En ce moment, c’est le Spring Challenge chez CodinGame. Le jeu de cette saison est un truc sympa avec des hexagones et des fourmis-robots qui doivent créer un chemin de la base jusqu’à des ressources. Les fourmis ne sont pas représentées visuellement, c’est juste les numéros rouge et bleu, mais ça va bien comme ça.
Pour l’instant, je suis 830ème sur 5000 personnes. Je vais essayer de m’améliorer pour monter encore dans le classement.
Il dure jusqu’à lundi 10h. C’est bientôt fini, mais pas fini !
Je fais un live twitch à chaque fois que je bosse sur mon code. Vous pouvez regarder les replays pendant encore une semaine ou deux, c’est par ici : https://www.twitch.tv/recher_squarity
J’ai toute ma suite d’article corporate sur le feu en ce moment. Ils vont arriver, mais vous n’aurez peut-être rien ce mois-ci (à part ce tout petit article à l’arrache). J’aimerais bien avancer mes gif animées de la road-map de Squarity. Ça fait un an et demi que j’ai rien fait de concret pour ce projet, et c’est mon « projet éternel ». Ça fait pas sérieux. Et faudrait aussi que je fasse des Ludum Dare.
Voilà, gros bisous.
Pour l’image de femme ronde, j’en ai cherché une qui aurait un tatouage de fourmi. C’est pas évident à trouver. En revanche, avec des tatouages de papillons, il y en a à la pelle. En voici donc une. Pif paf !!
Elle s’appelle Sage Montana (à confirmer). La source est une petite vidéo sympa, il vous suffit de cliquer sur l’image pour en profiter.
Vous connaissez le principe, pas besoin de le rappeler. Si besoin quand même, lisez les anciens articles de la même catégorie.
Y’a juste que cette année, j’ai pas trop le temps de diatriber là-dessus. Comme vous le savez, je suis en pleine rédaction de ma rétrospective des trucs rigolos et gênants qui se sont passés à ConcreteWorld.🌍. Nous allons donc expédier ce petit rituel de memorial day sans trop de fioritures.
D’ailleurs, cette année, je ne serais pas trop pète-gonadé, puisque ce jour est boîtalement offert ! (Ainsi que tous les jours fériés américain). Je vous renvoie à ce sujet vers l’article « Martin Luther King’s Reconstruct Gonade Day #1 ».
Youpi !
La callypige de ce joyeux lundi presque-férié de bande-quote est Dzire Moore. Évidemment qu’on en désire plus. On en désire toujours plus !
Voici la deuxième moitié d’article que j’aurais dû écrire le mois précédent, mais c’était l’arrachasse. Cette fois-ci, on va parler de
Quelques collègues
tagadzim !!
Semi-Chef Lula
Un concentré de connaissances, dans énormément de domaines : maths, cartographie, pêche, sculpture (sa passion personnelle), gastronomie, interfaces graphiques, informatique bien sûr, et beaucoup de ses sous-domaines. Mais toutes ces connaissances n’étaient-elle pas un peu trop théorique ?
Ce mec était un paradoxe. Je ne l’ai jamais vu faire d’autres choses qu’écrire et lire de la documentation, ainsi qu’organiser des réunions. C’est bien, mais ça suffit pas pour faire du travail facturable. Et pourtant, il s’était monté une espèce de web-agency et avait eu un tas de clients plus ou moins prestigieux, en France et en Amérique. Je ne sais pas du tout comment il y est arrivé.
Il sortait plein de formules marrantes provenant de mélange d’expressions existantes. Elles ressemblaient à des expressions connues, sauf qu’il était le seul à les employer. J’ai retrouvé, dans ce trait de personnalité, un petit peu de mon défunt collègue Eurod’/Drache-Code/Je-Sais-Tout.
Voici quelques-unes de ses perles :
Ça nous pend comme le nez au milieu de la figure.
Soyons précisément cartésiens.
Ça a été accouché à grand coup de débouche-évier.
Il n’y a pas le moindre bout de morceau d’ersatz de substitut de <indiquez ici ce que vous voulez>.
Faisons un point d’étape.
Faisons une réunion flash-éclair.
Je suis impressionné comme tu tapes du texte à la mitrailleuse lourde.
C’est capillotracté à la tenaille.
C’est parti en vrille comme une volée de moineaux.
Il raisonnait beaucoup en arborescence. Pour lui, tout était un arbre : une documentation avec ses chapitres et sous-chapitres, un projet avec ses tâches et sous-tâches, un organigramme, une vidéo porno avec ses positions et sous-positions, etc.
(C’est faux, les choses dans le monde sont des graphes, seule une partie d’entre elles sont des arbres).
Il était que Ouvrier-codeur au départ, et a très vite été catapulté Semi-Chef de diverses personnes, dont moi. Son problème était de croire qu’on était intelligents et autonomes. Il nous suggérait des choses à faire, qu’il appelait des « départs de branche ». On était censé défricher nous-mêmes l’arborescence sous-jacente à ladite branche. Ça fonctionnait pas toujours. J’agissais dans tous les sens de manière random pour donner l’impression que je travaillais, mais c’était assez bidon.
Une fois, il nous a donné comme départ de branche : « étudier diverses manières de stocker et manipuler des arbres hennaires ». J’ai mis plusieurs jours à comprendre de quoi il parlait : des arbres n-aires !! C’est comme des arbres binaires, avec n branches.
Sa gestion des tâches était un arbre n-aire, dont l’une des tâches était l’étude des arbres n-aires. Gestion-de-tâches-ception !!!
Un à-peu-près arbre hennaire
À cette occasion, j’ai découvert qu’on pouvait stocker ces arbres sous forme d’adjacency list (chaque nœud a une référence vers son parent), et aussi sous forme de nested set (on définit l’arbo avec des valeurs numériques « left » et « right » dans chaque nœud). C’était cool.
Concrètement, on a fait n’importe quoi. On a anarchiquement écrit des docs, on a installé une obscure lib PHP appelée stefano-tree, on l’a cassée, et pour finir on est passé à autre chose. Semi-Chef Lula était pas content et a dit que le sujet « n’avait pas été assez étudié ».
Concrètement du concrètement, on gérait nos arbres comme tout le monde : du json quand l’arbre est petit, des tables en base de données quand l’arbre est grand mais a une structure figée. On n’a pas trouvé, dans le monde réel, de cas où on aurait eu besoin de manipuler de grands arbres ayant une structure pas figée. Hop-là, work complete !
On faisait des réunions sur tout et n’importe quoi. Elles semblaient utiles, car il en sortait des éléments : des prises de décisions, de la documentation, des échanges. Pourtant, le travail n’avançait pas. C’est Stagiaire SuperCSS qui a mis le doigt sur le problème : on redisait très souvent les mêmes choses durant toutes ces réunions.
Semi-Chef Lula et moi discutions parfois jusqu’à 2 heures du matin, du projet POILS_PUBIENS, de l’avenir de la boîte, d’autres choses. En temps normal, j’aurais pas accepté. Mais il était fair-play et m’autorisait à comptabiliser ça dans le fameux total de 1607 heures à travailler sur toute l’année. Or, ça ne me dérange pas de veiller tard. C’était donc tout bénèf’, j’ai grignoté plein de jours de congés de rattrapage ! J’ai beaucoup aimé ces moments de discussion, même si ça faisait rien avancer. On s’était créé un lien assez fort tous les deux.
Au bout d’un moment, je l’ai senti un peu blasé de nous voir nous agiter aléatoirement tous azimuts. Je l’entendais dire « je ne donne plus d’ordres ». Ça n’avait pas trop d’impact, puisque quand il donnait des ordres, c’était rien de plus que des « suggestions de départ de branche ».
Je sentais que Chef NightWish commençait tout doucement à en avoir marre de cette situation. Il me parlait de Semi-Chef Lula en précisant : « t’inquiète pas, il n’ y a pas de soucis entre moi et lui ». Sous-entendu : « il y a un souci entre moi et lui ».
Ce qui a mis fin à cette période a été l’effrayant scandale du « Rapporchyderme ». Nous devions rédiger un petit document décrivant les modalités d’un partenariat entre POILS_PUBIENS et un autre organisme. Au cours de son élaboration, ce rapport a grossi jusqu’à atteindre la taille d’un pachyderme de 50 kilo-tonnes. Même Méga-Chef En-Même-Temps a ressenti le besoin d’intervenir et de demander des documents plus raisonnables pour les prochaines fois.
Suite à cette malheureuse gabegie, Semi-Chef Lula a été dégradé, il semi-cheffait moins de personnes. Je faisais partie des transfugés et suis passé sous les ordres de Semi-Chef Capibara, dont nous parlerons plus tard.
J’ai adoré cette épisode de mon incarnation professionelle. J’ai appris plein de choses, j’ai regagné la plupart de mes heures supplémentaires et j’étais relativement tranquille. Le seul stress que j’avais était de me demander ce que j’étais vraiment censé faire (puisque je n’avais pas d’ordre) et de me demander comment tout cela allait finir. Ça c’est pas trop mal fini, mais après il a fallu que je bosse pour de vrai. Je ne me faisais de toutes façons pas d’illusions sur la pérennité d’un tel modèle de Travail.
Dernière chose et pas des moindres au sujet de Semi-Chef Lula : c’est lui qui a négocié l’une de mes augmentations, pour une somme franchement pas dégueulasse. Tout seul, sans que je lui demande. Il avait probablement pitié de moi et de mon salaire de prolo. Je l’ai grandement remercié, je le remercie encore à nouveau ici. Je suis une grosse chiffe molle pour ce qui est de négocier mon salaire, j’ose jamais rien demander. Il a vu ce point faible et a décidé de m’apporter son aide. Je ne sais pas si il existe beaucoup de Semi-Chef comme ça dans le monde du Travail.
Semi-Chef Lula, sculpteur émérite (entre autres), présentant sa dernière œuvre
Docteur Maboul
Meilleur collègue de tout les temps. J’ai déjà chanté ses louanges. Je vais juste ajouter quelques anecdotes rapides.
Il codait en R. Un langage de programmation de zouzou de chercheurs, orienté data science et autres joyeusetés. Je suppose que ça permet de faire des trucs biens, mais lui codait bourrin. Et vas-y que je te charge 3 Go tout dans la RAM, et vas-y que je mets tous mes bouts de code dans un même fichier, et vas-y que je te lance un process qui tourne pendant plusieurs jours sans avoir aucune idée de quand il va finir. Ha ha, quel humour !!
