Raffinement et Passion

Si vous avez manqué le début: https://recher.wordpress.com/2008/11/09/jannonce/

Muni d’une goûter mou aux amandes et d’une Leffe simple, je m’enfonce dans le gouffre du métro. Je recontrôle une dernière fois mes poches. Je me suis armé de deux stylos et trois feuilles de papier, afin de maximiser mes chances de noter mes impressions, même dans l’état le plus d’ébriété possible. La pluie tombe sur la nuit qui tombe aussi, à moins que ce soit le contraire.

L’hippodrome de Munchäusen est loin de la ville, je dois finir à pied. Sur les hauteurs, un balcon beauf hurle ses décorations de Noël gnognotantes. Du bleu et du rouge. Ça me fait penser à une animation que j’avais codée en Turbo Pascal il y a longtemps. Deux plasmas qui se superposaient, et se réactualisaient alternativement. Tout ça en 256 couleurs, c’était quelque chose. Faudra que je vous le ressorte à l’occasion. La pluie redouble de violence, puis re-redouble de violence. Fichu météo exponentielle. Je m’enfonce mon bonnet sur la gueule et hâte le pas.

Pour info je commence assez souvent mes résumés avec une atmosphère sombre-glauque-polar. Malheureusement je tiens pas le style, et ça se termine toujours dans une ambiance rose-légère-alcool-psychédélique-barbapapa.
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Là. C’est à ce moment là où ça plante.

Je retrouve Cheveux, ma collègue dont je suis censé être « l’accompagnateur ». Des types à l’entrée nous donnent deux petites feufeuilles pour faire joujou à parier sur les courses de chevals (et m’emmerdez pas).

Sauf qu’on ne parie pas sur des chevals ni des jockeys, mais sur les agences de Merluchon (c’est le nom scientifique pour dire « comté ». Rappelez-vous, mon chef de comté c’est Braillou). Il y a la mienne: atome-de-Calcium, et j’en profite pour découvrir les noms des autres, que je ne connaissais bien évidemment pas: atome-d-Aluminium, atome-de-Baryum, et atome-de-Doigtium. La course de cheval se nomme, à triste titre « Prix agence tous risques ».

Pour la deuxième course, fi des comtés: on peut parier sur « OCB », « 118 712 », « TMA team » ou « Bingalor » (chassez le naturiste, il revient au bingalor). Elle s’intitule « prix Blair witch project ». Pas compris pourquoi. Vraiment. Y’a des fois je fais semblant de rien piger, pour accentuer mon côté: « je suis un artiste tellement pur, qui voyage tellement dans mon propre univers, que le monde des humains m’est totalement étranger ». Mais là je suis sincère, j’ai vraiment pas saisi l’astuce.

L’avantage, c’est que je gagne un stylo supplémentaire, fourni gracieusement par eux. Je laisse mon duffel-coat au vestiaire, et monte des escaliers. Là, une nana avec des nichons énormes me dirige vers le bouffet, tandis qu’une autre avec des nichons normaux me met un verre de ponche dans la main. Je suis dans la place. Même que wesh wesh yo.

Je discutaille avec Underground, qui pour l’instant n’a aucune raison de s’appeler comme ça mais vous verrez plus tard. Un serveur vient pas-discrètement poser une carte de visite publicitaire de sa piache-boufferie. Le slogan est: « Raffinement et Passion ». self.setTitle(carte_de_visite.slogan)

Raffinement

et Passion

C’est toujours très classe les couples de mots séparés par la conjonction de coordination « et ». Ça me fait penser qu’à une époque, je voulais orner mon blog de la devise: « Poésie et Violence ». Mais c’était un peu trop pompeux et j’ai préféré le « Si j’étais pas là y’a rien qui marcherait » que vous connaissez. Et pis je suis pas si violent que ça en fait.

La vue sur l’hippodrome nous offre des affiches publicitaires: « Le défi du galop ». Je vois pas en quoi c’est un défi. Plus intéressante est la vue opposée: un écran plasma affichant des plasmas, bien plus améliorés que ceux que je faisais à l’époque. J’ai paumé les nichons précédents. Mais c’est pas grave, y’a des toasts foie gras.

Le moment où je me dis que « Raffinement et Passion » font pas dans la taffiotade, c’est quand les serveurs se déplacent dans la foule pour venir nous apporter la bouffaille! Ah joie! Ce feature est toujours appréciable, même pour un homme doté de nombreuses années d’expérience en pillage de soirée dînatoire (médaille d’or de la main-tentacule, troisième dan de crampon fixe, champion régional du doublé « soutenage de verre & assiette + mangeage de petits fours sans rien renverser »).

