Encore un peu de créativité nostalgique

L’article de ce mois sera discount. Je ne veux pas y passer trop de temps, car j’élabore, pour de vrai, la roadmap de Squarity. J’aimerais pouvoir la sortir avant la date-anniversaire, le 26 septembre.

Par ailleurs, je vous prépare un récit corporate assez conséquent. Quand je le sortirai, je vous laisserai juger si sa qualité n’a d’égale que sa quantité.

En attendant, je vous réchauffe un bout de blabla que j’ai déjà pondu dans le Discord de Squarity.

Glorious train wrecks

Ce chapitre a pour sujet la SNCF et ses stupides employés, qui continuent de trouver que leur entreprise est glorieuse alors même que leurs trains ne font que des accidents.

Nan j’déconne !!! Partez pas !

Ce chapitre a pour sujet https://www.glorioustrainwrecks.com/, un site web inconnu qui organise des game jams de jeux amateurs « comme au bon vieux temps ».

Voici une traduction approximative du texte de présentation

Glorious Trainwrecks a pour intention de faire renaître l’esprit des « postcardwares » qui sévissaient vers l’année 1993, et vous encourage à créer des jeux en balançant n’importe quoi au hasard pourvu que ça mousse.

Glorious Trainwrecks vous ramène à l’époque où vous ne prêtiez que peu d’attention à la « valeur de production », où il était plus important de choper des sons de votre émission de télé préférée pour les mettre dans votre jeu, et de créer des images animées en faisant des grimaces devant votre webcam. Une époque où toutes les idées ridicules que vous aviez étaient bonnes à coder, lorsqu’avec vos amis, vous vous inventiez un « nom d’entreprise », afin de légitimer les délires et les moments de glandouilles que vous aviez devant votre ordinateur.

Le but n’est pas de créer des jeux non finis ou injouables. Si un accident ferroviaire est marquant, il doit l’être dans le sens où il est SUPER-COOL.

Avec vous, nous allons ramener le vrai esprit des jeux vidéos indépendants. Oui, vous ! Ce site n’a pas d’autres buts que de vous donner un coup de pied aux fesses pour que vous vous mettiez à créer. Wikipedia explique que des gens déclenchaient des accidents ferroviaires (avec des trains vides, bien sûr) uniquement pour l’amusement général de la population. Le monde ne se porterait-il pas mieux si nous faisons revivre cette tradition ?

Vous n’avez pas besoin d’avoir de talent, tant que vous avez les tripes. Votre jeu ne doit pas obligatoirement être cohérent, mais il doit être terminé.

Il est temps de plonger dans la gloire !

Je ne vois pas trop le rapport entre la création amatrice de jeux vidéos et les accidents de train, et je n’ai pas trouvé d’articles dans Wikipedia mentionnant des accidents volontaires pour l’amusement de la population. Mais on n’est plus à ça près.

Le site recense les jeux créés durant leurs game jams. J’en ai testé quelques uns, ils ne méritent pas forcément beaucoup d’attention, mais ils offrent un petit moment de fraîcheur dans ce monde de brutes.

Vous trouverez des jeux PuzzleScript, jouable directement dans le navigateur, et beaucoup de jeux créés avec le moteur Klik’n Play.

Ci-dessous, un exemple typique. Les personnes qui connaissent Klik’n Play retrouveront quelques-unes des images moches fournies par défaut, le tout formant un ensemble graphique assez disparate (et ça pourrait être bien pire).

La nostalgie renouvelable

Je me retrouve dans cet esprit, ayant passé une partie de mes années collèges sur ce logiciel, à tenter de créer des jeux trucs en balançant des images, des sons et des règles de collisions, le tout très aléatoirement.

C’est fort louable de créer des sites tels que Glorious Train Wrecks, pour permettre à des vieux comme moi de se blottir un instant dans le cocon temporel « de mon époque ». Une petite parenthèse au milieu des trépidations de la vie, pleine de vidéos Youtube placement-produitisées, d’influenceurs rentabilisés, de sites de e-commerce search-engine-optimisés et de posts Linkedin cher-réseautifiés.

Les « jeunes de maintenant » ne vont probablement pas s’intéresser à des outils de création aussi mal fichus que Klik’n Play. Certains expérimenteront peut-être Puzzlescript, à condition d’accepter son minimalisme et son langage fortement spécifique et exotique.