Il était spécialiste de mettre des éléments « assez rigolos » dans ses Power Points. À ce sujet, Semi-Chef Lula m’a confessé que c’était la seule chose que Docteur Maboul savait faire : « amuser la galerie ». Je me souviens d’une présentation dans laquelle il montrait qu’en France, les recherches Google sur le terme « Intelligence Artificielle » baissaient fortement après 23 heures, alors que les recherches sur le terme « Camembert » augmentaient d’un coup. Il en concluait qu’à la nuit tombée, tous les français s’arrêtaient de réfléchir pour manger du camembert. Sartek.
Spéciale dédicace à mes amis les camemberts
Lorsqu’il auditionnait des stagiaires, il leur demandait de renvoyer un petit texte résumant l’entretien. C’est une pure idée ! Ça oblige le stagiaire à se souvenir de ce qui a été raconté, à rédiger un texte qu’il ne peut pas pomper sur internet, et surtout, ça permet de pas avoir à écrire ce résumé soi-même. Du brillantissime génie.
Oh, aussi, il connait l’une des personnes qui a fondé CodinGame. Re-sartek.
Son super-grade de Docteur fait qu’il coûtait presque rien en salaire, grâce à une espèce de subvention de l’État pour encourager les Docteurs à bosser du vrai Travail. Pour résumer, il était payé avec l’argent de vos impôts. Il n’a donc eu de cesse de répéter qu’il coûtait pas cher au projet POILS_PUBIENS, et que donc les chefs avaient pas à venir l’emmerder.
Plus tard, il a demandé une augmentation, qu’il a eu. Je ne sais pas ce qu’il a avancé comme arguments.
Chef NightWish finit par soupçonner que c’était un glandouilloux. Une conversation téléphonique eut lieu entre eux deux, au cours de laquelle Docteur Maboul monta sur ses grands chevaux et s’énerva taquet. J’aurais aimé y assister, avec un paquet de pop-corn. La rumeur dit que c’est suite à cette réunion que Docteur Maboul abandonna l’espoir d’avoir un avenir dans cette incarnation pro.
Pour finir, il s’est fait lourder pour glanderie aggravée, comme je vous l’ai déjà raconté. Une autre rumeur prétend qu’il a contesté son lourdage et que la procédure est toujours en cours. Mais c’est Chef NightWish qui l’avait lourdé et lui aussi est parti entre temps. Ça complique un peu.
Blague super-privée que je suis le seul à comprendre. Tralal-R ! (la personne dans cette image n’est pas Docteur Maboul).
Autres collègues divers
Je vous mets tout en vrac. J’ai déjà mentionné certains d’entre eux et n’ai plus grand chose à dire à leur sujet, ou bien j’avais moins d’interaction avec eux.
Collègue Aquafootball
Je lui avais lancé un défi : à la pause de midi, on faisait deux Clash of Codes sur CodinGame. À chaque fois qu’il gagnait, je devais aller courir avec lui. J’ai perdu une dizaine de fois en tout. On faisait quelques kilomètres. C’était plutôt cool et ça me faisait faire du sport. Ensuite il y a eu le Covid et tout ce bordel.
Collègue BarryWhite
Nous avons gardé contact. Il m’a donné quelques conseils de jeux vidéos et jeux de société, et c’est un fervent adepte de Squarity. Je ne peux pas trop vous en dire plus, pour conserver son intimité. Si j’ai le courage, je lui donne l’adresse de ce blog claqué du slip.
Traditionnellement, à chaque fin d’incarnation professionnelle, je donne l’adresse de mon blog à au moins une personne avec qui j’ai travaillé. Je l’ais transmis à Colléguette Rosemonde, ce qui valide l’incarnation de ConcreteWorld.🌍. Mais rien n’a encore été fait pour le projet POILS_PUBIENS.
Et hop, le quota de femme ronde de cette article est validé !
Collègue BlackJack
Un type qui codait pas super bien et qui laissait passer des boulettes ici et là. C’était également un actif participant au bordel des fichiers Excel de comptage des heures (voir l’article précédent).
J’ai eu des tas de collègues daubés, lui n’était vraiment pas le pire. Mais à un moment, je me suis demandé ce qu’il foutait là. J’ai découvert que c’est un déglingopathe du blackjack (le jeu de cartes). Il fait des compétitions, il va dans des tournois, il sait compter les cartes à l’avance sans montrer qu’il le fait pour pas se faire choper, etc. En plus de ça, il s’intéresse aux crypto-monnaies : l’actualité, le fonctionnement technique, les smart contracts, tout ça il connait.
Ma question est donc la suivante : sachant que ces deux activités rapportent du fric quand on est expert dedans, et que manifestement il l’est, qu’est-ce qu’il fout là ? Pourquoi il code des pauvres trucs buggés en échange d’un salaire slippé au sol, si à côté il gagne un pognon foutrionique ?
Je ne sais pas. Peut-être qu’il investit tous ses gains du blackjack dans les cryptos, ou l’inverse. Il n’a donc pas de fric immédiat. Dans quelques années, il débarquera dans le burlingue du Méga-Chef, déguisé en canard géant, et chantera « au revoir Méga-Chef, je démissionne ». Mystère.
Chef NightWish
Comme tout Chef qui se respecte, quand on lui disait qu’un truc était fait, il se mettait à rêver et à imaginer que c’était vraiment complet, avec toutes les sous-fonctionnalités possibles et imaginables. Je me suis bien marré quand il a cru que j’avais implémenté dans mon prototype de cosmolo-détecteur la catégorisation automatique des incidents de réalité selon la norme Bogdanov, alors que c’est énorme et que chacun sait que ça prendrait des mois à faire.
Comme tout Chef doté d’un bagage technique qui se respecte, dès qu’il trouvait un truc sur internet ayant un lointain rapport avec notre projet, il nous disait de le récupérer et de l’intégrer. Parce que « c’est plus rapide de réutiliser des choses déjà faites ». Oui mon bon ami. Mais des fois les choses en question ne conviennent pas, ou ne s’intègrent pas, ou bien c’est plus simple de recoder nous-même la petite partie dont on a besoin plutôt que d’intégrer tant bien que mal un gros truc sous prétexte qu’il comporte cette même petite partie au fin fond dudit gros truc, excusez-moi pour cette phrase, elle est trop longue.
C’est lui qui m’a emmené à mon premier CTF ! Celui de la THCON (en 2018, je crois). C’était chouette, j’avais flaggé quelques challenges. Mais j’avais trouvé son attitude pas très motivante.
Il nous a raconté qu’à une époque, il était super fort en CTF. Possiblement, il a eu un réflexe de Chef et s’est mis à rêver qu’il allait cartonner comme avant. Mais il était un peu rouillé, il n’arrivait à rien, ça le déprimait. On était assis autour de notre table, chacun avec notre ordinateur à se prendre la tête. Lui, il regardait dans le vague et répétait : « là, je n’ai plus envie que d’une chose, c’est sortir fumer » (alors qu’il avait arrêté).
Vers la fin du CTF, ça allait mieux. On s’est mis à trois sur un même challenge. Un site web comportant une Local File Inclusion permettant de récupérer tous les fichiers d’un repository git. L’historique de ce repository ne contenait pas le flag, mais le mot de passe admin du site, celui-ci permettant de récupérer le vrai flag. Youpi !!
Rien à voir, mais je lui ai donné du compost. Je sais pas quoi foutre de mon compost parce que j’en ai rien à carrer de mon jardin. J’étais content de m’en débarrasser. Il m’a dit qu’il était super millésimé (depuis le temps qu’il macérait dans le composteur !!). Malheureusement, la seule chose qu’il a réussie à produire avec était des fruits pas mûrs, qui ont à leur tour servi de compost. Je vais certainement pas le juger pour ça.
Il a lancé l’initiative des cours de python que je donnais à des ado·e·s de collèges. Ça c’était une super bonne idée et ça m’a fait vraiment plaisir. Je ne sais pas du tout si j’ai suscité des vocations, mais quelques-unes de ces jeunes personnes étaient motivées. Hashtag-nostalgie, je me suis revu pendant mes années collège où je bidouillais sur Klik’n Play des jeux qui plantaient. Ensuite, paf Covid. Alors j’ai fait l’effort de rédiger quelques supports de cours pour que ces jeunes travaillent autonomement. Si je me souviens bien, j’ai balancés ces cours ici sous forme d’articles.
Et puis un beau jour, Chef NightWish a déclenché une réunion pleinière, comme on en faisait de temps en temps, et il nous a annoncé qu’il partait. Peut-être que les autres collègues-et-colléguettes l’avaient vu venir, mais pas moi. Je sais même plus dans quelle boîte il est allé. Il partait cheffiser bien moins de gens. Il en avait peut-être marre de gérer des crétins qui glandaient et faisaient n’importe quoi pas du tout en accord avec ses rêves.
Voici un article qui n’est presque pas de type : « excusez-moi, voici un mini-article à l’arrache parce que j’ai pas le temps ».
Certes, il n’y a que la moitié de ce que je comptais mettre au départ. D’où la numérotation « 0.5/3 ». Je m’auto-flagelle pour cette offense.
Ce demi-épisode inaugure la rétrospective de mon incarnation professionnelle à ConcreteWorld.🌍, où j’ai occupé le poste de « roi du pétrole », suivi de mon enrôlement dans le projet POILS_PUBIENS, où j’ai occupé le poste d’artisan pythonologue.
Cette incarnation s’étend sur deux entreprises, car au milieu j’ais été transfugé dans une filiale. Je vous fais grâce de ce genre de détails. Le récit sera chronologiquement chaotique, comme d’habitude. Commençons par le plus rigolo, à savoir:
Mes échecs personnels et autres moments embarrassants
POCHTRONARR
À peine fringant arrivé dans l’entreprise, on m’a mis entre les pattes le fameux outil POCHTRONARR, dont j’ai déjà parlé maintes fois (faites une recherche dans le blog). Il s’agit d’un outil de suivi d’incidents de réalité. Par exemple, si un client signale un défaut de gravitation dans sa zone, on l’enregistre dans l’outil, on le qualifie (géolocalisation, valeur de la constante g à l’épicentre, …), puis on fait évoluer son statut avec les actions de l’équipe rectificatrice.
Toutes les entreprises de maintien de la réalité ont un outil de ce genre. Plusieurs années avant mon arrivée, Chef Peyotl avait porté son choix sur POCHTRONARR. Bien mal lui en a pris. De nombreuses personnes (de ConcreteWorld.🌍 ET de POCHTRONARR) se sont attelées à son installation et sa configuration, sans succès. L’outil vivotait dans un coin sans être utilisé. Toutes les deux semaines, Collègue Pagne redémarrait le serveur qui s’était planté.