Un serveur à lunettes erre tout perdu, les mains encombrées d’un plat sur lequel reste le dernier toast oeuf-de-caille de la politesse. N’écoutant que ma bonhomie naturelle, je le débarrasse.

L’autre moment où je me dis que je suis bien bonhomme, c’est quand je vois tout le monde poser son verre vide n’importe où. C’est pas très gentil pour les vaisseliers. Moi quand mon verre est vide, je le pleins, et comme ça j’en salis qu’un seul. Vive moi.

Je croise Karo, habillée d’un short à carreaux avec un collant en-dessous. J’adore la mode.

<disgression: Scott Adams, l’auteur de Dilbert, dit: « rien ne définit plus l’humain que sa capacité à effectuer des actions complètement absurdes pour obtenir des résultats totalement improbables. C’est ce principe qui anime les rendez-vous galants, la religion et la loterie ». Et c’est vrai. Mais j’aimerais bien connaître le principe humain qui anime la mode. C’est peut être plus ou moins le même.>

Nos regards se croisent durant une milli-seconde suffisamment longue pour que s’installe une gêne, qu’il serait préférable de combler immédiatement avec une quelconque action de contenance. Karo est plutôt réactive en ce qui concerne les interactions sociales, et elle me dit « Bonjour ». Mais elle se ravise ensuite et me dit « Euh non. Salut! Oula, je fait même plus attention à qui je parle!  » Et je trouve ça plutôt flatteur en fait.

Pour tout vous expliquer, Karo lie très peu de contacts avec les gens. Soit elle est super prétentieuse et méprise tout le monde du haut de sa grande beauté, parce que c’est quand même une top-model mexicaine. Soit elle est super timide et n’ose pas approcher les gens, parce que quand on est une top-model mexicaine vaut mieux pas trop se faire remarquer dans une entreprise garnie de gras geeks zombis aux yeux injectés de sang, qui rôdent dans les couloirs en maugréant « giiiiiirrrrllllzzzzzz!!!!!! ».

Ah tiens à propos de top-model mexicaine :
big tijuana hookers
(Même si c’est pas le même style de top-modelisme)

Bref. Là elle m’a dit « Salut » au lieu de « Bonjour », donc elle considère qu’on a une relation sociale de niveau « pote » et ça fait plutôt plaisir.

L’autre moment socialement bizarre c’est quand un mec dont je connais pas le nom me croise et me dit « Salut ça va? », en ajoutant mon vrai nom dans la phrase. Ouaou, je suis donc si tant une vedette que ça? Oh comme c’est bon. Plongez mon ego dans une piscine de miel. Oh oui.

Au détour d’un autre ponche, je discute avec Underground et Rose. Un serveur à haut drop-rate de toasts foie gras spawne à proximité. On se le tanke à trois. C’est là que survient un bon vieux bide comme j’aime bien, d’autant plus rigolo que cette fois c’est pas moi. Conversation entre Underground et Rose :

– Ah moi j’aime pas du tout ça le foie gras. Pfou là là. Comment que j’aime pas ça, c’est hallucinant.
– Yess, je viens de looter quelques items au serveur. Qui n’en veut?
– Ah ça m’intéresse, file m’en un, steu plaît.
– Mais tu viens de dire que t’aimais pas le foie gras.
– Nan mais c’était ironique
– Ah d’accord. Donc là en fait je viens de complètement faire planter le moment « ha!ha!ha! » de la conversation.
– Voilà, oui.
– Désolée.

On remarquera le total avouage du super-bide à la fin du dialogue, ce qui permet à Rose de s’en tirer à fort bon compte, par une action du type « On se sent tellement bien entre nous qu’on a même plus besoin de cacher nos petits foirages, ça ne nous gêne plus. ho ho ho. Comment qu’on a trop bien brisé la glace. »

J’aime la glace.

pecker ice sculpture

Vu qu’on parle de gastronomie richiste , on glisse inévitablement vers le sujet de rigueur: le caviar. Mais on est pas assez riche pour en discuter assez longtemps, alors ça dévie vers les oeufs de lompe. Soudain, dans le Monde Des Idées, une rigolote petite illumination vient poker mon esprit. J’énonce alors solennellement: « manger des oeufs de lompe, c’est un peu comme claquer du papier bulle avec sa langue ». Je suis plutôt fier de cette phrase.

