L’évènement a eu lieu fin 2008. Mais je n’ai pas pu faire le résumé avant, parce que j’ai passé du temps à dormir.
Le lieu d’orgie est dans un trou encore plus paumé que d’habitude. Ça se passe à Tuningheim, en frontière de la Rhénanie du sud-sud-ouest. C’est Monsieur Vêtement qui m’emmène dans sa tuture, accompagné de son minicollègue portatif: Wiki-Disney, l’homme qui peut faire l’historique de chaque attraction de chaque disneyland de l’Amériquie. Ah, la culture est partout.
[Oh Bambi, comme c’est triste, tu viens de te faire spoiler ton complexe d’Oedipe par un evil hunter lvl 99. À la mémoire de ton innocence perdue, nous construirons une aire de jeu en coussin-plastique à ton effigie.]

Décembre. La nuit est tombée sur le temps qui se couvre. Perdu au milieu d’une forêt sombre, éclitiquement accroché aux abords d’un lac marécageux et embrouillé, un bar-boîte-restaurant-motel de série B lance dans le vide ses appels lumineux périodiques. Monsieur Vêtement parque son auto sur un parking boueux. L’endroit est désert. On s’extirpe de la portière et le froid humide transperce nos habits. Je prends mes rollers, ils constituent mon plan de dernier recours lorsqu’il me faudra rentrer chez moi. Vêtement ne compte pas s’éterniser longtemps à cette soirée, pour cause de forte dépendance aux jeux vidéos.
Nous carillonnons à la grille, et l’écho se perd dans le lointain. Trop tôt encore. Alors nous décidons de faire le tour de ce lac fangeux. La terre grasse se colle à nos chaussures. Pas un souffle de vent. Pas un animal. Les arbres nous scrutent avec un amusement sadique non feint. Le petit air que je sifflote en claquant des dents ne parvient pas à détendre l’atmosphère.

Le temps s’écoule. Nous demi-tourons et revenons au bar-boîte. La porte est maintenant ouverte, des gens sont là. L’intérieur ne fait pas vraiment motel de série B, mais plutôt entrepôt désaffecté pour meeting gothiques. Des bâches en plastique transparent remplacent quelques murs, un chauffe-clochards est installé pas loin.