J’étais censé raccomoder tout ce bordel et faire en sorte que la boîte utilise pleinement POCHTRONARR. Plusieurs collègues et colléguettes me dirent à demi-mots que c’était une tâche impossible, une arlésienne. J’essaye de faire abstraction de ces préjugés, commence à mettre les mains dans POCHTRONARR et à l’analyser. C’était effectivement une merde infâme et je n’y comprenais rien :
Une doc énorme mais très mal organisée, avec des copier-coller partout et des fautes d’orthographe.
Beaucoup de fonctionnalités avec beaucoup d’options de configuration, mais pas assez souple et ne permettant pas de mettre en place notre gestion à nous.
Et bien sûr : bugs, comportements aléatoires, plantages, etc.
J’ai pris peur. J’ai signalé à Semi-Chef Pez (responsable de la mise en place de ce monstre malade) que je n’étais pas sûr de parvenir à en sortir quelque chose d’utilisable. Semi-Chef Pez a déclenché une réunion avec Chef Peyotl, à qui j’ai redis mes inquiétudes. Chef Peyotl a tenu sa position, a dit que le choix de cet outil avait été fait et qu’on ne reviendrait pas en arrière. J’ai fermé ma gueule, me suis plongé dans POCHTRONNAR jusqu’à avoir de la merde jusque en haut du crâne. Après plusieurs mois, j’ai fini par lui faire accoucher des fonctionnalités.
Mon erreur, ça a été de paniquer et de signaler trop tôt que c’était du caca. Je l’ai fait 3 semaines à peine après mon embauche. Même si je pouvais apporter quelques preuves de merditude, je ne pouvais pas être suffisamment convaincant. Au lieu de passer pour une personne posée ayant fait une analyse profonde de l’outil, je suis passé pour un gamin effrayé à la moindre difficulté.
Quelques mois plus tard, ça allait mieux. J’avais trouvé le moyen de coder plus ou moins from scratch diverses actions. Je n’utilisais aucune des fonctionnalités toutes faites et toutes pourrites, je fabriquais tout avec du VBScript pété au sol, et ça marchait.
Contre toute attente, je ne regrette pas d’avoir rencontré POCHTRONARR lors de cette incarnation professionnelle. C’est le fait que j’ai réussi à le maîtriser qui m’a accordé mon statut de « roi du pétrole », et c’est aussi grâce à ça que j’ai commencé de m’intéresser au hacking (même si ce mot est nul). J’en parlerais plus tard, j’ai prévu tout un chapitre sur le hacking, ça va être rigolo.
workflow configurable dans POCHTRONARR
git pride fail
Collègue Kouing-Aman avait organisé un « hackerspace » (encore désolé pour ce mot nul). C’était super sympa. Il avait fait une démonstration d’un Rubber Ducky de vilain hacker. Il s’agit d’un appareil quelconque doté d’une prise USB. Vous le branchez à votre ordinateur. L’appareil se comporte comme un clavier, il tape automatiquement des touches (Windows-R + une vilaine commande console). Cette commande télécharge et installe un virus, qui permet au vilain initial de prendre le contrôle de l’ordinateur.
C’était chouette, bien mené et ça a interessé pleins de collègues et colléguettes.
Enhardi par cette événement, je me suis dit que cette entreprise était un endroit magique, dans lequel on pouvait parler de trucs techniques à des gens dont ce n’est pas le métier. J’ai proposé un hackerspace sur git, car il m’avait semblé que ça pouvait intéresser des personnes travaillant à plusieurs sur le même document, fut-ce-t-il autre qu’un fichier de code.
Ce fut un incommensurable échec. Tout le monde trouva ça chiant. J’étais vraiment mal à l’aise. Ce désastre est narré dans cet ancien article.
Plus tard, j’ai fait d’autres hackerspaces, mais technico-techniques, en annonçant dès le départ que si la technique vous intéresse pas, vous pouvez rester chez vous.
Excel-lent
À un certain moment, nous sommes passés au contrat de travail de 1607 heures par an.
Si votre chef est gentil, c’est super génial. Vous travaillez plus que 35 heures dans une semaine, mais c’est comptabilisé. Vous gagnez des jours de rattrapage.
Si votre chef est neutre, il va simplement vous dire de ne pas faire d’heures supplémentaires et ça ne change pas grand-chose à un contrat classique.
Si votre chef est un con, il va vous dire de ne pas faire d’heures sup’, mais il va quand même vous mettre la pression. Vous faites des heures sup’ non comptées, vous l’avez dans le sphincter.
Tiens c’est amusant, il semblerait que quel que soit le cadre juridique, votre emploi est bien si votre chef est bien, il est pourri si votre chef est pourri. Hmmm… Je crois que je tiens un principe révolutionnaire…
Cela dit, cette histoire de 1607 heures contient quand même quelques petites arnaques. À première vue, c’est zarbi car 1607 est un nombre premier, alors qu’il devrait provenir de multiplications (X heures par semaine * Y semaines). Ce serait oublier l’infâme Raffarin Pète-Gonades Memorial Day, que les lecteurtrices de ce blog ne connaissent que trop bien.
Voici un lien vers le détail du comptage. Il y a un vilain arrondi supérieur, et la moyenne de nombre de jours fériés par an est trop faible. Je vous laisse compter ceux des quelques années précédentes, ça tombe pas juste.
Dans les faits, l’arnaque ne se voit pas tout de suite. Si vous vous comportez normalement durant toute une année (25 jours de congés, pas de travail les jours fériés, 35 heures par semaine), eh bien à la fin ça merdouille. Il vous restera quelques heures à travailler alors que ça ne devrait pas. Dictature du patronat.
Quel est le rapport avec l’un de mes échecs ? J’y viens.
Lors de la mise en place de ce nouveau contrat, j’ai été catapulté « gérant du suivi des heures ». Je hais remplir ces conneries de feuilles de temps, voilà que j’en devenais carrément le responsable ! J’étais tortionnaire de moi-même.
Le projet POILS_PUBIENS comptait seulement 4 personnes. On a décidé de ne pas installer un enième outil pour ça, on est parti sur de simples fichiers Excel. Je savais que ça serait le bordel. Il existe un principe :
Fichiers Excel => partage en cacahuètes (du verbe partir).
Avec Excel, les gens :
prennent un malin plaisir à décaler les colonnes,
écrivent des commentaires là où il faut mettre des nombres,
mettent des couleurs pour signaler des trucs qui ne sont ensuite pas détectées par des scripts de traitement automatiques,
etc.
Je pensais que gérer ce bordel pour 4 personnes serait surmontable.
Ça l’a été, jusqu’à ce qu’on recrute. Entre ceux qui étaient toujours à l’arrache pour les remplir, ceux qui se plantaient et qui s’en apercevaient plusieurs mois après et ceux qui demandaient des trucs bizarres genre des congés sans solde, je ne m’en sortais plus.
Chaque fin de mois, je vivais mon petit calvaire de moissonner les fichiers de tout le monde et les consolider pour la Rarache. Je m’étais fait un script en python, évidemment. Mais il fallait quand même préalablement vérifier les fichiers un par un, pour s’assurer qu’ils n’avaient pas été torturés ni stupidement annotés.
Une fois, j’ai ouvert tous les fichiers en même temps. Ça me semblait viable, il n’y en avait que 10.
Pas pour Excel. Ma machine s’est bloquée pendant plusieurs minutes. Ça m’a énervé, j’ai tapé mes deux mains sur le burlingue en criant « bordel, c’est possible d’avoir plusieurs fichiers ouverts avec cette chiasserie d’Excel ? ». Aucune personne autour n’a osé moufter. Je me suis excusé. Ma machine est sorti de son coma et j’ai pu terminer mes vérifs reloues.
Je pense que ce petit accès de panique colérique m’a fait passer pour le collègue qui pète les plombs au moindre problème.
Can’t RTFM !!
Il fallait que j’imprime un truc, mais des bidouillages dans le réseau informatique interne avait eu pour conséquence que je ne détectais plus l’imprimante.
Imprimer une feuille dans une entreprise est l’une des tâches les plus ardues qui soit, quelle que soit l’entreprise. Pas aussi ardu que de conserver des toilettes propres, mais quand même.
Collègue Monstro-Plante, gérant de la tripaillerie technique interne, vint à m’assister. On échange cordialement des infos, il m’indique une documentation qui n’est pas à jour, mais c’est pas grave. Des collègues autour commencent à m’asticoter, sous-entendant que je vais péter les plombs parce que je peux pas imprimer. Sûrement qu’ils se permettaient ça à cause de ce début de réputation de péteur de plombs que je commençais à avoir.
Ce stupide asticotage rendait donc l’atmosphère un peu tendue. Ça imprimait toujours pas. Je demande à Collègue Monstro-Plante comment je dois installer le truc-bidule approprié. Il me répond : « lit la doc ».
Et là, je lui braille dessus comme quoi qu’il n’y a pas de doc. La seule doc que y’a n’est pas à jour et ne résout pas mon problème. Je l’ai congédié et me suis débrouillé tout seul pour imprimer ma feuille de merde. Je ne sais même plus ce que c’était.
Je pense que ce pétage de plomb m’a fait passer pour le collègue qui pète les plombs au moindre problème.
Suite à ce cafardeux épisode, Collègue Monstro-Plante, qui s’appelait ainsi car il donne du marc de café radioactif à ses plantes, a été rebaptisé « Collègue FautLireLaDocQuExistePas ».
Semi-Chef Lula et moi étions chargé de finaliser l’installation de l’outil Recrutator, pour la Rarache. (J’ai rebaptisé Semi-Chef Lucene-Lapin en Semi-Chef « Lula », parce que c’était vraiment long à lire).
Au départ, on devait juste adapter le CSS, pour harmoniser le style visuel de l’outil avec le reste du site web boîtal. On avait filé ça à Stagiaire SuperCSS, qui s’en était sorti avec maestria. Mais après inspection, nous nous sommes vite aperçu qu’il fallait entièrement tester Recrutator, car certains défauts méritaient d’être transmis à l’éditeur. Il s’agissait, une fois de plus, d’un outil mal foutu et rempli de failles de sécurité. Je détaillerai ça plus tard, dans le chapitre prévu à cet effet.
La liste des bugs mutait dangeureusement en une manticore gargantuesque et fractalement tentaculaire. Alors que nous travaillions dessus depuis plusieurs jours, je me permis d’émettre une réserve à Semi-Chef Lula : écrire un si grand compte-rendu, à deux personnes, pour un truc aussi merdique, cela en valait-il la peine ? Ne ferions-nous pas mieux de torcher ça vite fait et de passer à autre chose, d’autant plus que la gestion de Recrutator ne relevait même pas du sacerdoce premier de POILS_PUBIENS ?