Les plats à petits fours sont presque vides, on va très rapidement switcher vers le style de bouffe suivant. Je me dépêche de finir ce qu’il reste.

Une voix s’élève dans les haut-parleurs, c’est notre animateur trop délire gaule à donf’. Il nous présente le déroulement de la soirée: ceux qui parieront sur la bonne agence-comté gagneront « un petit lot surprise ». Ça c’est chouette. Il ajoute que pendant les courses, nous ne devons pas parler, afin de respecter la solennité du moment. Quand les chevals passeront devant nous, on aura le droit de crier et de hurler, mais seulement quand il nous l’autorisera. Ensuite, il nous annonce qu’il va nous annoncer les résultats du graaaaaannnnnd tirage au sort magique, qui permettra à 4 immmeeennnnses chanceux d’entre nous de monter avec le jockey pour « driver » une chariotte. la plupart des inscrits retient son souffle. Vu la merde qui tombe du ciel, ils n’ont pas envie de se retrouver à caracoler dehors dans la boue. Moi j’m’en fous, je me suis pas inscrit à ce truc. D’ailleurs j’en avais surement pas le droit, vu que je suis que accompagnateur. L’animateur énonce des noms que je ne connais pas. Il y a plein de Philippe.

Il faut donner les petits papiers des paris de cette première course. Je suis un mec bien et je vote pour Atome-de-Calcium, puis je vais redemander un verre de ponche.

L’animateur trop délire nous fait le pedigree des chevaux. Y’en a un qui s’est blessé deux fois, une qu’a jamais rien gagné, un qu’a été disqualifiée 3 fois en 4 courses parce qu’il est parti en galop alors que c’est interdit, et le quatrième était positif au dernier contrôle de dopage. Bref, on sent qu’ils nous on refilé des vieilles carnes.

Barry Trotter et le cheval mort

L’animateur ajoute que pendant les courses, nous ne devons pas parler, afin de respecter la solennité du moment. Quand les chevals passeront devant nous, on aura le droit de crier et de hurler, mais seulement quand il nous l’autorisera.

J’avais vu quelques obstacles rigolos sur le circuit, j’aurais trouvé ça cool de voir des sauts. Mais non. Un cheval qui traîne une charriotte ça peut difficilement sauter. Et il semblerait que ça ne fasse pas non plus de galop. L’animateur nous explique à plusieurs reprises que la course de trot n’est pas une démarche naturelle, et c’est ça toute la beauté de l’épreuve: réussir à « driver » le cheval pour pas qu’il parte en cacahouète.

On va donc assister à des courses de chevaux frustrés. Ça promet d’être un « Instant féérique et époustouflant ». On nous amène des paniers de charcuterie à découper soi-même. Je suis pas fan, mais c’est gratuit. Jupette attrape une saucisse géante et commence à faire la conne avec. Sacré Jupette.

L’animateur trop délire revient à la charge. « Comment ça va tout le moooooonde????? » Bien évidemment personne ne répond. Je risque un petit « allez Jean-Pierre!! » histoire de me foutre de sa gueule. On me dit qu’il s’appelle Jean-Paul. Je pique des croutons de pain.

Après son magistral fail dans sa tentative de mettage d’ambiance, ledit Jean-Paul nous offre ses pronostics sur la course, et en profite pour chambrer ceux qui ont parié sur les mauvais chevals. Sympa. Son pronostic de merde il le garde. Ou alors il nous dit tout ça avant qu’on fasse les paris. Il ajoute que pendant les courses, nous ne devons pas parler, afin de respecter la solennité du moment. Quand les chevals passeront devant nous, on aura le droit de crier et de hurler, mais seulement quand il nous l’autorisera.

La bouffasse a switché pour des mini-coupelles de trucs divers, et des shooters de légumes en gelée. Long-pif m’explique ironiquement que c’est de la bouffe pour chien. Ha ha ha. Il dit ça parce qu’il s’est fait mordre la gueule par un clebs y’a 2 semaines, et qu’il a gagné deux jours d’arrêt de travail. Je hais les chiens. J’ai mes traumatismes, je fais avec. Mais vraiment, je hais les chiens.

Ah, au fait, dans le monde fabuleux de la jockeyerie, « driver » se prononce « driver », et non pas « draïver ». Parce qu’on a la classe nous monsieur. Oui. On n’est pas comme ces rustres de la Formule 1. (Je hais la Formule 1). Et quand on veut dire « un jockey avec une casquette à carreaux » on dit « un jockey avec une casquette écartelée ». Ça doit faire mal. Je pense à Ravaillac.

