Un lundi de y’a pas longtemps, c’était férié, et j’étais au boulot. J’étais un peu énervé, enfin, rien de bien original. Mais voilà.
Vous savez, ma vie a l’air super chouette, vue comme ça. Je m’éclate à faire du code, j’écris des bêtises sur ce blog, je cherche des images de cul sur Internet… J’ai même réussi à arrêter d’être puceau. La crise mondiale étant ce qu’elle est, cet « achievement » n’était pas forcément chose aisée. Enfin bref.
Ce que je voulais dire, c’est que tout ne va pas aussi bien que ça.
Vous voyez, le problème, c’est tout ce qu’il y a dans mon cerveau. J’ai plein d’idées de textes, d’articles, de livres, de jeux vidéos, de dessins animés, et d’autres choses… Ça prend du temps de faire sortir tout ça sous une forme à peu près présentable. Et le temps, je trouve que j’en ai vraiment pas assez.
Déjà j’ai ma « dépendance aux jeux vidéos » (comme on lit dans les journaux des grandes personnes). C’est assez chronophage (comme on lit dans les sites internet branchés). Je suis cleric lvl 47 à Maple Story quand-même.

(Je m’appelle Recher03 parce qu’avant, j’ai fait 2 persos tout pourris).
En fait, c’est surtout ce travail. Oh, il ne me déplaît pas. Pisser du code et de la documentation, ça m’a jamais dérangé. Et puis je trouve amusante cette idée que tout ce que j’y produis aboutit dans un gigantesque magma que je ne comprends pas. Je suis une espèce d’ombre dans un coin que peu de gens remarquent et j’aime bien. Plus de la moitié de ce que je pisse sont des informations que personne n’utilise. Si un ahuri s’amusait à tout imprimer, on obtiendrait sûrement assez de papier pour envelopper toutes les femmes rondes que je mets sur ce site.

Un jour, il faudra que je vous raconte une journée de travail. C’est l’un de mes projets d’article et évidemment, je n’ai pas encore trouvé le temps de l’écrire.
Je vous raconterai les délais idiots que nous sommes censés tenir, que l’on ne tient pas et dont je n’ai que faire. Tous ces chiffrages bancals qui ne tiennent pas debout.
Je vous raconterai la petite lueur d’espoir que j’ai chaque fois que j’entends sonner l’alarme incendie. « Peut-être va-t-il enfin se passer quelque chose de rigolo ici? » Et ma déception quand elle s’arrête immédiatement. Rien qu’une stupide fausse alerte.
Je vous parlerai de toutes ces belles et fraîches femmes que je fixe par la fenêtre de mon bureau, avec mes yeux de bovins. Oh, Karo et son visage parfait. Fumigène et son énorme poitrine qu’elle darde vers l’avant. Et d’autres nanas dont j’ignore les noms, qui roulent des fesses et font flotter leurs cheveux.
S’il y a bien une chose que je dois reconnaître à Merluchon Corp, c’est la prestigieuse brouettée de nenettes greluchassement bien assemblées, avec une finition au poil. Tout n’est pas à mon goût, mais on sent une volonté de cohérence esthétique au niveau du recrutement.


Je m’amuserai à rajouter quelques phrases bibliques:
- Et lorsque j’aurais purifié ce fichier de toutes les ordures dont il est parsemé, alors peut-être pourrais-je enfin graver du code de mes propres mains.
- Dans ton petit espace personnel, tes sauvegardes, tu conserveras. Car il est bon de garder à l’esprit que tous les possibles dispositifs de sécurité orchestrés par tes prochains sont amenés à tomber.
- N’achète jamais rien avec une fermeture éclair en nylon.
Ce ne sera pas forcément très ressemblant, car je n’ai pas (encore) lu la Bible. Aucune importance.
Je vous parlerai de la précision remarquable de mes techniques de contraction du sphincter, qui me permettent de ninja-péter dans mon siège de bureau. Même avec des pets qui auraient dû être bruyants à l’origine. Ça n’empêche pas les odeurs, mais ça, c’est plus un problème pour mes collègues que pour moi. Personne n’osera dire tout haut: « Arrête de péter, bordel! »