Il l’a mal pris. Pour lui c’était important de détailler tout ce qui n’allait pas, pour bien montrer qu’on était capable d’analyser correctement des trucs. Il a ajouté : « la semaine dernière, j’ai rédigé une autre doc pour décrire la feuille de route de POILS_PUBIENS et pour lister les ressources dont nous aurons besoin. C’était un gros morceau. Mais avec ça, on a gagné la confiance de Méga-Chef En-Même-Temps, qui va nous débloquer 500 000 boulasses. Vas-y, fais mieux ».
J’ai pas su quoi répondre. Le moment était gênant. Je ne me suis plus jamais permis d’émettre la moindre réserve sur les décisions et les rédactions de doc de Semi-Chef Lula. J’ai fait ce que je sais faire de mieux : le super-flamby (même si des fois le flamby pète les plombs).
John-Wayne-like dit : « WTFM » (Write The Fucking Manual)
« Redémarrez votre box »
Un lundi matin post-covid, fin de sprint. J’ai diverses choses à présenter pour la réunion de Sprint Review. Tout est prêt. Je dis bonjour dans le tchat boîtal. J’ai une bonne demi-heure d’avance, alors je décide de télécharger des vidéos de Shannon Marie et de me masturber. Tout se passe bien.
L’heure de la réunion approche. Je nettoie les toilettes et ouvre l’onglet de la réunion. Et là, rien ! Panique, redémarrage du TP-Link, puis de la box, puis de l’ordinateur. Toujours rien. Une foutue merderie de coupure internet ! Ça ne venait pas des vidéos de Shannon Marie. La dernière fois que j’en avais téléchargé, il n’y avait eu aucun problème.
Appel des collègues par téléphone, appel de ma chérie à son boulot qui se connecte à son internet et me confirme que le nôtre est coupé. J’enfourche mon vélo et pédale de ouf’ jusqu’au boulot de ma chérie. Je ne peux pas squatter son internet, car leur protocoles réseaux sont obsolètes et n’acceptent pas notre VPN boîtal (je savais même pas que c’était possible). Je re-enfourche mon vélo et repédale de ouf’ pour rentrer à la maison, où l’internet était revenu.
J’ai présenté mes trucs complètement à l’arrache. Je me mélangeais dans les dates des fichiers, je n’étais même plus capable de savoir si le 24 de ce mois était un jeudi ou pas. Ça a été cataclysmique.
Plus tard, on m’a rapporté que ce fâcheux épisode avait bien énervé Chef NightWish. En apprenant que je n’avais plus d’internet, il a dit : « oui mais dans ce genre de situation, faut réagir vite. Il avait qu’à aller au burlingue ». Sauf qu’on n’a qu’une seule bagnole pour deux, le burlingue j’y vais en vélo+bus et ça prend une heure.
La conclusion, ça a été que je devrais m’acheter un smartphone (ouais, j’en avais pas à l’époque, j’étais un rebel) pour l’utiliser comme access point si jamais ce genre d’horrible incident se reproduisait. J’ai dit oui et l’ai pas fait. J’achète pas un smartphone et un abonnement juste pour me garantir une connexion internet de tra-travail !
Ça m’a énervé que Chef NightWish s’énerve à mon sujet, mais en mon absence. Sa phrase pétée de « il faut réagir vite », il ne me l’a pas dite en face et ne m’a pas donné l’occasion de me défendre ou me justifier. C’est des propos qu’on m’a seulement rapporté. Lui aussi c’est un flamby, en fait.
Bref, un moment gênant, mais je ne considère pas que ce soit un échec personnel de ma part. Zut.
Shannon Marie. Splendide
PHP = People Hates PHP
Nous devions construire une sorte de blog / site communautaire pour le projet POILS_PUBIENS. Semi-Chef Lula, grand fan de PHP (seriously, dude….), décida d’utiliser Drupal pour cela. C’est un moteur de blog, genre WordPress, avec plein de modules et autres trucs configurables.
Un choix tout à fait pertinent (si on fait abstraction du choix initial de prendre PHP), mais il y avait un petit souci. Les drupalologues venaient d’annoncer une migration de leur outil vers Symfony, un framework web générique.
Semi-Chef Lula a demandé, à moi et d’autres collègues, de « faire une étude ». Il avait créé des petits modules drupaux permettant de créer des pages web entièrement configurables. Ça permettait d’avoir à la fois un blog et des pages génériques. Il se demandait si ce serait toujours possible avec cette future fusion drupalo-symfonienne.
On a installé des tas de versions de ces deux différents trucs en essayant de les faire fonctionner ensemble. En même temps, on moissonnait toutes les docs trouvables sur internet qui traitaient du sujet. C’était très brumeux.
Les docs officielles de Drupal annonçaient une « transition progressive » et indiquaient dans quel ordre les modules de Symfony seraient intégrés. Mais quand on installait Drupal on ne retrouvait jamais ces modules. Les docs officielles de Symfony non-mentionnaient Drupal avec un tel aplomb de jean-foutrisme que c’en était effrayant. Les docs non-officielles racontaient n’importe quoi.
Semi-Chef Lula nous a laissés nous débrouiller pendant quelques semaines, puis s’est lancé dans l’aventure. Il nous a alors écrit un mail embarrassant :
Constatant que le projet d’étude symfono-drupalique n’avance pas, j’ai décidé de m’y coller. En moins de deux heures, j’ai trouvé cette doc. Ça correspond à ce qu’on veut faire. Appliquez-là.
Sa doc était un article dégueu d’un dev amateur qui avait essayé d’intégrer Symfony dans un module Drupal, soit le contraire de ce qu’on voulait faire. Je me suis dit que ce serait amusant d’essayer de mettre un Drupal dans un Symfony dans un autre Drupal, mais j’ai senti que c’était pas le moment de proposer quelque chose d’aussi drôle.
Finalement, on a laissé tomber la création de ce site communautaire, car c’est pas ça qui aurait rapporté de l’argent à POILS_PUBIENS. Semi-Chef Lula a maugréé que l’intégralité du compte-rendu de cette désastreuse aventure tenait dans la phrase « on a galéré ». On est passé à d’autres choses.
À l’heure actuelle, j’ignore toujours si les clowns de Drupal ont réussi leur fusion avec les saltimbanques de Symfony. Juste par curiosité, j’ai à nouveau cherché des docs sur internet, il me semble que oui, mais je ne suis pas sûr que tous les modules symfoniens aient été intégrés. Ensuite j’ai réalisé que j’en avait nom de dieu de bordel de cul rien à foutre. Cette hypothétique fusion restera donc un mystère pour moi (autant que le PHP en général).
Ce sera tout pour l’instant.
Comme souvent, j’ai triché dans la date de parution de cet article pour faire comme si il avait été publié en avril. J’essaie de me mettre tout de suite au second demi-épisode. À bientôt !
J’l’avais pas encore dit sur ce blog, mais j’ai terminé une gif pour la roadmap de Squarity. Elle est pas encore sur le site, mais là voici. C’est celle qui correspond à la catégorie « IDE – Environnement de développement ».
Notez le jeu de mot « Cow Starica ».
Et sinon, comme chaque année depuis les deux années dernières, je contribue à créer un challenge de hacking pour la THCON. Ce sera un TUR-ROX, bien évidemment. Et cette année, j’ai choisi l’un de mes jeux préférés (même si j’ai jamais trop pris le temps d’y jouer) : DROD !!!
Je ne peux bien évidemment rien vous révéler. Juste un petit screenshot. Paf.
La jolie fille du mois, c’est Amanda Faye !
Voilà, ça fait deux articles de suite à l’arrache, mais c’est pas parce que je crée rien. C’est juste que je crée des trucs ailleurs que dans ce blog. J’espère que vous m’en voudrez pas trop.
Mais, comme l’année précédente, j’ai tout de même eu la présence d’esprit de remarquer que le mois de février n’a que 28 jours. Il faut donc que je balance un truc aujourd’hui.
Ce sera des scans de divers dessins que j’ai fait durant ma précédente incarnation professionnelle.
On commence par un mix d’inspiration entre le héros de Loom et celui de Heretic :
Dans Heretic, il est possible de transformer les gens en poulets. Dans Hexen, c’était en cochon. Je me suis dit : « n’ayons pas peur de casser les codes et de se renouveler ! ». Mon héros transforme les gens en moutons.
Le schéma en bas du dessin a été fait alors que je créais le challenge TUR-ROX-EYE. Il me fallait une grande salle avec une porte d’entrée, une porte de sortie, et 15 portes donnant chacune accès à un objet. Il faut vraiment que je mette ce challenge à disposition de tout le monde. Et aussi celui de il y a deux ans. Ça viendra, j’espère…
J’ai laissé le texte, ce sont les notes rigolotes que je prenais lors des réunions. En voici une transcription, au cas où vous auriez du mal à me lire. Par contre, cherchez pas à comprendre (pas même la date). La plupart des phrases proviennent de Semi-Chef Lucène-Lapin, brillant orateur de réunions devant l’Éternel·le.
soyons dans le « faire » 2026-03-24 rédactionnel du pareto. Une parte de la stratégie doit être de la tactique. Visons un périmètre petit, mais qui tourne. la « séniorité virtuelle » il faut voir les étoiles dans les yeux du client. U = np ? « on a une histoire à raconter. » les nouvelles fonctionnalités arrivent après, « Faut être comme über, que ce soit facile » Réfléchir au besoin terrain !! Le « bien » doit sortir en septembre. il faut un planning sérieux, qui fait montrer le manque de ressources. « et comme ça c’est de ma faute » « faut pas croire qu’on étale la crème » Bon, là je fais semblaint de noter des trucs pour faire genre tagada-tsoin-tsoin. de la synergie. utilisation outrancière de l’adjectif « vrai ». on n’écoute pas les sirènes trop vite.
Il y a des changements de couleur bizarre dans l’image. J’ai dû copié-coller des morceaux d’un endroit à un autre, pour masquer les notes trop identifiantes (des infos top secrètes sur les projets, des mots de passe, etc.)
Un truc pas fini :
J’ai encore quelques dessins, et d’autres conneries à vous livrer. Si je suis gentil, le mois prochain, je vous fais deux articles ! Un à l’arrache et un autre un peu plus conséquent.
Après les dessins, voici des seins. Je vous présente Demora Avarice !
Une énoooorme info provenant de la nouvelle crémerie dans laquelle je bosse :
J’ai des jours fériés en plus par rapport au reste des serfsnon-chômeursouvrier-codeurs travailleurs français !
