Le devoir de
mémoire !!
Le 30 juin 2004, Raffarin décide de transformer le lundi de pentecôte en un jour « férié, mais non chômé, donc travaillé ». On sait pas précisément ce que ça veut dire, mais le but principal étant « se faire enculer ». Merci !
Je me permet d’honorer ici ce jour perdu, ce petit bout de temps libre que j’avais et que je n’ai plus. Oh ce n’est pas une perte gigantesque. Du temps libre, j’en ai encore. Seulement voilà, si j’oublie qu’on m’a spolié, ça risque de recommencer. Il est donc indispensable pour moi d’effectuer ce petit hommage un peu triste.
D’aucuns me diront que l’expression « devoir de mémoire » est normalement réservé à des événements plus grave, avec au moins un mort (si y’en a des millions, c’est mieux). Je répondrais à ces aucuns qu’ils n’ont pas le monopole de cette expression. J’ai, moi aussi, le droit de l’utiliser pour des choses qui me sont importantes. Je suis capable d’honorer plusieurs « devoirs » les uns après les autres, y compris les plus officiellement reconnus.
De plus, mon devoir comporte malgré tout un fragment de mort. En effet, je considère que cet enfoiré de Raffarin m’a tué à un taux de 1 / 365,25. Encore merci, monsieur le un 365,25ème de connard !
Un peu d’histoire …
EN 2004, la canicule fait des milliers de morts parmi « nos aînés ». Raffarin, qui n’en a strictement rien à branler des vieux, décide de faire semblant de voler à leur rescousse, en forçant les salariés à travailler gratuitement une journée par an. Le bénéfice ainsi dégagé par les entreprises est récupéré par l’État, sous forme d’une espèce de taxe prélevée par l’URSSAF, ou quelque chose comme ça.
Quelques années plus tard, on se rend compte que, malgré cette canicule, « nos aînées » sont encore décidément bien nombreux, et nous coûtent encore bien cher. Le successeur de Raffarin décide alors de foutre en l’air tout le système des retraites. Mais ceci est une autre histoire.
On voit donc ici l’habileté de notre grouvernement. Face à deux problèmes qui se seraient annulés par eux-mêmes, il décide de les résoudre séparément l’un de l’autre, à chaque fois en volant le temps ou l’argent du peuple.
En effet : le problème de la canicule, en tuant les vieux, aurait résolu tout seul le problème des retraites. Mais non, le gouvernement a décidé de faire chier tout le monde, parce que ça les fait bien rigoler.
Il semblerait donc qu’il soit moralement acceptable de tuer un 365,25ème de tous les salariés de France, mais qu’il ne soit pas acceptable de laisser mourir en entier quelques milliers de vieux. Bof, je suis pas convaincu.
Oui je sais, c’est pas gentil. Oh comme c’est inhumain de dire que les vieux doivent mourir ! Je ne suis qu’un petit connard de jeune arriviste qui ne pense qu’à son petit confort.
Seulement voilà :
J’ai une vie de merde. Je n’ai pas d’avenir. J’ai un travail de merde qui n’a aucun sens, qui pollue la planète pour rien, que je déteste, qui est mal payé, mal reconnu par « mes supérieurs », pas stable, et pour lequel je dois faire 2 heures de transport par jour. Ce temps de transport risque d’empirer du fait de la non-stabilité. Ce temps de travail risque de s’allonger à cause de cette histoire de retraites. À partir de là je dis ce que je veux et je vous emmerde.
Autre fait amusant : pour toutes les personnes (jeunes ou vielles) qui sont mortes dans mon entourage, je n’ai jamais réussi à être triste ni vraiment affecté. J’allais à l’enterrement, je faisait la tête de circonstance (d’enterrement), mais dans mes pensées personnelles, je laissais vagabonder mon cerveau où bon lui semblait. En général, je me retrouvais à calculer ma moyenne de mathématique, ou à élaborer des règles de jeux de rôles ou de jeux vidéos.
Il faut bien préciser que j’applique également à moi-même cette distance par rapport à la mort. Au train où vont les choses, il est possible que je crève la gueule ouverte, entre deux poubelles, avec des morceaux de vomi de dégoût séchés dans le coin des yeux, tout cela bien avant d’avoir atteint un hypothétique âge de la retraite. Je n’en aurais rien à foutre que ça m’arrive. Voilà.
Sur ce, place à la fantaisie et au rire, et revenons à notre devoir de mémoire.
Pourquoi un jour férié ?