Pour cette soirée, foin de chevaux ni de paris à la con. Il s’agit simplement de présenter les joly résultats de 2008 de Merluchon Corp. Et, contrairement aux apéros de taffioles de chez Berniques S.A., on aura bientôt droit à des kilolitres d’alcool bon marché. Pas tout de suite, car là c’est le moment de malaise social. On cherche à faire la conversation à n’importe qui n’importe comment, pourvu qu’on donne pas l’air de se faire chier tout seul dans son coin. C’est pas toujours pratique que les gros nichons et les jeux vidéos ne fassent pas partie des sujets classiques de l’homme du monde moderne. Chacun essaye deux trois petites choses:
– Un type dit: « Ouais, je fais du sekh. C’est pour ça que je suis pas mouillé ». Alors la blague, elle est déjà pas drôle quand on connaît le contexte, mais là en plus il va falloir l’expliquer. Le « sekh », c’est une partie des logiciels qu’on fabrique. C’est le truc qui commande la vitesse de rotation des pales de la tondeuse en fonction de la solidité de l’herbe. Le nom vient d’une divinité égyptienne à la con, (le Dieu des coordonnées polaires, ou un truc comme ça). Pas de blague avec le mot sexe. Pourtant, « sekh ». Enfin bref.
– Je dis: « Il nous faudrait de l’alcool » en croyant être entouré d’ami. Et en fait y’avait qu’un seul mec à côté de moi, que je connais pas. Il s’est empressé d’absolument pas réagir du tout.
– Bablabla débarque et dit: « alors la garçonnasse, ça va? » Ce qui est l’une des choses les plus bizarres que j’ai entendues de ma vie. (Avec l’indétrônable « Si ça te gratte, faut pas te gratter »).
Sur ce, la réunion-ventilage commence. Braillou se met sur une estrade, on fait un gigantesque cercle carré devant le rétro-projecteur, qui d’ailleurs n’est pas spécifiquement rétro, mais osef, c’est pas le premier truc de l’univers que je pige pas. Et Madame Chouette (la chef de bonshommes) se met toute seule au milieu pour piloter le défilement des z’images, d’une souris de maître(sse).
Comme il faut être rigolo, le power-point de présentation comporte des p’tits dessins, des tondeuses à gazon, et même quelques gifs animés. Pour ceux qui ne connaîtraient l’humanité que depuis peu de temps, il faut savoir que le media « power-point » est l’un des vecteurs les plus importants de la culture de notre espèce. l’UNESCO doit d’ailleurs les regrouper dans une bibliothèque numérique de 800 m de hauteur, implantée au pôle Nord. Mais je m’égare, je m’égare.
Tout continue de bien aller à Merluchon Corp. (Rappelez-vous, nous n’étions que fin 2008, c’était la lointaine et heureuse époque où « la crise » n’était pas encore à la mode). À part ça, tout le chiffre d’affaire se fait sur Deus Unlimited. Braillou fait péter la blagounette habituelle au moment de la page des nouveaux embauchés: « Tout ceux dont les noms apparaissent ont normalement préparé un numéro de claquettes ou de jonglage, et doivent monter sur l’estrade. » (personne ne rigole). « J’espère qu’on n’a oublié personne. Honnêtement c’est possible. » (Personne ne rigole non plus, dommage, parce que c’était pas drôle).
Le blabla continue, j’entends mon téléphone sonner. Panique totale. Je le sors fébrilement de ma poche pour l’éteindre, tout en bredouillant quelques excuses. Ce n’est pas moi qui sonne, mais un connard proche de moi, ayant le même téléphone. Sauf que comme j’ai bougé dans tous les sens, les gens vont croire que c’est de MA faute! Et par-dessus le market, j’ai même pas pu repérer le connard-ninja. Je me calme et répète discrètement à la cantonade que c’est pas de ma faute. Merde! Y’a pas de raison que je porte le chapeau! Ça m’énerve ces conneries. Y’a qu’à moi qu’il arrive des trucs aussi débiles.
Le discours court se finit. Un groupe de musique vient remplacer notre cher chef de comté. Ils essaient d’être comique-troupier en commençant par un enregistrement de fausse annonce de gare SNCF panachée de « ceci n’est pas un exercice » et saupoudrée de bruits de tondeuse à gazon. Un moment total de non-humour. Mais quand on assume, on peut faire n’importe quoi.
Le vin commence à couler à gros bouillons. Mais comme le corps met toujours un petit laps de temps avant de mettre en application l’alcool qu’on lui met dedans, la gêne sociale n’est pas totalement terminée. Heureusement, il y a de la lumière noire:
Moi: Oh, regarde la serviette, elle est toute lumineuse! Il doit y avoir de la radioactivité.
Quelqu’un: Ho ho ho. C’est une marque qui vient de Tchernobyl.
On remarquera la réponse totalement master-of-the-obvious du Quelqu’un. Ça sert à rien de blaguer sur le fait que ça vient de Tchernobyl si j’ai déjà parlé de radioactivité! Mais bon, quand on est pas assez saoul, ben on est pas assez saoul. Que voulez-vous?
La musique démarre, puis se termine, à je sais plus trop quels moments. Je croise SuperGeek, qui me dit que le groupe était assez mauvais. Comme c’est un geek musical, je sais pas trop si il le pense vraiment, ou si il dit ça juste pour la contenance sociale.
Je commence à avoir plein de trucs rigolos dans ma tête. Je me réfugie aux toilettes pour les noter. Entrepôt de gothique oblige, l’ambiance est sombre due aux lumières cassées, et il faut rappuyer sur le bouton-minuterie toutes les 30 secondes. C’est pas un lieu pour avoir la chiasse. Pendant que je consigne mes conneries sur des bouts de papier (feuille-grand-format-petits-carreaux comme on disait à l’école), je réalise que je suis atteint du syndrome du photographe compulsif, mais en version « mode texte ».
Edutainment:
Le syndrome du photographe compulsif existe depuis Monsieur Daguerréotype, mais s’est véritablement répandu avec l’apparition des appareils-photos-caméscope numériques. Il s’agit d’une gêne psychologique vous obligeant à vouloir capturer le plus d’images possible d’un évènement donné, ce qui a pour résultat de vous maintenir en dehors de cet évènement. Il existe, dans chaque famille, au moins une personne atteinte de ce désagrément.
On relèvera également une version « lourde » du syndrome, dans lequel le sujet force son entourage à adopter des poses stupides et des sourires niais durant le rituel de prise d’image, allant jusqu’à s’énerver contre eux s’ils n’obtempèrent pas. (Ce qui supprime totalement les éventuels lambeaux de naturellité qui auraient pu subsister dans les sourires, hu hu hu, paradoxe).
Bon, eh ben moi, j’ai le même syndrome. Sauf que si je m’externalise d’un évènement, ce n’est pas pour prendre des photos, mais pour écrire des absurdités en vue d’articles.
Et là, ça fait déjà un bon paquet d’absurdités.
Je reviens dans les gens. Y’a SuperGeek qui patrouille dans le coin. Mais je peux plus aller discuter avec lui, car je l’ai déjà utilisé. De toutes façons le vide social s’est définitivement estompé, vu que des pelletées de victuailles ont été épandues sur les tables. Je me coule dans la foule, glisse entre quelques épaules, m’arrime à un coin de nappe et commence à bâfrer. Je ne sais pas trop ce que j’ingurgite parce qu’il fait super sombre avec leur ambiance à la con, mais c’est pas vraiment un problème.
Karo la top-model mexicaine vient à passer. Je lui dis bonjour et elle me répond pas. Aujourd’hui, elle est sobrement habillée d’un machin noir, pas de carreaux à l’horizon. (Tiens, qu’est-ce que ça pourrait bien donner un carreau à l’horizon: un rectangle? une droite? hmmm… Faudra que j’étudie la question).