Comme Long-pif et sa copine personnelle sont campés devant un spot de bouffe, je suis obligé de continuer la conversation. Il m’apprend que certains Merluchoniens sont toujours à bosser, en ce moment même, car ils doivent livrer un truc aujourd’hui. Ça me dégoûte. Mais ça pourrait être pire, ça pourrait être moi.

La course commence. Je vois que d’alle car y’a plein de gens devant les fenêtres, qui font le non-silence. Un peu plus loin, des gens font la queue à un stand de distribution de foie gras découpé à la main par un vrai ouvrier, honnête, travailleur et sans casier judiciaire. J’y vais. On peut ajouter du sel ou de la confiture. C’est ça la magie du foie gras.

L’animateur trop délire fait des trop délire blagues, du genre: « ah, il a crevé ses deux roues ». (Là, pour l’équilibre du paragraphe, je devrais écrire une deuxième de ses blagues. Mais j’en ai plus. Je crois que mon cerveau a enterré ce passage de ma vie). Le moment vraiment rigolo ça a été quand l’un des chevals est parti en sens inverse. Surement qu’il en avait marre et qu’il voulait, lui aussi, se taper du foie-gras-confiture-saucisse-ponche. Tout le monde continue de parler normalement quand l’animateur nous dit de hurler et d’applaudir.

L’ouvrier au foie gras se retourne pour regarder la course. Je me dis que je pourrais lui voler son morceau de barbaque et me barrer en courant. Ça ferait un truc vraiment génial à raconter dans mon blog. Mon double maléfique me hurle « Vas-y, fais-le! Tu es obligé! Tu DOIS faire quelque chose d’exceptionnel ce soir! Sinon tu n’auras rien à raconter dans ton blog, et tu ne gagneras jamais de lecteurs. Fais-le! MAINTENANT! »

J’arrive à le faire taire avec un verre de ponche et demi.

Après je suis dans une espèce de conversation, enfin je crois. Un mec demande: « Il est pas là, Braillou? » et un autre mec répond: « Bien sûr que non! C’est une soirée pour prolétaire. » Et c’est vrai. Ça aurait fait bizarre de le voir ici, c’est pas compatible avec sa caste.

Je repère un deuxième stand de foie gras, avec personne derrière. Je m’en découpe une tranchette quand une vieille nana-ouvrière se pointe et me dit que non, c’est elle qui découpe. Moi j’ai pas le droit. Ce petit instant d’impolitesse sociale me fait beaucoup rire. La nana a essayé de me faire culpabiliser alors que c’est de SA faute. Si elle veut pas qu’on pioche dans son putain de bout de gras, elle a qu’à camper à côté et le garder sérieusement, au lieu d’aller draguer le jeune serveur éphèbe d’à côté, (qui se trouve être un noir en-dessous de sa peau blanche, le petit fripon).

Les heureux tirés au sort sont revenus (après une bonne douche) et l’animateur trop délire demande ses impressions à l’un des Phillipes.Celui-ci explique qu’il aimerait être un petit poisson qui vole dans les airs, avec des sandwichs au ricard, que les êtres mignons et malicieux du Monde Des Idées vont bientôt proclamer une déclaration d’impédance (Z), que les fleurs qui gambadent dans les meta-fleurs sont vraiment très jolies, et lorsque le feu sacré de nos souvenirs fera revivre les poupées de chiffons qui nous servent de personnages de jeux vidéos, alors enfin, nous pourrons rire, danser au milieu des rues, et faire orgasmer de joie nos guitares héroes. Puis le Phillipe s’évanouit dans une gerbe de lumière et de sourire, en nous souhaitant adieu, et en chantant que nous n’avons absolument rien à craindre car nous ne sommes qu’un mini-soubresaut de bizarrisme dans le non-déroulement temporel du cosmos. Ding!

Dans un dernier baroud, mon double maléfique intégré me souffle de prendre le micro des mains du mec et de hurler « À POIL!! ». Y’a plus de ponche, alors je commute vers le vin rouge. Les serveurs jettent les petits fours desserts en pâture à la foule en liesse. C’est la curée.

La deuxième course, je vous la raconte pas. C’est plus ou moins tout pareil, sauf que je m’en souviens moins bien parce que je commençais à être mi-saoul. Pour la feufeuille de pari, j’ai inscrit « votre histoire, ainsi qu’une tache de gras » (en entourant au stylo une tache de gras qui se trouvait là), et j’ai signé « Réchèr ».

