouges et des embouteillages, car on ne peut rien contre ces désagréments, et tout le monde les subit de la même manière.)

Seulement voilà: plus vous pesez lourd, plus il faut d’énergie pour vous transporter, plus il faut d’essence, plus il faut d’argent, plus il faut d’argent À PAYER DE VOTRE POCHE! Et ça c’est absolument INJUSTE!

Personne au monde n’a pensé à montrer du doigt cette hérésie, et à l’hurler à la face du monde pour espérer que les choses changent. Je colère!!!

big cutie buffie

La solution la plus radicale consisterait à modifier les lois de la physique, de façon à ce que, dans un taxi, tout le monde ait la même masse. Mais c’est un peu compliqué à mettre en place.

Je propose, plus simplement, d’appliquer une diminution du tarif au compteur, en fonction du poids. Quand on achète un billet de train ou un billet d’avion, on paye toujours le même prix. Pourquoi ce ne serait pas pareil pour les taxis?

Alors ouais, vous allez rétorquez que les gens vraiment obèses qui veulent prendre l’avion, ils doivent parfois payer une et demi, voire deux places, au lieu d’une. Et je vous répondrai alors que prout, rien à foutre, je suis le maître du monde sur ce blog. Lalala lali lali lala lalala. lalala. Je peux dire ce que je veux. Avec des lapins. Ha ha ha. Je suis sobre.

Nan, plus sérieusement: après quelques années, quelques plaintes, et quelques actions médiatiques bien comme on aime, ce problème a été réglé. (http:// www. routard.com/mag_info/792/deux_places_d_avion_pour_les_obeses.htm)

Donc voilà. J’avais raison.

Revenants-on aux taxis, car j’ai pas fini.

À la limite, on pourrait considérer que les compagnies de taxi ne sont pas responsables des embonpoints de leurs clients. Ceux-ci doivent payer plus cher, c’est comme ça, et puis c’est tout.

Sauf que nous ne sommes pas tout seul dans ce taxi.

big cutie sasha

Le chauffeur!!! Vous payerez plus cher votre course si c’est un ancien sumo reconverti, que si c’est un éthernopien anorexique. Et là, il est clair que c’est une injustice TOTALE!!!!

Mettons bien les choses au clair: je n’ai rien contre les chauffeurs corpulents. Ils ont le droit d’exister. Mais j’ai quelque chose contre les affreuses et dégoûtantes compagnies de taxi qui continuent d’arnaquer impunément les gens et de répandre leurs inégalités révoltantes à travers le monde.

D’ailleurs, je suis sûr que ces enfoirés capitalistes aux veines gorgées de fric font exprès d’embaucher des chauffeurs plus lourds pour dépenser plus d’essence pour nous en faire payer plus, nous, pauvres clients qui nous faisons flageller à coups de saucisse par le système. Fuck!

Exigeons une revalorisation du tarif en fonction du poids du chauffeur et des passagers!

Et si ce n’est pas possible, il ne nous restera plus qu’à congeler vifs avec du liquide de climatisation les dirigeants des compagnies de taxi, tout en s’arrangeant pour qu’ils restent conscients quand on les écrasera sous un 38 tonnes, par tranches successives d’une vertèbre d’épaisseur. Leurs têtes seront ensuite montées en pendentif, avec une bouche en porte-gobelets, des orbites clignotantes et des allumes-cigares dans les oreilles.

Ainsi soit-il.