Monsieur Vêtement n’est toujours pas parti. Fort bien. Il peut encore me ramener. Les pellicules sur ses vêtements font un mouchetage fluorescent. Enfin je dis ça, mais je viens de regarder mon clavier, c’est un vrai bac à sable. Balam bam tchiiii.
Des gens se prennent en photos, puis regardent les photos, puis rigolent. Finalement, le syndrome du photographe compulsif, c’est parfois générateur de moments de bonheur. Un peu comme dans les pubs de Parfait-Mondie: « provocateur de talents », « initiateur de rêve », etc.
Wikidisney fait une tête bizarre à moitié pas dans le cadre. On se moque de lui. Je sais plus trop pourquoi, mais le sport national du moment, c’est de dire que ce mec est pervers. Personnellement je désapprouve ce genre de quolibets. Si y’a un pervers ici, c’est MOI.
Soudain, voilà que débarque Germaine-Germaine. C’était pas prévu au départ, parce qu’elle pouvait pas faire garder son fils jumeau ou un truc comme ça. Quelques gens sont heureux de sa présence, la plupart des autres s’en foutent parce qu’on est quand même une foule de 200 non-gothiques en train de violer des saladiers de nouilles et des magnums de rouge rouge.
Petite précision: Germaine-Germaine, c’est la Germaine de l’un de mes articles précédents. J’ai décidé de lui mettre un prénom composé, c’est plus rigolo. Elle est cheffe de pièce, et comme on habitebosse dans la même pièce, elle est par là même consécutivement ma cheffe.
Je sais pas comment ça vient, mais je finis par causer de gonzesses avec elle. Je lui dit que Madame Chouette a plus de classe que Jupette. Soudain mon cerveau s’emballe et me fait annoncer, plus ou moins discrètement, que j’aime les nanas bien roulées. Heureusement, tout le monde s’en fout et on part sur autre chose.
Je sais pas trop pourquoi, j’ai pas envie de dire à mes collègues que j’aime bien les femmes rondes. Par contre, ça me dérange pas de le hurler à mes potes, ainsi qu’à la face de l’univers entier. Peut-être que j’assume pas totalement. Si, je crois que si. Mais j’évite de mélanger ma vie privée avec le boulot. Ils ne savent même pas que mon vrai nom c’est Réchèr.