J’ai passé des années à conspuer ce gros con de Raffarin qui nous a volé notre lundi de Pentecôte, et voilà que l’on me rend (presque au centuple) ce temps que l’on m’a volé. J’en reste baba. À noter que je continuerais tout de même de conspuer Raffarin, par solidarité envers les tra-tra-travailleurs français.
D’où sors-je ce privilège ? Ma nouvelle crémerie résulte de la fusion/absorption d’une crémerie américaine et d’une crémerie française. De manière karmatique, les Méga-Chefs et Méga-Cheffettes ont décidé d’accorder les jours fériés des deux pays à tout le monde, afin de limiter les moments où on ne peut pas échanger entre Collègues et Colléguettes !!! Que leurs noms résonnent jusqu’en haut des montagnes iridescentes de la joyeuse créativité oisive !
Et justement, ce 16 janvier a eu lieu le Martin Luther King’s day, férié pour les américains et donc pour moi aussi. Bien entendu, j’aurais aimé écrire un article le jour-même, mais je l’ai passé à faire d’autres trucs. En espérant que vous ne m’en voudrez pas.
Afin de faire écho à mes noires et cafardeuses célébrations du « Raffarin pète-gonades Memorial Day », j’ai décidé d’appeler ce jour le « Marthin Luther King’s reconstruct-gonades day ». Youpi !
Je n’ai pas la prétention d’être expert-historien de la vie de Martin Luther King. J’aurais pu en connaître quelques détails supplémentaires, car j’ai lu, dans la revue Astrapi, les épisodes d’une bande dessinée sur son histoire.
Mais ma dernière lecture de cette BD date d’il y a plus de 20 ans. Alors, j’ai un peu oublié, désolé.
Oh si attendez, je me souviens d’un truc. Une image montrant des policiers réprimant une manifestation. Ils avaient un gros camion avec un canon à eau. J’ai cru que les policiers s’en servaient pour rigoler et détendre l’atmosphère. Genre : « hey, j’ai un pistolet à eau géant, faisons une bataille d’eau et tout le monde se sentira mieux après ».
Ensuite, j’ai réalisé que c’était pas ça.
(ici, mettre une image de canon à eau durant une manifestation, pour montrer que je suis une personne engagée qui lutte contre l’oppression étatico-capitaliste).
Et sinon, cette nouvelle crémerie. Bien ou bien ?
Nouvelle crémerie dont il faudra un jour que je vous donne le nom et le sacerdoce. En attendant, je vous raconte en vrac.
Comme plein de gens de l’informatique, je suis en « full remote » (c’est comme ça qu’on dit). Je l’étais chez ConcreteWorld-🌍, mais pas full. Je revenais sur site tous les mercredis. Là je pourrais pas faire ça parce que le site en question est beaucoup plus loin : une demi-journée de train. Ça va me changer de ne voir mes Collègues et Colléguettes que environ tous les deux mois. J’appréhende un peu. On verra bien.
J’ai fait deux semaines de « onboarding » (c’est comme ça qu’on dit), sur site. Tout frais payés : bouffe, hôtel, trajets, PQ, tout je vous dis. J’ai mangé du fast-food gentrifié à m’en faire péter la caillette : tofu, bo bun, poke bowl, falafel végétarien, …
Y’a un baby-foot et une Switch dans le burlingue/open-space. C’est les clichés des boîtes super cools avec des vrais morceaux de bienveillance dedans. Je m’en tamponne un peu, mais ça ne me dérange pas que ça existe.
Je ne suis pas sûr de bien tout comprendre ce que je dois faire, ni dans quel ordre. J’improviserai, comme d’habitude.
Il n’y a pas d’outil stupide pour déclarer combien de temps on passe sur chaque tâche ! C’est une victoire personnelle résultant d’un combat qui a duré plusieurs années. J’espère juste que c’est une vraie victoire et qu’on ne va pas me sortir de derrière les fagots un google-doc naze de rapport d’activité que l’on n’aurait pas encore pensé à me montrer.
J’ai récupéré un nouvel ordinateur de Travail, comme il se doit. Le sachiez-vous ? Maintenant j’utilise Ubuntu ! Ouais bon, tout le monde s’en tamponne. Moi le premier. De toutes façons, de nos jours, tout est dans le navigateur, alors ça marche et puis c’est tout. Le seul truc qui m’embête c’est que je n’arrive pas à trouver de logiciel de dessin en pixel art aussi souple-et-solide-à-la-fois que Paint.net. Peut-être parce que j’ai pas vraiment cherché.
J’espère que OBS marchera, sinon je ne pourrais plus twitcher de Clash of Codes le jeudi. Faut que je l’installe et que je teste.
J’ai offert, en cadeau de bienvenue, l’énigme des clés inspiré de Harry Potter. Les Collègues et Colléguettes l’ont résolu, alors je leur ai donné la surprise promise : une boîte de chocolats de qualité classe et bourgeoise.
C’est pas ces clés là, mais vous voyez l’idée.
Pour postuler, j’avais caché dans mon CV un code secret en plusieurs parties. Je vous le montrerais à l’occasion. Comme ça en plus vous aurez mon CV, même si ça ne vous intéresse pas.
J’ai fait vœu de non-flatulence dans le burlingue open-space, que j’ai presque réussi à tenir les deux semaines ! Juste une fois, en screud’ (comme on dit maintenant), j’étais tout seul à côté de la cafetière qui faisait un bruit du diable, je me suis permis un petit écart. Personne n’a rien entendu grâce à la cafetière, et personne n’a rien senti car les distances de sécurité étaient respectées. Alors bon, hein, voilà.
J’ai aussi fait vœu de non-masturbation sur le lieu de Travail, que j’ai tenu ! Heureusement qu’il y avait des toilettes dans l’hôtel où je créchais, pour soulager le système.
Là maintenant, mon lieu de travail c’est aussi mon lieu d’habitation. J’ai arrêté les vœux, faut pas déconner.
Je vous laisse avec une image qui milite pour la lutte contre l’apartheid.
J’espère que le lien entre apartheid et cette image est suffisamment de mauvais goût pour vous.
Comme je vous l’ai révélé à la fin de l’article précédent, j’ai à nouveau changé de crémerie. J’écrirais divers articles pour recenser tous les moments amusants et bizarres de cette incarnation professionnelle maintenant terminée. La mascaraderie corporate narrée dans l’article précédent en est déjà une partie.
Là, aujourd’hui, je n’ai pas envie de commencer cette mini-saga. Je veux régler les petites crottes de ma précédente incarnation professionnelle, qui me restent en travers de l’anus et que je voulais vous raconter à une occasion ou une autre.
Ça m’embêterait de raconter des histoires de mon boulot qui ont deux incarnations professionnelles de retard. Il faut donc que je brade tout, là maintenant.
Pour que ce soit bien clair : tout ce que je raconte dans cet article concerne la société Zarma.pro, dans laquelle je travaillais il y a plus de 7 ans. Il n’y a rien au sujet de ConcreteWorld-🌍 ni au sujet du projet POILS_PUBIENS. Je vous demanderai de ne pas confondre, parce que vraiment vraiment, ça n’a pas été les mêmes boîtes, ni la même ambiance, ni la même considération de la part des chefs.
En résumé, Zarma.pro était vraiment une boîte de merde. En détail, je vous renvoie à cet article et aux deux qui ont été écrits après. Je vais rementionner des personnes de cette époque. Pour avoir plus d’infos sur eux, consultez lesdits articles.
Crac-crac à gogo
Un collègue quelconque et une stagiaire quelconque se sont mis ensemble.
Colléguette Cuisse et Collègue Remplaçant (le mec qui m’a remplacé) se sont mis ensemble. J’ai eu vent d’anciennes histoires, mettant en scène Colléguette Cuisse et un ancien Méga-Chef qui est parti depuis. Je n’ai pas assez d’infos pour vous dire si c’était uniquement dans le but de faire progresser sa carrière, ou juste pour la beauté du sentiment de l’amour.
Ex-Collègue CDD et Collègue DashBoard se sont mariés. Je ne vous les avais pas présentés car ils ont peu d’intérêt. Pour résumer : ex-Collègue CDD prenait le bus avec moi, Collègue DashBoard a mis en place un outil interne dont tout le monde disait qu’il était pourri (sauf moi, parce que j’en avais rien à foutre).
Colléguette Hîhîhî et Collègue Tourbe se sont mis ensemble. Collègue Tourbe mérite une présentation : il a failli foutre le feu au bâtiment parce qu’il avait écrasé son mégot dans un bac à plantes. Quand il n’y a que de la terre, ça va. La tourbe, c’est humoristiquement inflammable. Rien de spectaculaire, mais il y a quand même eu un petit départ de feu qui a nécessité l’intervention des pompiers. J’ai beaucoup aimé.
Tout ça pour dire que ça baisait grave dans cette boîte. J’en suis assez surpris. Ça semble incompatible avec l’ambiance de merde et la politique d’oppression des Chefs qui régnaient. Peut-être que les gens étaient tellement désabusés que, foutus pour foutus, autant se payer une tranche de plaisir avant de sombrer définitivement dans mille ans de douleur professionnelle fataliste.
Personnellement, j’ai pas baisé.
Le monde est petit
Collègue Nounours, à force d’être maltraité parce qu’il glandouillait trop ouvertement, a fini par se barrer, ou bien se faire lourder.
Il a monté sa boîte (une boutique de soutien-gorges asymétriques démontables et customisables). J’y croyais pas une seconde. Mais quelques années plus tard, il avait quelque chose de tout à fait viable. La motivation de travailler pour lui-même lui a permis de se débarrasser de son démon de glandouille. J’ai été impressionné et admiratif.
Il emploie maintenant une petite dizaine de personnes. Il cherche des développeurs PHP pour le site de vente en ligne, alors il a eu la gentillesse de m’inviter à bouffer gratos dans un restau. Pas pour me proposer une embauche car il savait que je refuserai, mais pour que je diffuse ses offres à mes hypothétiques amis développeurs.
C’était un moment super chouette ! Je me sentais vraiment quelqu’un d’important, genre qui se fait remarquer par des chasseurs de tête et tout. On a évoqué quelques souvenirs amusants et/ou cafardeux, je lui ai parlé de mes projets de dev personnels, j’ai pris entrée-plat-dessert, on était vraiment bien.
Hé, devinez qui est maintenant embauchée dans cette charmante boutique asymétrique ? Lourdée Rosemonde ! Rappelez-vous, elle s’est fait violemment lourder de ConcreteWorld-🌍, alors qu’elle tenait avec brio le poste ô combien utile de « grande sœur de tout le monde ». Eh bien maintenant elle travaille avec Collègue Nounours. C’est cool.
À ma connaissance, ils baisent pas ensemble.
