Aujourd’hui (ou plutôt la semaine dernière) (ou plutôt il y a 15 jours, le temps que je finisse cet article), Eurod’ et moi, on s’est fait engueuler par Random. Selon ce dernier, il semblerait que nos journées de Travail ne soient « pas optimisées », parce que « on discute trop ».
Eurod’, c’est mon collègue. Il s’appelle comme ça parce qu’il est fan d’Eurodance. Il met la radio pendant qu’il bosse. Moi ça me dérange pas, rappelons que je suis un inconditionnel d’Ace of Base. Mais du coup, on se fait régurgiter les mêmes chansons plusieurs fois par jour dans nos pauvres oreilles, jusque à ce que les circonvolutions en soient tellement sales qu’elles se collent entre elles. C’est assez peu ragoûtant. Toutes les radios font ça, qu’elles soient web ou à ondes, j’ai jamais compris pourquoi. Le patrimoine musical Eurodance est suffisamment bigarré, éclectique et foisonnant pour qu’on y trouve facilement 24 heures de chansons excellentes sans doublons, non ? Enfin ce n’est pas le sujet.

« L’amour est mon moteur, et tu dois être du carburant ».
Random, c’est notre chef. Il s’appelle comme ça parce que son état « bien ou mal luné » est totalement soumis au hasard. Attention, il s’appelle bien « Random », et non pas « Random() ». Ce n’est pas un simple appel à la fonction, mais la fonction elle-même. Enfin, ce n’est pas le sujet.

« Mal luné » : une expression à la con.
Et donc quand Random a sorti cette remarque, j’ai voulu répondre que nos discussions avaient pour sujet notre Travail. Le vrai Travail : le sérieux, le couillu, le viril, celui pour lequel on me donne un salaire pharaonique, celui pour lequel « je me lève le matin ».
C’est faux, je me lève le matin pour un salaire de serf, et rien n’est couillu nul part, mais ce n’est pas le sujet.
Random ne m’a pas laissé le temps de finir ma phrase, il m’a balancé que c’était « des discussions inutiles », et que « mes états d’âme sur le C++, on pouvait s’en passer ».
C’est assez étrange. Il aurait pu riposter de manière bien plus simple, en arguant que nos discussions ne concernent pas à 100% le Travail. Et ce serait la vérité.
Je tiens toutefois à préciser que c’est pas de ma faute si on parle pas à 100% de Travail. C’est 100% la faute à Eurod’. Moi, de manière générale j’aime pas trop discuter, parce que j’aime pas trop les humains. Mais ce n’est pas le sujet.
Bref, voilà. Random a décidé de m’attaquer sur mes états d’âmes C++iens, je l’ai mal pris, et je considère cela comme une insulte et un affront. (Qui ne saurait se laver autrement que dans le sang, mais on ne va pas le faire).
Voyez-vous, je suis chercheur du CNRS en geekologie, moi. Je connais plus de 15 langages de programmation différents, moi (dont le glapumBasic, qui ne possède qu’une seule instruction, et c’est une grossièreté). J’étudie la sémanticologie, la syntaxologie, la grammaticologie, moi. J’ai écrit un article scientifique sur l’expression du vide, moi. J’ai dressé une taxonomie des méthodes d’échanges de A et B, moi. J’ai créé un langage permettant de coder en alsacien, moi (basé sur le C++, au passage). J’ai découvert que « Vulture repellent doesn’t work », moi. Et bien d’autres choses encore, moi.