Pour en revenir à Jupette, ça fait un moment que je l’ai pas croisée en train de rigoler et de lancer des trucs sur les gens. Ah ça manque un peu au panache de la soirée quand même.
Je croise Braillou qui discute avec un mec, et j’attrape une phrase corporate rigolote: « Ouais, si ça peut te permettre de gagner du périmètre tant mieux. » Oui, avec Braillou, c’est tutoyage. On est cool nous.
Il se passe plein de trucs à bouffer. Le groupe de musique vient rejoindre le public, je commence à délirer avec eux. J’apprends que ce sont des vrais employés de Merluchon Corp. Je les félicite pour leur assumage total de leur moment de non-humour total au début du concert.
digression:
Une fois, un prof de théâtre m’a parlé des « acteurs studios »: avant une représentation, ils chient en public devant le public. Et après ça, plus rien de fâcheux ne peut leur arriver. « Héros » n’est pas tout à fait le mot exact, mais c’est le premier qui vient à l’esprit.
digression²:
Ça me fait penser à Choke, un roman de Chuck Palahniuk. Un gamin tombe sur des images d’un vieux bedonnant se faisant mettre des marrons dans l’anus par un singe. Le gamin est fasciné, il se dit que, une fois qu’on a fait un tel acte, la honte n’existe plus. On peut assumer tous les travers possibles, on est invincible. D’où le mot « héros ». Il faut que je relise du Chuck Palahniuk.

Le joyeux groupe de musique de Merluchon est doté d’un Jean-Luc. Donc évidemment, j’anagrammise le terme. C’est très drôle. Le chef de musique s’appelle Medi et je suis suffisamment saoul pour mettre au moins 30 secondes à m’apercevoir que c’est un anagramme de « Demi ». Y’a un type qui filme. Je leur annonce que c’est aussi l’anagramme de « Idem ». Puis mon cerveau trouve « Dime », mais celui-là je le garde pour moi car la conversation est partie sur un autre sujet. Je sais pas trop lequel c’est, tant pis, j’en discute quand-même.
J’en ai marre d’être ridicule, alors je me barre. Je retombe sur Germaine-Germaine. C’est un peu une catastrophe sociale: je dis une connerie de contenance, je termine par « et voilà », et elle répète « et voilà ». C’est complètement absurde. Et ce qui m’énerve le plus c’est que personne se fout de sa gueule. J’ai connu nombre de petits cons, lors de séjours linguistiques en Angleterre, qui auraient explosé en un rire sardonique pour bien moins que ça.
La catastrophe nucléaire sociale totalement révoltante, c’est quand cette andouille de Germaine-Germaine s’amuse à verser son verre de coca dans le verre de vin blanc de Scramasaxe. Et ça la fait rire.

Elle m’aurait fait ça à moi, j’aurais dû faire un travail psychologique titanesque pour pas lui retourner une paire de claque DEREK! Et ça m’aurait fait perdre beaucoup de personnalité et de points de santé mentale. C’est pas parce que l’alcool est gratuit qu’il faut le gâcher.
Et pis si elle est amoureuse de Scramasaxe, elle devrait peut-être changer de technique d’approche. Merde, draguer c’est pas compliqué quand on est une gonzesse: suffit de foutre un décolleté, d’avoir l’air bourrée, et c’est dans la poche.

Devant tant de pathétisme, je préfère, une fois de plus, m’enfuir en titubant. J’échoue sur Pied-Agile. (Il y a quelques mois, il s’était foutu une lame de faux dans les arpions pour gagner des congés maladie.)