Je ferai une liste de tous les petits textes bizarres que j’ai l’intention de post-iter dans les toilettes. Des choses qui ne veulent rien dire mais qui pourraient interpeller les gens. J’ai déjà placé un classique « the cake is a lie », et un plus mystérieux « si vous êtes arrivé ici, c’est que vous avez encore échoué ». Ça m’amuse beaucoup.
Au sujet des toilettes, il faudra que je me modère, que j’évite de donner trop de détails sur les moments de masturbation que je m’offre en ce lieu secret. J’ai bien conscience que tout ça ne vous intéresse pas énormément. Vous voyez, j’essaie, le plus possible, de ne pas transformer ce blog en un « 36 15 my life ».
Ah, au fait, la phrase « si vous êtes arrivé ici … » n’est pas de moi, mais de Chuck Pahlaniuk. Elle est dans « Journal intime », qui n’est pas du tout un journal intime. Enfin vous vous en doutiez.
C’est pas son meilleur bouquin. En ce moment, je lis « À l’estomac », qui trash-cartonne bien plus. J’en suis au passage avec les poupées anatomiquement correctes (en italique dans le texte). Mais je ne dois pas vous raconter, évidemment.

De quoi est-ce que je parlais moi ?
Pas la peine de s’en faire, i suffit d’oublier
Demain je s’rai funky, rastaquouère et blindé.
(Hubert-Félix Thiéfaine)
Mon rêve serait de trouver un travail de planqué. Je sais, annoncer ce genre de chose fait de moi un gamin stupide et irréaliste. Le problème, c’est que quand vous postulez pour quelque emploi que ce soit, vous ne pouvez pas demander au type en face de vous: « quel est le taux maximum de glandage autorisé dans votre entreprise? » Il n’ira jamais vous l’avouer, même si lui-même va 5 fois par jour aux toilettes, avec un préservatif rempli de framboise caché dans sa poche de chemise, et qu’il a le rang d’Archimage au jeu web-glande NaturalChimie.
Je dois faire un article sur les boulots de planqué. Ces petites perles…
Vous vous souvenez de Corinne Maier? La nana qui a écrit « Bonjour Paresse ». Elle explique qu’il n’y a plus rien à espérer de l’entreprise, de vos perspectives de carrières ou de votre « vie professionnelle ». Il ne vous reste plus qu’à vous asseoir sur votre siège et attendre. Scott Adams ajoute que l’idéal, c’en est un avec accoudoirs, pour une sieste plus confortable.

Pouvoir se la couler douce ne me semble pas évident dans toutes les entreprises. Et je ne parle pas ici du clivage clichesque entre les fonctionnaires glandos et le privé où on bosse comme des dingues. Non, ce n’est plus aussi simple que ça maintenant. Les boulots de glande existent toujours, mais il n’y a plus de règle fiable pour les trouver.
Tu sais Corinne, dans certaines entreprises, on surveille vraiment le travail que tu produis. Il y a des délais. Des tâches à estimer en nombre de jours. Et si on ne respecte pas tout cela… Eh bien je ne sais pas exactement ce qu’il se passe. Je suppose qu’on se fait virer. Ou juste engueuler. Je ne le sais pas. Je n’ai pas encore suffisamment de courage pour essayer. Est-ce que ça veut dire qu’ils me tiennent déjà par la peur et le stress?
Le problème avec mon boulot, c’est qu’ils sont trop intelligents, ils savent faire la part des choses. Je peux jouer à des jeux vidéos à n’importe quel moment, personne ne m’en fera la remarque. Mais si je ne fais pas ce qu’on m’a demandé dans le temps imparti, là on me le signale. Je peux toujours essayer de tricher, annoncer qu’un truc va me prendre 10 jours là où ça m’en prendrait 2. Mais ça aussi ils savent le repérer. Trop intelligents je vous dis.
Si Corinne Maier avait mon emploi, est-ce qu’elle serait capable de le transformer en un boulot à possibilité de glandage? Est-ce qu’elle pourrait m’aider à ce que je le transforme moi-même? Est-ce qu’il existe des « consultants en glanding »? Je ne sais pas.

Mais je sais que je vais développer ce sujet le plus possible, afin de le détaboutiser. La « richesse » d’un boulot de glande est un concept de société qui me semble très important.
À suivre donc. (Mais je ferai une petite fiche-cuisine entre temps, histoire de conserver suffisamment de légèreté à ce blog).
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