Crap->Obfuscate.Repeat(Repeat(…));;;
Alors mes états d’âme sur le C++, ça constitue une analyse ontologique fine, détaillée et pertinente, que beaucoup d’autres chercheurs du CNRS seraient prêts à tuer père et mère le prix fort pour l’avoir. Capito ?
Comme vous êtes gentils et que vous êtes sur mon blog, je vous résume rapidement cette analyse. Ainsi, vous aurez seulement à tuer votre chien le prix moyen pour l’obtenir. Ça vous va ? Oui ? Merci, vous êtes des gens géniaux et gentils, et j’aime bien être avec vous dans ma tête.
Mon analyse du C++
Il s’agit d’un vieux langage. C’est pourquoi il ne possède pas tous les raccourcis syntaxiques dont on a l’habitude maintenant. Je rappelle qu’il faut écrire deux fois la même chose, respectivement dans le .c et le .h, que les chaînes de caractère sont implémentées de plusieurs manières différentes, et qu’on peut préciser qu’un caractère est signé ou non signé, ce qui n’a aucun sens.
Métaphoriquement parlant, le codeur C++ est donc une sorte de moine tibétain solitaire perdu au milieu des paysages aride de la taïga russe. Le fait qu’il puisse y avoir d’autres moines solitaires autour de lui ne le rend pas moins solitaire.

#define FALSE TRUE
Pour autant, ce langage conserve son utilité. Notamment dans les cas suivants :
- lorsqu’on veut « rester proche de la machine » (ce n’est pas sale)
- dans le cadre de la réalisation de micro-contrôleurs de tondeuses à gazon
- à des fins pédagogiques, pour expliquer « ce qui se passe sous le capot ».
En revanche, programmer à un haut niveau d’abstraction, manipuler une interface graphique riche, ou bidouiller de la communication complexe de web service, tout cela en C++, c’est complètement crétin. Et le fait que ce soit du Microsoft Visual C++ millésime 2048 n’arrange rien à l’affaire, voyez-vous.
Random m’a reproché d’exprimer cette vérité, alors que j’en avais besoin pour m’exutoirer cathartiqement. J’ai mal pris ce reproche et c’est ce que j’ai voulu raconter ici, afin d’exutoirer cathartiquement le fait que je n’ai pas le droit de m’exutoirer cathartiquement sous prétexte que c’est « pas optimisé de dedans le Travail ».
C’est tout ce que je voulais dire et je ne me sens pas très bien.
Ce n’est pas tout ce que je voulais dire et je ne me sens pas très bien.
Car je dois malgré tout reconnaître que, dans ce nouveau boulot qui est actuellement le mien, je jouit d’un gros mieux, à savoir :
Le Métier

Métier complètement con, ou quoi ?
Que veux-je dire par là ? Quel est ce nouvel venu dans notre vocabulaire ?
Les informaticiens n’ont pas de Métier. Leurs compétences et leurs savoir-faire ne méritent pas d’être inscrit dans l’encyclopédie de Diderot et D’Alembert. Ce ne sont que des geekeries absconses de gamins attardés qui n’ont pas grandi.
Les informaticiens sont au service d’autres gens, qui eux, ont un vrai Métier. Quelque chose dont ils sont fiers, quelque chose de couillu, de viril, le truc pour lequel ils « se lèvent le matin ».

Une allégorie de la virilité du Travail.
Parfois, le vrai Métier des vrais gens auquel l’informaticien se met au service est chiant. C’était le cas de mon ancien boulot, avec les tondeuses à gazon, machines à laver, accélèromètres, et autres trucs que je savais même pas ce que c’était, je ne reviens pas dessus.
Et parfois, le Métier est fun, rigolo et intéressant. C’est le cas de mon boulot actuel. Je fais des applications informatiques orientée karmagraphie. Ça ne m’empêche pas de trouver le boulot chiant et privateur de liberté, mais ce ressenti personnel s’applique à tous les boulots, et à la notion de Travail en général.
Bref donc, la karmagraphie est un métier rigolo. Et maintenant que je l’ai découvert, je peux me fendre d’une petite
intro-
duction
à la
karma-
graphie
Sauf que je vais pas la faire tout de suite car j’ai pas le temps. Ce sera le prochain article !

To be continued, comme disent les Jackson Five.
Et vu que je viens de mettre des gens avec des belettes en guise de coiffure, et que mon nouveau l’ami de l’internet voulait une alternance belette/nichons, voici l’autre moitié de l’alternance. Moitié qui est constitué d’une double dose de nichons, donc 4.

Mmmrrrrppppffflllmmmm !!!
À bientôt !
WordPress:
J’aime chargement…