Janet Jackson, égérie de la boutique AsymBra.oO.
Et moi je suis encore vivant, tralalère !
Je vous avais décrit trois personnes : Collègue Eurod’ (qui écoute de l’eurodance), Collègue Drache-Code (qui code comme une porcasse) et Collègue Je-Sais-Tout (qui sait tout).
En vérité, c’est une seule et même personne. J’avais tellement de choses à déblaterrer sur lui que je l’ai découpé en trois blocs de personnalité distincts. J’ai bossé pendant plus de trois ans avec lui.
Lors de mon entretien de sortie avec MégaChef Storitel, celui-ci m’a dit : « je pense qu’il y a une autre raison à ton départ, que tu ne nous dis pas. Tu en as assez de faire équipe avec Travailleur Eurod’/Drache-Code/Je-Sais-Tout, car il s’impose trop ». Il avait raison.
Par le biais de Collègue Quelconque, avec qui je prenais le bus, j’ai pu avoir des nouvelles de Zarma.pro pendant encore quelque temps. Il m’a révélé que Collègue Eurod’/Drache-Code/Je-Sais-Tout avait demandé à changer de département boîtal. Après avoir chié dans tout le code du département où on bossait tous les deux, il a réalisé que plus rien n’était maintenable, alors il voulait aller chier dans le code d’un autre département. Étrangement, sa requête a été refusée.
Quelques années plus tard, il est parti de Zarma.pro. Le département où on était a agonisé quelques mois, puis a totalement été supprimé. J’en profite pour faire coucou à tous les clients qui nous avaient achetés des trucs et qui n’ont plus de maintenance !
Encore quelques années plus tard, il est mort.
Collègue Eurod’/Drache-Code/Je-Sais-Tout est décédé d’une crise cardiaque. Comme ça, paf. Il était à peine plus âgé que moi. Je suis allé à son enterrement et j’ai recroisé quelques Collègues.
J’ai eu des tas de grand-mères et de grand-pères morts, mais je n’avais pas passé beaucoup de temps avec eux. Actuellement, ce collègue est la personne décédée avec qui j’avais passé le plus de temps cumulé. Ça fait bizarre. Je repense de temps en temps à lui.
En travers de l’anus, disais-je
J’ai toujours en travers de la gueule et de l’anus le comportement de merde de Chef Random. La fois où il a tenté une attaque personnelle en disant que vu la manière dégueue dont j’arrangeais mon burlingue, ça devait être le bordel aussi dans ma maison. Et toutes ses petites remarques mesquines, quand j’avais l’outrecuidance de prendre les RTT auxquelles j’avais droit. J’arrivais dans la boîte et il me disait : « oh c’est gentil de passer nous voir ! ». À cause de ça, il m’a fait peur et après je n’osais plus prendre mes RTT (parce que je suis une chiffe molle, il faut bien le dire).
Je pensais que toutes ces petites crottes qu’il ma chié dessus allaient s’estomper progressivement. Ce n’est pas le cas. J’y repense de temps en temps et j’imagine des scènes où je me venge et où je lui fais rentrer ses crottes dans sa gorge.
Il y a 2 ans, je l’ai peut-être recroisé dans la rue. Mais il faisait sombre et le gars était de loin. On s’est regardé une seconde dans les yeux, personne n’a rien dit. Il a continué son chemin, j’ai attendu et je me suis dit : si il se retourne pour me regarder, je l’interpelle. Il s’est pas retourné, si ça trouve c’était pas lui.
Je regrette d’avoir raté cette possible occasion de lui balancer dans la gueule tout ce que je pense de lui. Je ne suis pas sûr, mais je pourrais finir par le gifler.
Comment se débarrasser de ce qui reste en travers de l’anus.
D’autres trucs en vrac
Cheffette Gothique, qui a eu un arrêt maladie de dépression assez long pendant que je bossais encore dans la boîte, s’est re-dépressionisée. À ma connaissance, elle n’a toujours pas repris le travail.
Chef Random est parti à la retraite. On s’en fout.
Maryse-Gâteau est aussi partie à la retraite. On s’en fout aussi.
Chef « » ne cheffise plus grand chose, peut-être parce que tout le monde en avait marre de son management par la douleur. Il est maintenant « ingénieur technico-commercial » ou une connerie comme ça.
Collègue BarryWhite et Collègue Aquafootball, dont j’ai parlé dans l’article précédent et dans d’autres, proviennent de Zarma.pro. C’est moi qui les ai débauchés ! Je suis trop fier ! J’ai aussi essayé de débaucher Collègue Tourbe, mais il a préféré partir ailleurs. Ce n’est pas grave. J’ai ouï dire qu’après ce coup là, MegaChef Storitel est allé voir MegaChef En-même-temps, pour lui dire d’arrêter de débaucher ses petits esclaves personnels. Dans ta face !!
Moins d’un an après mon départ, j’ai été contacté sur LinkedIn par une recruteuse de Zarma.pro, qui m’a sorti son petit blabla générique pour m’alpaguer. Stupide boulette ! Elle n’avait même pas vérifié que je m’étais tout fraîchement éclipsé de chez eux. J’ai réussi à garder mon calme lorsque je lui ai répondu. Je m’en félicite. Manifestement, un champ résiduel de stupidité hante cette boîte, qui fait que toute personne qui y travaille se met inévitablement à faire des conneries.
Un champ de stupidité résiduelle.
Transition
Voilà, je n’ai plus rien à vous balancer au sujet de Zarma.pro. Sauf si je croise Chef Random et que je lui pète la gueule, dans ce cas je ne manquerai pas de vous en faire part.
Comme presque chaque année, je vous sors un article le presque-25 décembre, parce que c’est le moment où je suis en vacances. Mais là c’est plus que ça. Je suis entre deux incarnations professionnelles.
Bien entendu, vous aurez le récit de mes exploits désastreux et malaisants, au fur et à mesure qu’ils arriveront et que je trouverai le temps de les écrire. Mais là, tout de suite, j’ai juste envie de profiter de ce moment, alors que mon âme flotte éphémèrement dans les limbes de la sans-emploititude.
Je m’offre la relecture du roman « Monstres Invisibles », de Chuck Palahniuck (je me souviens jamais où est le H muet dans son nom). C’est glauque. C’est bien. Je me sens bizarre. Chuck Palahniuck vous fait vous sentir bizarre quel que soit votre état initial. Mais là en plus je me sentais déjà bizarre avant.
Fais-moi ça transition. Éclair du flash. Fais-moi ça légère inquiétude. Éclair du flash.
Pour la première fois de ma vie, je ne change de boulot ni par contrainte géographique, ni par fuite, ni par une mutation interne que je laisse couler toute seule. Je change de boulot par choix. J’étais tout a fait bien là où j’étais avant, une occasion s’est présentée à moi, elle m’a plu, j’ai gagné les différentes épreuves d’embauche.
Pour la première fois de ma vie, je doute un peu de ma capacité à être acceptable professionnellement, car ce ne sera pas que du développement. Sans rentrer dans les détails : je serai censé définir la vision d’ensemble d’un gros machin et peut-être même gérer des freelances. Moi qui ai toujours refusé d’être Chef de quoi que ce soit, qui ai toujours considéré que Chef, c’est même pas un métier.
Je me suis toujours vanté d’un certain jean-foutisme professionel. Dans ce blog, je raconte mes efforts pour glander au boulot sans que ça se voit. Je ne souhaite pas, pour l’instant, vous dire dans quelle Entreprise je vais officier. Mais la raison pour laquelle je l’ai choisie, c’est la nature du Travail que je vais y faire et non pas d’éventuelles possibilités de glandage. Ça me fait un peu peur.
Est-ce que je finirai par devenir un type corporate et sérieux ? Est-ce que je ne risque pas de brûler l’âme de ce blog, initialement construit sur le concept de l’oisiveté ? Et mes projets persos dans tout ça ? Et Squarity ? Est-ce que j’arriverais toujours à trouver un peu de temps ici et là pour le faire avancer ? Que ferait Chuck Palahniuck à ma place ? Si je découpe quelqu’un en trois personnalités distinctes et que cette personne meurt, est-ce que je ne viens pas de la tuer deux fois supplémentaires, en plus de son décès initial ? Est-ce que je dois stalker Chef Random pour augmenter mes chances de le croiser dans la rue et de tout lui balancer dans la gueule tant qu’il est encore vivant ?
Cet article sera bourré d’incohérences, encore plus que d’habitude, car il est inspiré de plusieurs événements. Ils se sont tous déroulés il y a plus de deux ans, ne soyez donc pas choqués s’il n’y est fait aucune référence à des masques ou des virus.
L’un de ces événements inaugure le démarrage du projet POILS_PUBIENS. À cette époque, nous n’étions que 4 :
Chef NightWish. Pouvoirs spéciaux : balancer des liens vers des docs en croyant que ça va automatiquement résoudre un de nos blocages techniques. Dire « on n’a pas réussi à faire telle chose » pour dire « tu n’as pas réussi à faire telle chose ».
Semi-Chef Lucene-Lapin. Pouvoirs spéciaux : travailler la nuit et dormir le jour, déclencher des « réunions coup-de-poing », coder des projets persos clients lourds en PHP (wtf ?). Son titre de noblesse a fluctué d’un article à l’autre : « Collègue », « Chef », etc. On va dire qu’il est Semi-Chef.
Collègue DocteurMaboul. Pouvoirs spéciaux : écrire de la documentation en LATEX, faire des présentations avec des images rigolotes hahaha.
Et moi, bien sûr.
Petit zoom sur Collègue DocteurMaboul, mon meilleur collègue de tous les temps et de toutes les boîtes où j’ai été :
Il gueule contre les chefs afin d’obtenir des avantages, pour lui-même et pour l’équipe, ce dont je suis incapable en tant que SuperFlamby.
Il lèche les bottes de ses collègues et encense le moindre petit morceau de travail produit, ce que j’aime en tant que SuperEgo.
Il glandouille et ne travaille que sur les sujets qui l’intéressent, au point de déformer l’espace glandique local, masquant ainsi les glanderies moins prononcées des collègues situés à proximité, ce qui m’intéresse en tant que SuperGlandeur.
C’était mon collègue-fusible. Je me disais : « tant qu’il est là, je peux glander un peu puisque de toutes façons je glanderai jamais autant que lui ». Spoiler alert : le fusible a pas tenu.
L’événement se déroule en Sicile, dans une villa isolée du monde extérieur. Nous y crécherons pendant 4 jours, l’objectif étant d’élaborer le « Business Model Canvas » du projet.