Mais ce serait très déplacé et stupidement conflit-générationnellesque de prétendre que les jeunes de maintenant ne fabriquent plus rien. Seulement ils utilisent des outils de création de jeux vidéos plus récents : Roblox, Scratch, Game Builder Garage, …

La seule chose qui manque, c’est un lien entre les sites nostalgico-créatifs comme Glorious Train Wrecks, et la nouvelle créativité des jeunes et de leurs outils plus actuels.

Squarity est une humble proposition pour rendre possible l’établissement de ce lien. Le moteur est simpliste et les jeux d’exemple relèvent d’un tel amateurisme, que l’on pourrait presque dire que je suis devenu un professionnel dans l’art de produire des œuvres amatrices. Mais c’est du python, et vous pouvez partager vos jeux (assez) facilement. Les jeunes de maintenant apprennent le python au lycée et souhaiteraient montrer leurs créations aux autres jeunes de maintenant.

Si, dans 15 ans, il existe une seule personne qui se plaira à se remémorer les supers jeux qu’elle avait créés durant son adolescence, avec Squarity, alors je serais satisfait. J’aurais transmis ma nostalgie à la génération future, qui la transmettra à la génération future-future, etc.

Faut juste que l’humanité et internet continuent d’exister encore pendant 15 ans, ce qui ne semble pas complètement gagné. On verra.

Mouth Trap, fait en 1989 avec l’outil AMOS sur Amiga, qui a remporté un concours lui permettant d’être publié par l’éditeur Mandarin Software.

Une p’tite pièce ou un p’tit jeu sivoupléééé

Tout ça pour vous demandez : si vous avez le temps, essayez de participer à l’un des game jams de Glorious Train Wreck avec un jeu que vous auriez créé dans Squarity.

J’avais d’autres trucs à raconter, mais en les écrivant, c’est devenu plus conséquent, alors je les mettrais dans un autre article. Ça suffira bien pour aujourd’hui !

Une femme ronde « comme au bon vieux temps », c’est chouette.

La cryogénisation du blog Sam et Max

Il y a quelques années de ça, un chien et un lapin se rencontrèrent.

− Bonjour monsieur le chien.

− Bonjour monsieur le lapin.

− …

− …

− …

− …

− …

− …

− Mais, que nous arrive-t-il ? Je sens comme un arc de tension sexuelle s’établir entre nous deux.

− Moi aussi. Cela va être difficile de le contrôler.

− Pourquoi ne pas céder à cet amour qui s’offre à nous ?

− Je n’ai rien contre les homosexuels, mais je n’en fais pas partie.

− Qui parle d’homosexualité ? Vous êtes un chien et je suis un lapin. Il ne s’agit rien de plus que de zoophilie.

− Comme vous avez raison. Faisons l’amour !

(Quelques mois plus tard…)

− Je suis enceint !

− Moi aussi !

− Quel bonheur ! Nous mettrons au monde toute une marmaillerie de petits chien-lapins !

(Encore quelques années plus tard…)

− Qu’allons nous faire de tous ces chien-lapins et autres lapin-chiens ?

− Il est impossible pour nous de nous occuper d’un aussi grand nombre d’enfants.

− Achetons un congélateur et cryogénisons-les.

− Sage décision. Malheureusement, les techniques de réveil après cryogénisation ne sont pas encore aboutie. Nous risquons de tuer ces pauvres petites créatures lorsque leurs futurs parents adoptifs voudront les réanimer.

− J’ai une idée ! Il nous suffit de les cloner à plusieurs reprises et de cryogéniser ces clones dans plusieurs congélateurs. Nous pourrons ainsi tenter des réanimations au fur et à mesure que la technologie évoluera.

C’est ce qui fut fait.

Archi-archivisme

Le blog http://sametmax.com/ existe toujours, mais aucun nouvel article ne sera ajouté. Les commentaires ont été réouverts momentanément. Lorsqu’ils seront fermés, le blog ne changera plus.

Il n’y a aucune garantie future qu’il restera en ligne. C’est insupportable ces gens qui ne se sentent coupables de rien sous prétexte qu’ils mettent leur travail à disposition librement et gratuitement. Encore un coup des trotskistes.