Si le but c’est juste de récupérer de l’argent pour le donner aux vieux et/ou se le mettre dans sa popoche de popoliticien, pourquoi ne pas avoir tout simplement augmenté un impôt existant quelconque ? Ça aurait fait râler les gens, mais certainement moins que de se faire enculer un jour férié.
Que non ! Trop simple ! Pas assez alambiqué ! Ici, on ajoute un intermédiaire, ce qui permet au gouvernement d’arroser allègrement les vilaines grandes n’entreprises de le monde de le Travail. En effet, le bénéfice de faire travailler les salariées une journée gratuite est plus important que l’impôt supplémentaire reversé à l’État (http:// fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_de_solidarit%C3%A9_envers_les_personnes_%C3%A2g%C3%A9es#Cons.C3.A9quences).
Rigolo n’est-ce pas ? Oui mais comment justifier un tel stratagème ?
L’Europe bien sûr ! Il semblerait que les autres pays européens aient moins de jours feriés. Donc y’a qu’à s’aligner sur eux, et ta daaaaa ! C’est vendu !
Je me souviens de l’époque où je lisais les revues Astrapi et Phosphore. L’Europe était alors une « formidable aventure humaine », « un rapprochement des peuples sans précédents », « la garantie de la paix et de la prospérité ».
À un certain moment, je ne sais pas exactement lequel, l’espoir et la magie de l’Europe s’est effrité. Elle est maintenant devenue la justification politique de tous les trucs qui emmerdent les gens : le pourrissage de l’agriculture, le pourrissage des services publics, et bien d’autres choses encore. Ce n’est pas grave, y’a lui qui va certainement nous sauver de tout ça :
Et la Pentecôte dans tout cela ?
Mon devoir de mémoire ne saurait être accompli jusqu’au bout si je ne racontais pas l’histoire originelle de cette célébration. Allons-y donc.
Jésus arriva déguisé en femme devant ses disciples. Il leur dit : « Clovis, roi des francs, demande aux chrétiens un impôt en poule, afin de financer la dévaluation de la monnaie unique qu’il vient de créer. Des poules, nous allons lui en donner, mais pas comme il l’entend. Apôtre Jean-Edern, toi dont le bras est le plus fort, verse-moi ce tonneau d’eau de pluie sur le visage ». Jean-Edern ne comprit pas, mais avec Jésus, il ne s’étonnait plus de rien. Il s’exécuta.
Jésus changea l’eau en vin au fur et à mesure qu’elle lui tombait dessus, et devint ainsi ivre. Il se mit alors à caqueter et à sauter à qui mieux mieux, tout en braillant : « Voyez, disciples. Je suis une vraie poule maintenant ! Bonne pour me trémousser le derrière dans les soirées branchées ! Livrez-moi à Clovis, comme si vous payiez l’impôt. »
Lorsque Clovis vit la belle poularde bien montée qui s’offrait à lui, il s’écria « che panteu, che panteu ». Ce qui signifiait, dans son alsacien natal : « Je bande ! Je bande ! » De son côté, Jésus continuait de faire « cot cot cot !!! ». Ensuite, il accepta de se faire sodomiser par Clovis pour sauver toutes les poules de la Terre, et c’est ainsi que fut instauré le jour de la « Panteu-cot-cot ». Au fil des siècles, et sous l’action des moines copistes qui écrivaient en langage SMS, l’orthographe se modifia pour finalement devenir « Pentecôte ».
C’est également à la suite de cette événement que Henri 4, qui était un mec bien, décida qu’au lieu de faire des impôts en poule, on pourrait faire des poules en pots. Et c’est de cette idée simple, mais très forte que naquit l’allocation universelle (http:// appelpourlerevenudevie.org/).
Voilà
Bon, il était un peu noir-politique cet article. Le prochain sera plus dans le thème geekeries, ce qui m’évitera de partir à la dérive. Je vous parlerais du vide dans les langages de programmation. (Mais entre temps y’aura l’article récapitulatif de 42, comme d’hab’).
Ah j’allais oublier : Gloria Sutters, la nouvelle égérie de mon blog :
Pour les anciens « Raffarin pète-burne » Memoriaux days, allez ici #1 et ici #2.
Edit 2011-07-03 : cet article avait été momentanément placé sous curatelle, dans la corbeille de mon blog. Il n’est réapparu dans le monde réel qu’aujourd’hui. La raison de cette neutralisation préventive vous sera donnée plus tard, peut-être.