Phase 1 : on collecte des slips…
Petit rappel concernant POILS_PUBIENS : il s’agit d’une gamme d’application cosmologiques ayant pour sacerdoce de lutter contre les distortions spatio-temporelles de l’univers, sur tous les plans d’existence confiés par nos clients, afin d’empêcher un débordement de chaos. C’est un outil parmi d’autres dans ce passionant métier qu’est le maintien de la réalité, mais nous avons vocation à en faire un outil central qui recueillerait les détections de paradoxe génériques des autres outils.
Comme cet article est un medley, en même temps qu’on est 4, on est aussi une quinzaine de personne, mais l’événement va durer une seule journée et une seule nuit. La nuit sera longue…
Un nombre conséquent d’embauche a été récemment effectué, nous ne nous connaissons pas tous très bien. Nous avions donc pour consigne de préparer des petites présentations de nous-mêmes. Les collègues front-enders ont osé un Power Point ironico-dégueulasse rose fluo + WordArt arc-en-ciel + gif animés de dancing banana. Sa confection leur a pris une bonne demi-journée.
De mon côté, j’ai recensé des hobbys et des passions de chaque collègue, afin d’obtenir un joli graphe connexe (les collègues A et B aiment l’aquafootball, les collègues B et C aiment collectionner des images de nichons, etc.). J’ai ensuite créé un petit jeu dans lequel il faut retrouver toutes les associations hobby-personne. Je ne peux pas vous le montrer car il révélerait des choses trop intimes. Mais je l’ai recyclé en un jeu-hommage à Eye of the Beholder, décrit dans cet ancien article, et jouable par ici.
J’ai aussi demandé un petit créneau pour jouer un sketch de mon crû sur le langage python. Oui, on peut faire des blagues avec du code.
Patchwork narratif du matin
L’événement est situé à quelques lieues du Travail. Chef NightWish nous a laissé nous organiser pour le trajet, avec l’obligation d’arriver au plus tard à 12h30. Sous-entendu : « le matin vous bossez normalement, parce que les événements corporate faut pas en abuser. En partant vers 11h, vous serez large pour arriver à 12h30 ».
On part dès 9h. Chef NightWish tire la tronche. On fait semblant de rien et on s’éclipse.
On débarque tranquille dans la maison-villa AirBnB. La gérante nous fait visiter. Elle est un peu âgée, avec des seins énormes. Pour de vrai. C’est pas moi qui le fantasme.
Des collègues installent du matos musical (sono, guitare, piano électropsychédélique et autres fatras). Vous verrez bientôt pourquoi.
Concernant la boustifaille, nous avons chacun été affecté à un poste précis. Collègue Aquafootball, autoproclamé « roi du barbeuk », s’est proposé pour les saucisses du soir. Il se nomme ainsi car c’est un grand supporter de l’équipe locale d’aquafootball chilien, le sport populaire de la région.
J’ai personnellement opté pour la salade-tomate-mozzarella, du soir aussi. Je peux donc glander.
J’aurais aimé distiller dans cet article une ambiance glauque et effrayante : la villa sicilienne est hantée, on entend des bruits, des personnes disparaissent, on ne peut plus repartir car la voiture est en panne, etc. Mais la matière ne s’y prêtait pas. Les deux points les plus dérangeants de la maison sont :
la disposition des toilettes : juste à côté de la cuisine. Si ça ne tenait qu’à moi, on serait toujours à moins de 20 mètres d’une chiotte partout dans le monde. C’est important. Mais de là à avoir un accès direct aux chiottes depuis la cuisine, une limite a été franchie.
Une absence de moyen acceptable de faire du café. Nous disposons d’un récipient bizarre dans lequel il faut tout mettre en vrac (eau et café moulu), puis nous devons appuyer tout doucement sur un piston afin de séparer le café liquide du café moulu. Ça ne marche pas. Nous mâcherons du café pendant 4 jours.
On pose notre fatras informatique dans la salle principale. Entre temps, Chef NightWish est arrivé. Comme il s’y croit à fond, il annonce avec un corporatisme empreint d’ironie que cette pièce sera la « War Room ».
Collègue Aquafootball teste la tireuse à bière. Je discute du projet annexe Arcanciel avec Stagiaire SuperCSS.
Le projet annexe Arcanciel est un truc de dingue, développé en partenariat avec la Zuzu Academy (l’université gratuite de Marc Zuckerberg). Comme vous le savez, l’œil humain ne distingue pas toutes les couleurs, or certains bugs de réalité ne se voient que sur certaines longueurs d’onde chromatique bien spécifiques. Arcanciel est un framework javascript permettant de convertir les couleurs d’un type d’œil vers un autre. Vous pouvez afficher une image telle que vue par un daltonien deutéranope, ou bien vue par un chien qui veut savoir comment voient les yeux d’une mante de mer, etc. C’est énormément de code, avec des calculs ultra-optimisés.
Tout le monde est là, c’est le moment de montrer notre surprise à Chef NightWish, car c’est son anniversaire ! Nous lui offrons une interprétation de la chanson « Something Wrong » du groupe islandais Bang Gang, avec des paroles personnalisées pour lui. Il a une petite larmette pendant notre prestation.
Bang Gang : meilleur groupe du monde, meilleur nom de groupe du monde, va te faire foutre la SEO.
C’est Semi-Chef Lucene-Lapin qui s’est occupé des paroles. Il avait inévitablement déclenché une « réunion-coup-de-poing » pour en faire part au reste de l’équipe, avec réservation de salle et tout. J’étais un peu gêné. Des gens passaient dans le couloir et voyaient à travers la vitre un texte humoristique projeté sur grand écran.
Ça lui avait pris deux demi-nuits. Ce mec peut travailler des nuits entières sur des documents sérieux, puis d’autres nuits entières sur des trucs complètement aléatoires tels que des énigmes amusantes proposées par des collègues (pour une fois c’était pas moi). La journée, il m’appelle pour me narrer ce qu’il a fait de ses nuits (le sérieux ET l’aléatoire). Toutes ces heures passées au téléphone… Je les rentabilise en cassant des amandes, le téléphone sur l’oreille. J’en ai des pleines boîtes à chaussures, que je cueille chaque année sur les amandiers poussant autour de chez moi.
Et donc, cette performance chantatoire est la raison pour laquelle nous étions partis en avance. Nous devions installer le matos sans que Chef NightWish ne nous voit. Je ne suis pas sûr qu’il l’ait réalisé. Pour tous les domaines qu’il connait un minimum (entre autres, l’informatique et la musique), Chef NightWish croit systématiquement que chaque action « ne prendra pas plus de 5 minutes ». On retrouve ce caractère chez beaucoup de chefs.
De plus, il faut bien l’avouer, l’installation n’a pas pris énormément de temps. En tout cas, c’est sûr que ça ne nécessitait pas la contribution de tout le monde, puisque j’ai glandé pendant que d’autres s’y attelaient.
Pour finir cette matinée : repas classe et équilibré préparé avec amour par les collègues assignés à la bouffe du midi.
Moi pendant que les autres travaillaient.
Gloubiboulga récitatoire de l’après-midi
Séance de réflexion sur le Business Model Canvas et ses schémas annexes : Customer Journey Map, Economic Canvas, Environmental Canvas, Disruptifier Bullshit Canvas, etc. Vous connaissez le principe : on écrit un truc sur un post-it et on le colle sur un des schémas.
J’adore les pitreries corporate, mais j’ai beaucoup de mal à y garder mon sérieux. J’ai des idées de post-it que je trouve pertinentes, mais je ne peux m’empêcher de les présenter de manière débile. Par exemple, j’écris : « les lois étendues de conservation de la réalité physique, on n’y comprend rien ! ». Chef NightWish est obligé de dédébiliser le propos et de le remplacer par : « manque de connaissance théorique de l’équipe technique ». C’est pas très gentil de ma part et ça ralentit l’avancée de la réflexion, mais moi je me marre.
Le groupe de travail voisin, dans lequel officient Semi-Chef Lucene-Lapin et Collègue Aquafootball, a adopté la technique du pastis-post-it. Un post-it collé, un pastis, un post-it collé, un pastis, etc.
De manière prévisible, la War Room devient un océan de post-its aux couleurs criardes et entropiques.
Chef NightWish : « Nous ne devons pas hésiter à remettre en question ou casser des choses établies depuis des années. En gros : soyez punks ! ».
Des post-its punks.
Il nous donne comme exemple Elon Musk avec sa société SpaceX. La NASA imposait une gargantuesque liste d’exigences pour je-ne-sais-quel outil de navigation. Une seule entreprise au monde était capable de les fabriquer et les vendait à un prix stratosphérique (amusant pour un machin censé aller dans l’espace). Mumusk a pris un iPad, a (fait) effectuer une gargantuesque liste de tests pour prouver qu’il répondait aux exigences exigées, et c’est passé. Comme quoi il existe des appareils qui se vendent à un prix encore plus stratosphérique que le prix déjà bien stratosphérique d’un iPad.
Je reprécise que les événements corporates narrés ici datent de plusieurs années, Mumusk avait encore à peu près la cote auprès de la population humaine, Twitter gazouillait innocemment des propos d’une toxicité variable.
Vient alors le moment de faire nos auto-présentations. L’horrible & glorieux Power Point fait sensation. Collègue Aquafootball, alcoolisé par les bières et le pastis-post-it, commence à raconter n’importe quoi de plus en plus fort. Semi-Chef Lucene-Lapin trouve notre show très goleri, ha ha ha, mais aurait surtout souhaité une liste de nos compétences techniques : qui sait faire du python, du front-end, du big data, de la colorimétrie karmagraphique, … Ah oui, c’eut été intéressant.
Petite pause autorisée, avant de se remettre en groupe de travail pour préparer la restitution finale de nos post-its. Quelques personnes jouent au jeu des hobbys. Cool. Collègue DocteurMaboul entraine son groupe (dont moi) dans la méga-piscine de la maison. Le temps de pause file comme le vent. On revient à l’arrache, plus ou moins rhabillés et les cheveux dégoulinants. La restitution risque d’être un peu légère.
Dans une autre réalité, Chef NightWish nous présente le « Manifeste de la Bienveillance de POILS_PUBIENS ». Sur ce document est gravé en lettre de feu que nous devons être gentil, ne pas nous pourrir mutuellement et ne pas répéter ce que dit un collègue en prenant une voix de débile pour se moquer. Collègue BarryWhite met en doute la réelle utilité d’un tel texte. Chef NightWish répond que dans d’autres boîtes, il a vécu des moments où des ardeurs testostéronesques inter-collègues furent désamorcées grâce à quelqu’un qui montra du doigt le manifeste local placardé au mur.