Sans rentrer dans les détails, voici les autres moments rigolos:

– L’animateur trop délire demande successivement qui a parié pour qui. Y’a 2,5 personnes qui lèvent le doigt à chaque fois. L’ambiance est de folie.

– L’animateur trop délire dit « chhhhhhhtttt!!! S’il vous plaît! ». Ça, c’est drôle! Ça, ça fait une ambiance de folie! Ouais! J’adore.

– Jupette attrape une crotte géante séchée décorative et la lance sur un mec. Mais personne ne lui répond. Je me cache discrètement derrière un gros poteau et je la snipe avec une autre crotte. Elle se la prend de plein fouet dans l’épaule, et ne repère même pas que c’est moi. Je suis trop fort. Glouglou.

– Je gueule quand même « à poil » lors d’une demande d’applaudissement de l’animateur. J’ai pas pu m’en empêcher. En tout cas ça a libéré un peu de place autour de moi. Des gens ont eu peur.

Pour finir, c’est la distribution des « petits lots surprises » à ceux qui ont bien parié. J’ai pas gagné, mais j’aimerais bien savoir ce que c’est. Eh bien en fait il y a eu re-tirage au sort parmi les bons parieurs, et 4 d’entre eux ont gagné une coupe en plastique de supermarché. (Vous vous souvenez les coupes que vous gagniez à l’école primaire, lors de vos compétitions de judo/basket/foot/GRS/balle au prisonnier? Eh ben moi j’en ai jamais eu).

day of the tentacle mummy

Je me pose des questions sur la rentabilité de cette soirée corporate. Sur 400 personnes, 12 ont pu avoir quelque chose d’un peu spécial, par tirage au sort plus ou moins aléatoire. Les autres ont eu le cocktail habituel: bouffe-alcool-soirée dansante (on va y venir). Personnellement je m’en contente tout à fait. Surtout que j’ai pas à la ramener vu que je suis que « accompagnateur ». Ah, et tous ces tirages au sort se sont fait sous l’oeil de l’huissier Maître Tripatoul. Heureusement, sinon on aurait tous essayé de soudoyer le tireur au sort.

J’erre au milieu de tout le monde, mon verre à la main. J’ai l’idée d’une chanson rigolote, reprise de Renan Luce: « Au corporate circus ». Faudrait que je réfléchisse à des paroles sympas.

Alors que je suis debout les yeux dans le vague à dodeliner de la tête, Pompière se pointe et cherche son ticket de vestiaire sur la table d’à côté. Quand elle le récupère sous un gros tas de fringues, je fais la blague nulle de rigueur: « Ah si j’avais su j’aurais pu partir avec un super manteau ». Là elle est un peu coincée: pour pas faire de scandale social, elle est obligée de faire semblant de trouver ça drôle. Alors au moment de partir, elle se retourne vers moi en souriant. Ha ha. OK. C’est validé.

Et là, je sais pas ce qu’il lui prend, elle continue son chemin vers la sortie et se retourne UNE DEUXIEME FOIS! Scsdkxvnwghhggaaaa??? Nan mais ça va bien oui? Elle est amoureuse de moi ou quoi? J’hésite à porter plainte pour harcèlement. Et finalement, je préfère me réfugier aux toilettes, les yeux grelottant de frayeur.

ChouGras me suit dans les toilettes. Je commence à avoir vraiment peur. Je m’en tire pas trop mal en énonçant 2-3 banalités de contenance sociale. (Je trouve intelligemment un sujet au sujet des toilettes).

Je me remets de mes émotions dans les te-chio, quand soudain quelqu’un toquetoque à la porte. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous d’un seul coup à vouloir de mon corps? C’est l’alcool qui leur fait ça, ou les hormones de cheval? Je veux pas me faire déchirer en lambeaux par une bande lubrique de salariés-vampires. Bordel! Sortez-moi de là! Au secours!

Je reste prostré dans les toilettes au moins 5 minutes, le temps de finir mon verre. Je sors discrètement. Tout à l’air calme. Un peu trop. La salle de bouffe se vide progressivement. Le flot des gens s’écoule vers la soirée dansante. Bon, la musique agressive et les flash lumineux à répétition vont certainement calmer leurs ardeurs violenteuses. Je prends un dernier verre et je suis la foule. Blablabla se remet les cheveux en place en se regardant dans un reflet de fenêtre. (Son vrai nom c’est Blablablabla-Blablablabla-Blablablabla-Blablablabla mais elle préfère qu’on utilise son diminutif).