Ces messieurs Sam et Max ont expliqué comment récupérer tout le contenu de leur blog. Je n’ai pas de moyen de lancer des commandes « wget » de chez moi (désolé, Windows, tout ça). Je pourrais le faire au Travail, mais ça me gêne de mobiliser du CPU, de la bande passante et de la place disque en quantité indéterminée pour quelque chose que je ne peux pas trop justifier.

Alors j’ai fait le gros bourrin avec l’utilitaire WinHTTrack. Ça a mouliné sa mère pendant des heures. Je ne suis pas sûr d’avoir tout récupéré. Certains articles semblent avoir échappé au moissonage, car leur titre est trop long (en particulier toute la partie sur la programmation orientée objet). Je les ai récupérés manuellement, en espérant que d’autres n’ont pas planté de la même manière.

Puis j’ai tout compressé et tout balancé dans dropbox. Vous pouvez télécharger un énorme fichier .zip avec tout dedans. C’est cadeau c’est bonheur.

Il y a aussi des autoblogs, vous permettant de consulter directement les articles sans vous embêter à tout télécharger en local. Mais ils ne sont pas forcément à jour, et ont le même niveau de non-garantie de continuité que le blog de Sam&Max lui-même.

Dropbox pourrait également décider de virer ma sauvegarde.

Internet n’est pas forcément durable.

Ni vos ordinateurs. Ni le réseau de distribution d’électricité. Ni vous-même. Tout fout le camp.

C’est pour ça que lorsqu’on tient à quelque chose, il faut en faire le plus de sauvegardes décentralisées possibles, dans le plus d’endroits différents. Ce dropbox est ma toute petite contribution à cela.

Le passage nostaltriste

Le blog de Sam&Max s’est offert à mon temps de cerveau, il y a quelques années de cela, par le biais de roro, un ami bizarre de l’internet. Je le salue au passage, s’il me lit encore.

J’y ai lu tous les articles paru depuis que je l’ai découvert. Je me suis promis de me faire une rétrospective générale des anciens non encore lus.

Certains de ces articles ont augmenté ma culture générale informatique et ma veille technologique.

L’un en particulier m’a directement fait économiser plusieurs heures de travail de mon vrai Travail. Il s’agissait de l’explication d’un concept générique : les itérateurs avec yield . Et en plus ça m’a même pas servi pour du python, mais du C#.

Je me suis fendu de quelques petits commentaires chez eux, plus ou moins pertinents, plus ou moins utiles.

Je leur ai proposé quelques articles, qu’ils ont gentiment accepté de publier. En voici la liste.

J’avais l’idée de deux autres sujets qui auraient pu être intéressants :

– comment créer un plug-in Sublime Text.

que se passe-t-il en interne quand on définit une variable en python ? (https ://nedbatchelder.com/text/names.html)

Je les écrirais peut-être ici, dans mon blog à moi. C’est dommage. L’audience y est beaucoup plus faible, je ne pourrais donc pas en retirer tout le flattage d’ego que j’aurais pu en espérer.

Ça me fait quand même un petit quelque chose de voir le blog de Sam&Max s’arrêter. Un peu le même effet que la fin du magazine 42, même si ce n’est pas du tout le même genre de création. Snif snif beuheu-beuheu ouin.

Finalement, peut-être que cette nouvelle m’apporte plus de réconfort égoïste que de tristesse. Tous ces « créateurs de contenus web », qui parviennent à obtenir plus « d’audience » et « d’attention » que moi, finissent par abandonner et passer à autre choses. Moi je suis toujours là, depuis plus de 10 ans, sur mon blog pourri avec à peine 30 visites non-uniques par jour, à publier un article par mois.

Je m’accrocherai autant que je le pourrais, comme un vieux chewing-gum dégueulasse à la chlorophylle oublié au fond d’une poche.

Sur ce, voici une dernière image de lapine pour conclure.

Jessica Rabbit !

Poupi et Boulonix

Il y a quelques années de ça, je brillais dans les salons parisiens.

Plus exactement, on se retrouvait à plein dans une coloc de potes et on piachait comme des otaries alcooliques ayant raté la 5ème étape de leur sevrage. C’est des bons souvenirs.

L’un des potes organisait des sortes de potlatch d’échange. Tu viens avec un cadeau, tu repars avec un autre. Les créations personnels étaient encouragées, même si dans les faits, la plupart des potes achetait un truc. Sauf moi, qui suis une otarie alcoolique très très créative.

