Avec des collègues de ConcreteWorld.🌍 (la boîte où je bosse), on a participé au CTF du NorthSec, c’est une compétition avec des truck à hacker.
Normalement, il a lieu sur place, au Québec, mais cette année, avec cette histoire de virus, ils l’ont fait en ligne. Je ne vais rien dire de plus à propos du Covid, car je souhaite garder ce blog le plus possible éloigné de l’actualité, pour qu’il reste une sorte de lieu magique dans l’espace éthéré.
Le NorthSec, c’était bien cool ! On a eu 31 points au total, ce qui nous a classé 39ème sur 79. Certes, je n’ai personnellement fait gagner que 2 points, mais mes collègues m’aiment bien quand même. (Je ne suis pas encore assez entrainé à ce genre de compétition).
Je me suis gardé quelques challenges offline sous le coude, que j’essayerais de réussir à tête reposé.
L’environnement et le contexte de présentation des challenges était vraiment bien chiadé. Je vous explique.
Ambiance années 90
Tout se passe dans une université fictive intitulé « Severity High School ».
Les challenges sont disponibles sur le forum de cette université, un par sujet de forum. Même si parfois, certains sujets racontent des trucs qui n’ont rien à voir.
Le style graphique du forum, avec sa magnifique texture de brique en fond, est d’une mocheté assumée.
Qui dit challenge de hacking dit site web avec des vulnérabilités à exploiter. En général, ces sites n’ont aucune mise en forme. C’est une convention, et même une fierté. On se concentre sur le fonctionnement interne du site et les failles qui s’y trouvent. Il faut éviter d’être pollué par le rendu visuel.
De toutes façons, les hackers savent rarement designer un site. C’est un autre métier. Allez sur root-me.org et essayez les challenges de type « Web-server » et « Web-client », vous verrez.
Pour le NorthSec, c’est un autre choix qui a été fait. Le design des sites et du forum a été travaillé. Travaillé pour être comme dans les années 90.
C’est pas les premiers à faire ça, mais c’est toujours amusant. On pourrait aussi y voir une critique du système éducatif et du secteur public en général, qui a la réputation d’avoir systématiquement 10 trains de retard concernant internet et l’informatique. Pour eux, des designs de ce genre, ça ne les choquerait pas.
Ambiance dystopie
Les messages fictifs échangés sur le forum donnent l’impression que les élèves et les professeurs font tous n’importe quoi et passent leur temps à se pourrir entre eux.
- des données comportementales sont stockées sur eux, ainsi que des données personnelles complètement WTF (proba d’échec, index social, score consommateur, couleur des yeux, ton de la voix, humidité, …)
- ces mêmes données révèlent que toute l’école est corrompue et que les notes sont proportionnelles aux donations effectuées par les parents,
- les élèves se volent leurs devoirs entre eux et modifient les notes (pas forcément les leurs) sur les serveurs,
- les professeurs développent eux-mêmes leurs applications de validation des examens, qui sont bien évidemment de véritables passoires,
- les élèves, quand ils ne sont pas occupés à tricher, passent leur temps à organiser des « parties » et à se préparer pour « le prom » (le bal de fin d’année).
Ça donne une impression de micro-société totalement dystopique, c’est très étrange et très amusant.
Il y a deux ans, j’étais allé au CTF de la Toulouse Hacking Convention. Le contexte donne forcément l’impression d’être dans un autre monde durant une nuit : plein de geeks dans une pièce en train d’essayer de hacker des trucs. Mais les challenges y étaient présentés de manière brute, sans cohérence entre eux.
L’ambiance et la contextualisation des challenges du NorthSec (même si on n’est pas physiquement sur place) m’a transporté dans un autre monde pendant tout un week-end, et ça fait du bien. Et le fait que c’était un monde dystopique était encore plus rigolo.
C’est à ça que servent les vacances, les voyages, les festivals, jouer dans une pièce de théâtre, etc. : jouer à être quelqu’un d’autre durant une parenthèse de temps plus ou moins longue.
J’espère avoir l’occasion de participer à d’autres trucs comme ça. À la prochaine !
Je vous laisse avec Busty Dusty, une nana des années 90.