Et pendant que j’y suis, l’autre s’appelle ChouGras parce qu’il ressemble à Chouchou, un pote à moi. La différence, c’est que ChouGras est tellement gras du cou qu’on distingue même pas la limite. C’est fun.

2848755373_9d6eb2e99d choux gras

Là ça commence à devenir flou. Tout ce dont je me rends compte c’est qu’on est passé aux alcools forts, mais faut les payer. Alors je paye. Ça danse de partout. Il y a plein de vieilles habillées comme des jeunes, ce que j’apprécie bien (En tant que jeune habillé comme un vieux). Grand-Echalas tape dans ses mains toutes les 0,5 secondes, et je suis suffisamment saoul pour pas me rendre compte qu’il est pas en rythme. Son ridicule achevé me donne le droit d’être ridicule moi aussi. Je me pose au milieu de la piste avec mon verre et je commence doucement à m’endormir debout. J’aime bien ce sentiment d’abandon. Il est même pas minuit et je suis déjà en train de tomber.

Il se passe plein de temps, et la salle se vide petit à petit. Il va falloir rentrer, accompagné de la pluie. Je compte bien en profiter jusqu’au bout, alors je danse des slows avec la gérante-nichons. Son opulente poitrine me caresse le torse. Youpi.

2964478877_fab992e367 nichons géants

Underground qui est toujours là me propose d’aller dans une autre soirée, à Schleswigheim. Je lui dis que je suis mort. Il me dit que ça va être génial et qu’il peut m’emmener en voiture et que de toutes façons je peux pas rentrer chez moi comme ça. Je me dis: soyons fou.

Il m’emmène en voiture, je m’endors pendant le trajet.

On arrive à un endroit que je connais pas, d’un style underground et en métal, comme de bien entendu. On paye 10 euros chacun et on entre. La musique fait boum-boum, je m’endors debout sur place. Puis il me dit qu’on ferait mieux de repartir.

Il me ramène, je m’endors pendant le trajet. Finalement, il me drope pas trop loin de chez moi. Je le remercie et je rentre. Une bien bonne soirée dans l’ensemble. Le lendemain je rate mon train.

Debriefing

Lundi suivant, je retrouve Cheveux et Blablabla, en train de discuter. Cheveux me dit que j’étais bourré et que j’ai passé une bonne partie de la soirée à tourner autour d’un poteau. C’est pas vrai du tout. C’est quand je m’étais planqué derrière pour sniper Jupette. Je me suis pas mis à virevolter autour comme une drag-queen. Font chier les gens à dire n’importe quoi.

Blablabla ajoute que la musique était vraiment pourrie. Elle a essayé de négocier avec le DidJi, mais il a rien voulu entendre (C’est un comble, ha ha). Le clou négatif de la soirée a été, selon elle, Annie Cordy avec Tata Yoyo. Ça, pour le coup, je m’en souvenais pas. Dommage. J’imagine que le DidJi devait tous nous prendre pour des vieux. Et ça c’est bon ça. J’aimerais bien être vieux en fait.

Et apparemment, les mecs qui étaient restés bosser pour livrer leur truc ont pu débarquer à la soirée vers 23h30. Congrats!

Y’en a marre de saigner des yeux

Juste un petit article rapide pour dire que j’ai changé le thème graphique de mon blog. Celui d’avant avait de la classe, mais il était quand même super illisible. Du texte tout petit, en gris foncé sur fond noir, forcément, ça allait pas aider les diabétiques des yeux.

Donc là j’ai changé. Le texte est moins petit, et il est gris clair sur fond noir, c’est mieux.

Le seul problème, c’est les titres. Ils sont énormes et prennent la moitié d’une page. Vous allez faire chauffer votre molette de souris, je vous le dis.

Le truc cool, c’est que y’a du orange un peu partout. Orange comme la citrouille de notre amie Selene :

thseleneautumn_04 Selene

thseleneautumn_13 Selene

Je vais également limiter vos saignements du cerveau, en particulier le lobe Bernard-Pivotal, puisque ma chérie s’est gentiment proposée (quand elle aura un peu de temps) pour corriger mes fautes d’orthographe de cette langue française de merde.

(Ici, pas d’image de ma chérie à poil.)

Voilà. À part ça, ma super soirée boîtale à l’hippodrome de Munchäusen s’est passée, et bien passée. J’étais bourré, et j’ai quelques conneries à raconter.