A part ça, il a le grade de chef de porte, et la fonction de bouc-émissaire-diplomate. Il effectue les liaisons protocolaires entre Deus Unlimited et Merluchon Corp, et se fait donc détester par les deux bords. C’est grâce à lui si la relation donneur d’ordre <-> sous-traitant fonctionne aussi bien. Au lieu que les gens se foutent sur la gueule d’une boîte à l’autre, ils foutent tous sur sa gueule à lui. Je ne manque pas de participer à cette curée à mon petit niveau, dès que j’en ai l’occasion.
Comme il travaille à fond sa détestitude, il fait automatiquement le beau, et me narre l’historique des soirées de Merluchon Corp. (Parce qu’il a bien évidemment tout vu, tout entendu et tout fait) (y compris des trucs avec des lames de faux). Il me dit que c’était mieux avant, que les gens étaient bien plus torchés, qu’à l’époque on savait s’amuser. Ah bah oui hein.
À côté de ça, Blablabla danse sur la piste, et en profite pour bousculer le verre d’un mec. Je me précipite vers le lieu du crime pour rendre justice et énoncer de manière solennelle et prévisible que c’est mal de gâcher l’alcool comme ça. J’essaye de provoquer une bagarre générale, mais apparemment, tout le monde s’en branle qu’un tel gaspillage puisse être perpétré en toute impunité. Y’a plus de respect. C’était mieux avant.
Je reprends de la bouffe puis je la bouffe. Comme toujours dans ce genre d’évènement, on a son assiette dans une main, son verre dans une autre main, et sa fourchette-couteau dans une autre autre main. Vêtement me regarde faire et se fout de ma gueule. Franchement je vois pas comment il peut se permettre ça, vu le grade social de loser benêt qu’il se traîne depuis la maternelle. Ou alors c’est moi qui suis plus bas que lui dans l’échelle du monde. En attendant, il est toujours pas rentré chez lui, c’est bon à savoir.
Une nana s’approche de moi pendant que je suis encore en train de noter des conneries sur des bouts de papelard. Puis elle s’éloigne.
J’en ai marre et j’ai envie de rentrer. Je cherche Vêtement, il s’est barré avec sa voiture et son Wikidisney. Alors comme prévu dans mon plan de dernier secours, je prends mes rollers et je me barre, sans rien dire à personne. Évidemment, au bout de 500 mètres, je me paume, il fait froid, la petite bourgade de Tuningheim dort tous feux éteints. Je suis obligé de téléphoner à ma chérie pour qu’elle me fasse le GPS avec mappy (de toutes façons elle avait rien d’autre à faire à part dormir). Le trajet dure environ 2h30. Moi au départ j’aurais dit moins.
** debriefing du lendemain **
Je m’écroule sur mon siège de bureau. Les gens autour n’arrêtent pas de parler de la soirée d’hier, comme si ça avait été un évènement mondial unique au monde (et c’est vrai, on n’aura jamais exactement la même soirée durant le reste de nos vies. Ouahou).
Germaine-Germaine me dit que j’étais saoul. Bon ça OK. Et elle ajoute qu’à un moment je lui ai fais peur, parce que je me suis énervé contre ses potes: Wikidisney, Scramasaxe et d’autres. Le moment me revient en mémoire. J’ai oublié le sujet de la discussion, mais je me souviens très bien que je ne m’énervais pas. J’avais simplement joué à monter sur mes grands chevaux de façon théâtrale, pour une raison délibérément idiote. C’est d’ailleurs cette idiotie exagérée qui aurait dû la mettre sur la voie de l’ironie.
J’en avais été fier de cette « performance », même si je m’en souviens qu’à moitié. J’avais réussi à construire une scène très enlevée. Mais que voulez-vous, quand les gens pigent rien au théâtre, ils pigent rien au théâtre.

Quelques ragots fusent: un mec a dragué une nana et pour ce faire, il a préalablement enlevé sa bagouze de mariage/fiançailles/casage. C’est Germaine-Germaine qui a remarqué ça. Le fait qu’elle l’ait vu fait d’elle, au choix: une fine limière à qui aucun détail n’échappe, une nana qu’a pas quitté des yeux le mec en question, parce qu’elle l’aurait voulu pour elle, ou bien une pauvre fille qui se fait tellement chier dans la vie qu’elle scrute l’humanité entière.
En attendant, heureusement qu’elle est là pour faire péter des ragots aussi funs.
Un autre ragot, plus facile à repérer celui-là: une nana un peu bourrée a dansé partout, avec plein de mecs. Et évidemment y’a maintenant des photos d’elle qui circulent entre collègues. Et ça, moi ça m’énerve.

Si on peut même plus faire n’importe quoi à une soirée boîtale sans se faire espionner ou prendre en photos, où va le monde corporate, foutrerie de caca boudin! Y’a un minimum de respect à avoir envers les « générateurs de ragots », sinon après ils se calment et tout devient morne. morne. morne.
Je suis sûrement mal placé pour dire ça, avec mon blog débile qui raconte n’importe quoi sur des gens qui existent réellement. Seulement voilà, par pudeur et par gentlemanisme, je ne donnerai aucun détail concernant le « mec à la bague » et la « nana bourrée ». Pas de surnom, pas de grade, pas de fonction, pas de description de leur personnalité. Ce sont peut-être des gens dont j’ai déjà parlé, ou pas, dans cet article, ou dans un autre. Vous ne le saurez jamais. Et maintenant, en route vers de nouvelles aventures.
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