J’avais fait ça :

La personne qui l’a reçu a décidé de l’appeler Poupi. Bon, chacun ses choix.

Il était très viril, avec sa machoire géante. Mais certaines pièces ne tenaient pas très bien et ses pattes étaient toutes molles. Il était systématiquement affalé. C’était une sorte de chien glandeur.

À présent, je brille dans les salons-événements corporate de ConcreteWorld.🌏, comportant eux aussi des potlatchs d’échange. Il y aura un prochain article relatant le dernier en date, en attendant, je peux déjà vous présenter la création que j’y ai apportée.

Il s’appelle Boulonix. Cette fois-ci, c’est moi qui ai choisi le prénom.

Le corps est une plaque métal d’un lecteur de DVD. Ça a été un peu compliqué à enrouler, mais l’avantage c’est qu’elle a plein de petits trous de vis, dans laquelle j’ai pu passer des fils électriques.

Les pattes sont des boîtes de thé en métal dont j’ai tordu un côté. J’ai percé des trous dedans pour faire passer un fil et l’accrocher au corps. Mais ça ne lui permettait pas de tenir. Les pattes s’écartaient et le chien se couchait par terre. Or, je voulais vraiment faire mieux qu’avec Poupi.

Alors, pour chaque patte, j’ai percé un trou au milieu, j’y ai fait passer un fil que j’ai ensuite accroché de l’autre côté du corps. C’est un peu bancal, il se tient dans une position bizarre, mais au moins il n’est pas vautré tel une otarie alcoolique.

La tête est une boîte en plastique de coriandre, périmée depuis 2015. J’aurais préféré un matériau plus noble, mais comme ça c’était facile de percer des trous dedans (pour les yeux, la bouche, etc.).

Les oreilles sont des cuillères à absinthes avec le manche plié. C’est amusant parce que ça sous-entend que je suis un mec qui boit de l’absinthe, à la Van Gogh peintre maudit. En vrai, c’est bidon. On trouve de l’absinthe un peu partout maintenant, car ils ont retiré le produit qui rend fou et n’ont gardé que l’alcool.

J’ai rempli l’intérieur du corps et de la tête avec du papier bulle, ça aide à donner l’impression que c’est un vrai chien avec des organes, et pas juste un squelette vide.

Il possède bien évidemment un collier à son nom. C’est une médaille de gosse que j’ai trouvé par terre, sur laquelle j’ai collé des bouts de fil. Le collier en lui-même est une lanière de badge corporate, estampillée ConcreteWorld.🌏. Ça a beaucoup fait rire les collègues quand ils ont vu ça.

Son petit manteau vert pour pas qu’il ait froid est également très stylé. C’est une chute d’un chemin de table provenant d’une orgie quelconque.

Je suis particulièrement fier du fait que je n’ai pratiquement pas mis de scotch (un matériau pas noble du tout, même pour de la récup). Tout ne tient que par les fils électriques.

Les seuls bouts de scotch utilisés sont sur l’un des trous de la boîte à coriandre (j’avais percé comme un bourrin, et ça a fait une sorte de fissure dont j’ai voulu limiter la propagation), ainsi que pour refermer le manteau. Je m’y suis autorisé, car le manteau n’est pas le chien en lui-même.

L’élément le plus hautement raffiné, c’est le flexible de douche traversant tout le corps, de la bouche jusqu’au trouduc’. On peut donc donner à manger à Boulonix. Il se nourrit de petites vis et de composants électroniques. Ensuite, on l’incline vers l’arrière et il cacate sa nourriture. Trop bien.

C’est par là que sortent les petites vis.

On notera que le flexible de douche est l’un de mes matériau de prédilection, puisque c’est également ce qui fait la queue de Poupi.

En voyant ce chef-d’œuvre, une Colléguette m’a demandé si elle pouvait en avoir un pour son bureau. Je ne vais pas pouvoir résister à une telle occasion de flatter mon ego. Il est donc fort possible que je fabrique un autre chien dans les mois à venir. Mais ce ne sera pas pour tout de suite, là j’ai envie de coder quelques trucs.

Et pour rester dans le thème, voici Ajay Rochester qui promène son chien.