Et la semaine dernière, j’ai eu une autre soirée boîtale, un peu plus minimaliste. C’était avec Berniques S.A, ma « vraie » boîte, qui m’ont embauché. Et la semaine prochaine, j’ai encore une autre soirée, avec Merluchon Corp. Bref, c’est un peu l’orgie. Et pour répondre à votre question: non, je ne passe pas mon temps à picoler au boulot.

Les articles pour tous ces évènements bien corporate de la cravate arrivent bientôt. Ils sont « dans les tuyaux », comme on dit en modernie. Patientez.

des tuyaux

Échanger A et B

Paix et prospérité avec les doigts-qui-se-collent-sauf-au-milieu, mes amis.

Aujourd’hui, un article de super-geek qui vous servira à rien. Je vais vous faire découvrir les différentes façons rigolotes pour

Échanger

les valeurs

de deux

variables.

whizzy wigs

De base:

Vous avez deux variables numériques (A et B). Vous voulez que A prenne la valeur de B et versa-vice. Comme vous êtes pas trop con mais un peu quand même, vous déduisez qu’il faut utiliser une variable intermédiaire « C », et faire un truc comme ça:

C <-  A
A <-  B
B <-  C

Ça s’appelle une permutation circulaire, ou une connerie de ce genre.

Pour les atrophiés de l’hypothalamus, la flèche « <- » signifie « prend la valeur de ». Par exemple, pour la 1ère ligne ça donne: « C prend la valeur de A ». C = A quoi. (C & A, des soldes à petits prix). Mais le signe égale est dans le sens affectation, pas égalité. C’est pas le « == » des conditions en langage C (& A). Ahh, au secours, tuez mon cerveau. Tuez mon cerveau. Bon, le mieux c’est que vous laissiez tomber cet article et que vous alliez aux putes.

La permutation circulaire c’est rigolo, mais cette variable intermédiaire, elle sert pas à grand chose, et elle prend de la mémoire. On n’a pas que ça à foutre quand on est un microprocesseur over-booké par le téléchargement de tera-octets de p0rn via Bite-Torrent. Il faut donc avoir recours à une astuce rigolote:

Échange à l’aide d’additions et de soustractions:

Voici comment échanger A et B, sans utiliser de troisième variable:
A <-  A – B
B <-  A + B
A <-  B – A

Au lieu de simples affectations, on a des additions et des soustractions. Mais pour un ordinateur, c’est aussi rapide, ça prend juste un cycle d’horloge. Enfin on suppose que oui.

Bon, là comme ça on pige que dalle. Je vous le réécris avec des indices.

A2 <-  A1 – B1
B2 <-  A2 + B1
A3 <-  B2 – A2

Si on remplace le B2 dans la dernière ligne, ça donne:

A3 <-  (A2 + B1) – A2
A3 <-  B1
A3 prend la valeur initiale de B

Et si on remplace le A2 dans la deuxième ligne, ça donne:

B2 <-  (A1 – B1) + B1
B2 <-  A1
B2 prend la valeur initiale de A

Youpi ça marche.

Bon, le seul problème, c’est que si A et B sont des pointeurs sur la même zone mémoire, ça foire complètement. (A et B se modifient en même temps, et boum). Mais dans ce cas, faudrait être con pour vouloir échanger A et B, vu que ça servirait à rien.

Ah et ça peut merder avec des histoires d’overflow aussi. Bref, c’est fun, mais pas tant que ça. il y a mieux.

Échange à l’aide de XOR

pochette xor X-or eu'l shérif d'eul'espace

Le XOR (« ou » exclusif) est une opération logique entre deux valeurs binaires. Le résultat vaut 1 si l’un des deux opérandes vaut 1. Voyez-vous cela:
0  XOR  0  =  0
0  XOR  1  =  1
1  XOR  0  =  1
1  XOR  1  =  0

Fun fact : x XOR y = (x AND NOT(y)) OR (NOT(x) AND y)
Hahaha.

Autre fun fact : x XOR y = (x est différent de y). Si x et y sont différents, on obtient 1. S’ils sont égaux, on obtient 0.

Et donc, pour échanger A et B, on claque ceci:

A <-  A XOR B
B <-  A XOR B
A <-  A XOR B

Petite précision: le XOR entre deux valeurs numériques, c’est comme le XOR binaire. On applique l’opération « bit à bit ». Mais vous l’aviez compris par vous-même, bien entendu.

Vous pouvez vérifier en mettant des petits 0 et des petits 1 à la place des A et B, et tester tous les cas possibles, ça marche. Si je puis me permettre, je vais faire une démonstration un peu plus élégante.

On remet des indices pour pas se paumer.

