Adieu à une boîte de nuit

Il y a une boîte de nuit qui va fermer, et ça me chagrine un peu. Alors j’ai écrit un petit poème.

À l’heure nocturne où terminent les bars,
on s’abîme en ce lieu ouvert sur le tard.

Au bas d’un grand escalier vertigineux,
s’ébroue un brouet de bons hobereaux scabreux.

Très soucieux de voir consommer, le patron,
fait dire aux inhabitués : « nous nous barrons ».

Dans les miroirs, reflètent l’absence d’espace,
la faune aphone dissout le temps qui passe.

La moyenne d’âge, c’est correct, est quarante,
Mais l’écart-type est étrangement de trente.

Collègues, amis, dont ce joyeux Long-barreau,
accoudés au bar, rond, nous étions les héros.

Disparu dans la fumée dont nous nous parons,
Notre whisky rituel, autre part, nous boirons.

Vous ne pouvez pas savoir de quel établissement il s’agit. Mais c’est possiblement celui-là :

À la prochaine !