A2 <-  A1 XOR B1
B2 <-  A2 XOR B1
A3 <-  A2 XOR B2

En remplaçant le B2 dans la dernière ligne, ça donne:

A3 <-  A2 XOR (A2 XOR B1)

le XOR est une opération associative, ça veut dire qu’on peut faire toutes les conneries qu’on veut avec les parenthèses, à condition de pas changer l’ordre des variables. Sauf qu’en fait on pourrait aussi changer l’ordre parce que le XOR est également commutatif, figurez-vous. Mais on s’en branle.

Bref:

A3 <-  (A2 XOR A2) XOR B1

Quand on XORifie un truc avec lui-même, ça donne systématiquement 0. (Rappelez-vous ce que j’ai dit au début, bande de moules rachitiques).

Donc:
A3 <-  0 XOR B1.
Et quand on XORifie un truc avec 0, ça redonne le truc lui-même. Ainsi soit-il.

Paf, on retombe sur le même genre de situation rigolote qu’avec les additions et soustractions:
A3 <-  B1. (A3 prend la valeur initiale de B)

Pour le B, ça fait pareil.

Je reprends ma deuxième ligne, et je remplace le A2:

B2 <-  (A1 XOR B1) XOR B1
plop plop associativité
B2 <-  A1 XOR (B1 XOR B1)
plop plop: un XOR avec deux fois le même truc ça donne 0
B2 <- A1 XOR 0
plop plop XORifier du 0 ça fait rien du tout.
B2 <- A1
B2 est égal à la valeur initiale de A. Yii haaaaa.

Voili voilà. Et l’avantage, c’est que là, pas d’overflow à la con. Un XOR c’est un XOR, ça chie pas partout comme un chien incontinent qu’aurait fait une overdose de jus de pruneau.

Par contre, y’a toujours le problème que si A et B sont des pointeurs sur la même zone mémoire, ça vous pète à la gueule. Mais, comme dit précédemment, faut vraiment être con pour vouloir échanger les valeurs d’une zone mémoire avec elle-même. Oui oui, ça sert à rien.

Le langage python

grail sale monty python

Le Python c’est super rigolo. On peut faire plein de trucs super pratiques et super pas prise de tête que y’a pas dans les autres langages, tel qu’utiliser des variables sans les déclarer, parce que bordel de merde ça suffit de nous prendre pour des gamins, on est capable de programmer sans avoir à être surveillé par l’ordinateur. On n’est pas des taffioles, foutrefoutre.

En python, pour échanger les valeurs de A et B, vous devez écrire:

A, B = B, A

Une remarque pertinente? Quelqu’un? Non? Bon.

Concrètement

J’peux te l’dire, matelot, depuis plus de 15 ans, je bourlingue mes yeux globuleux de geek sur des dizaines de machines, de langages, de projets professionnels, et de réalisations personnelles. Et partout, depuis les space invaders codés en Pascal jusqu’aux contrôleurs de générateurs automatiques de planche de code pour tondeuses à gazon, codés en C panaché de macros bien crades, en passant par les piloteurs d’étalonneurs d’étalons de compteur électrique, codés en Visual Basic par des troupeaux de chimpanzés immortels, j’ai jamais JAMAIS eu besoin d’échanger les valeurs de deux variables! C’est un truc trop bizarre pour que t’en aies besoin dans le monde réel. La seule fois où ça m’est arrivé, c’était un exo d’informatique durant mes études, et j’étais même pas bourré. Ouais matelot, nos profs aimaient bien nous apprendre des trucs qui servent à rien. Un peu comme cet article d’ailleurs.

Vous pouvez donc oublier tout ce que j’ai écrit ici. Et plutôt que de vous faire chier à échanger des variables, concentrez-vous plutôt sur la mignonne Keisha Evans, qui essaie de mettre son nichon droit à la place de son nichon gauche. (Mais elle a un peu de mal).

dsc07602_jpg1 Keisha Evans

Et ça c’est gratuit:

simone_nichons2 Simone Foxx

Selon vous, de quelle personne s’agit-il? (Réponse dans les commentaires)

Vous en voulez encore bande de petits pervers?

Je savais bien que les astuces à la con d’optimisation de code finiraient par vous exciter. En voici plein d’autres (http:// graphics.stanford.edu/~seander/bithacks.html).

Vous pourrez y découvrir comment choper la valeur absolue d’un nombre sans faire de branchement conditionnel, ou comment inverser des bits. Allez, sautez dedans bande de petits canaillous! Moi je vais me coucher.