Collègue BarryWhite continue d’émettre des doutes. Il est à la limite de se foutre de la gueule de Chef NightWish. Je lui réponds que dans le respect du Manifeste, on ne doit pas se foutre de la gueule des autres, y compris au sujet du Manifeste lui-même.
Collègue BarryWhite se nomme ainsi car il a le physique inverse de BarryWhite, tout en ayant sa voix. C’est assez troublant.
Le Manifeste.
Dans une autre réalité, un tournoi de paintball est organisé. Le gagnant remportera un coussin-peluche à l’effigie du logo de notre projet. Je suis l’un des plus mauvais, dans l’équipe la plus mauvaise. Ça me rappelle une partie de Laser Quest que j’avais disputé contre des gamins de 8 ans. J’étais arrivé avant-dernier. Évidemment, si ça avait été un tournoi de Clash of Codes, je leur aurai tous dévissé la tronche.
Malgré tout, je reste fair-play, en particulier lorsqu’une personne d’une autre équipe se vautre devant moi telle une otarie bourrée à la bière et se flingue le genou. Je m’enquiert de son état et ne lui tire pas dessus à bout portant. J’ai dû me faire violence, car cette personne est une autre fan d’aquafootball chilien, mais de type reloue. Elle arrête pas de fanfaronner chaque fois que son équipe gagne. Insupportable.
Chef NightWish n’est pas dans l’équipe la plus mauvaise, mais il est le plus mauvais. Ça finit par le gonfler d’arriver à rien. Dans les dernières minutes, il court dans tous les sens en rafalant aléatoirement et en insultant les mères de tout le monde.
Il est un peu essouflé et un peu rouge au moment de remettre le trophée à la personne gagnante (je ne sais plus qui c’est).
Saurez-vous deviner ce que représente ce trophée-coussin-peluche ?
Dans l’autre-autre réalité, notre restitution se déroule tant bien que mal et notre ardent travail est achevé. Les schémas dûment post-ités doivent maintenant nous permettre de déterminer notre Business Model. Chef NightWish énonce en quelques phrases le fonctionnement du projet et la manière dont il permettra de générer des clients et des soussous. On est tous bluffés : c’est clair, ça semble réaliste et c’est sorti naturellement. Une sorte de magie corporato-cognitive s’est opérée, notre travail de pastis-post-it-bullsh-it n’était rien d’autre qu’une préparation pour obtenir ces phrases qui nous sont maintenant évidentes.
Je pense que c’est des conneries et que Chef NightWish a tout fomenté à l’avance. Ces fameuses phrases étaient déjà prêtes bien avant le début de l’événement. Si je les ais instantanément approuvées, c’est surtout par fainéantise et par facilité. Dois-je rappeler que je préfère sauter dans une piscine, boire de la bière et réaliser des mini-jeux plutôt que de réfléchir à la proposition de valeur d’une start-up que l’on souhaiterait à haut potentiel de licornitude ?
Bachouillis racontariens du soir + lendemain
Réaffectation des tâches pour la préparation de la bouffe du soir, car Collègue Aquafootball est étrangement introuvable. Je me vois octroyé, d’autorité, le titre de « prince régent du barbeuk ». Je ne suis pas doué pour ce genre d’activité adulte et virile, je crame 73% des saucisses, ça aurait pu être pire.
Un québecois spawne de nul part, probablement un locataire comme nous. Comment a-t-il fait le trajet du Québec jusqu’à cette villa paumée en Sicile sans qu’on le voit arriver ? On ne le saura jamais. Il décline poliment notre invitation à partager notre repas, car il a déjà mangé. Mais il accepte l’invitation à boire et à discuter. Il a inévitablement un accent rigolo.
Je gratte les pourcentages de saucisse non-cramés et tente de les ingérer, car je n’aime pas gâcher la nourriture. Une voix proférant des propos aléatoires me fait relever la tête de mon assiette. Collègue Aquafootball a réapparu. Il parle avec le québecois, très fort et en anglais. Plusieurs personnes lui disent à plusieurs reprises que ce natif de la Belle Province parle et comprend le français, ce dont Collègue Aquafootball n’a cure. Un tel comportement peut-il être qualifié de « punk » ?
Il est 2 heures du matin, c’est le moment de sortir mon ordinateur et de proposer mon sketch sur le python. Dans un futur indéterminé, je vous ferais un article de blog pour vous le montrer. En attendant, voici un avant-goût : ouvrez une console python, écrivez None is not False et appuyez sur Entrée. Lolilol !
Dans tous les événements corporate dont cet article est le medley, je présente ce sketch. Chef NightWish, qui y a déjà assisté, me fait remarquer que la blague « None is not False », je finirai par ne plus pouvoir l’utiliser. Sous-entendu : « ton sketch, c’est du réchauffé ». Ouais, et alors ? T’as mieux à proposer ? Viens nous faire un sketch sur les Business Model Canvas ! (C’est même pas ironique).
Semi-Chef Lucene-Lapin tente de mettre en défaut mes connaissances, en me questionnant sur la manière dont les nombres décimaux sont gérés en python. Il me suggère de tester des opérations mathématiques donnant des résultats faux à cause des approximations. C’est censé me surprendre.
Réponse : les nombres décimaux sont gérés pareil que dans la plupart des autres langages, c’est à dire avec la norme IEEE 754 (mais toujours en précision « double », 64 bits). Sauf que je maîtrise mal ces histoires de valeur approchées et ne parviens pas à lui répondre. Je considère que Semi-Chef Lucene-Lapin a mis en défaut mes connaissances sur la norme IEEE 754, mais pas sur le python.
Je me permets de lui montrer que s’il veut des valeurs plus exactes, avec une précision configurable et théoriquement infinie, il suffit d’utiliser le module « decimal », de la librairie standard du python. Merci, au revoir.
Le sketch terminé, chacun retourne à des occupations plus ou moins valorisantes : boisson, katastro-karaoké avec le matos de musique, discussion sur la vie, …
On re-perd Collègue Aquafootball. On le re-retrouve endormi dans un fossé, serrant dans ses bras une bouteille de whisky aromatisé au sirop d’érable. Stagiaire SuperCSS le traine jusque dans la villa et le pose en vrac sur un canapé. La plupart des gens partent se coucher. Nous ne sommes plus que quatre : Semi-Chef Lucene-Lapin, Collègue DocteurMaboul, Stagiaire SuperCSS et moi.
Collègue DocteurMaboul sort un petit carré de shit et commence à rouler. Ça fait plus de quinze ans que je n’avais pas fumé. Je le remercie pour ce petit moment de nostalgie qui me remémore ma vie étudiante et post-étudiante. À l’époque où ce récit se déroule, le CBD n’était pas encore à la mode. Cela dit j’ai jamais testé ce truc.
Dans une autre réalité, ce n’est pas la dernière nuit de l’événement, et le Business Model Canvas n’est pas fini. Nous restons à rédiger des post-its supplémentaires. C’est clairement pas la même réalité que celle avec le shit.
Dans la réalité précédente, nous discutons de l’avenir du projet jusqu’à 4 heures du matin.
Les deux réalités se rejoignent lorsqu’on va tous se coucher. Sauf pour Semi-Chef Lucene-Lapin, qui utilise son pouvoir spécial et continue de rédiger des post-its tout seul.
Le lendemain, les gens se réveillent à des heures non centrées et non normées. Nous rangeons le bordel : ordinateurs, bouteilles vides, tireuses à bière, morceaux de saucisse, matériel de musique, fins de pétards, post-its, …
Après un vote à l’unanimité, nous annulons les résultats du tournoi de paintball. La personne ayant gagné accepte de bon cœur de rendre le trophée-coussin-peluche-poils-pubiens (de toutes façons je savais même plus qui c’était), afin de le remettre solennellement et officiellement à Collègue Aquafootball, pour l’ensemble de sa prestation de la veille.
Covoiturage pour rentrer, dans la voiture de Collègue BarryWhite. Nous mettons plus de temps qu’à l’aller, car nous devons faire une pause tous les 20 kilomètres pour laisser vomir Collègue Aquafootball.
Durant l’une de ces sessions « dégobillage », nous sommes arrêtés dans un chemin d’entrée de maison. Un vieux affublé d’une casquette Spiderman s’approche de nous. On lui explique pourquoi on est là, qu’on est désolé et qu’on va très vite repartir. Le vieux ne dit rien et reste à nous regarder jusqu’à ce qu’on parte. C’était pas par méchanceté ni par crainte qu’on soit des cambrioleurs gérontophiles. C’est juste qu’il était très vieux et n’avait plus la faculté de parler. Un moment étrange, hors du temps.
Collègue Aquafootball perdu dans son vomi et le vieux Spiderman bizarre (allégorie).
Épilogue
Le dérapage alcoolisé de Collègue Aquafootball restera dans les esprits et sera diffusé, répété et mentionné durant plusieurs mois. Le pauvre ne méritait pas ça, d’autant plus que c’était exceptionnel (dans tous les sens du terme). Ce n’est pas un déglingopathe habitué du binge partying. Ça avait fait pareil avec Chef Peyotl : il a eu un seul écart malheureux et les gens en reparlaient encore des années après. C’est pourquoi, j’essaye pour ma part de ne pas trop faire circuler ce genre d’embarrassantes sorties de route. Sauf que je les écris et les immortalise dans ce blog. Zut…
Collègue BarryWhite deviendra un early adopter de Squarity. C’est grâce à des gens comme lui si je continue d’avoir le courage d’avancer ce pojet personnel. Ça avance juste très lentement.
Le coussin-peluche deviendra la mascotte de la boîte, trônant sur le burlingue de Collègue Aquafootball. Nous nous amuserons régulièrement à nous le lancer mutuellement à la tronche.
Stagiaire SuperCSS, armé d’un magnum de vodka, consacrera deux week-ends au projet annexe Arcanciel. Son travail rendra caduc et inutile tout le code déjà produit par la Zuzu Academy. Ce que la plupart des gens ignorent (mais pas lui), c’est que les codes couleurs CSS peuvent contenir de nombreuses valeurs hexadécimales. Les 3 premières indiquent les quantités de rouge, de vert et de bleu, les suivantes décrivent les différentes couleurs visibles par d’autres types de cônes et de bâtonnets présents dans différents types d’organes visuels, aussi bien humains que animaux.
color: #AABBCC1122334455667788990000111111
Collègue DocteurMaboul se fera intégralement virer comme un malpropre. Licenciement pour truanderie au travail et glanderie aggravée, sans indemnité ni pot de départ. C’était mon gonfleur d’égo, mon aggro à chefs, mon meilleur collègue de tous les temps. Il ne pouvait pas durer éternellement. Je le remercie de m’avoir permis de croiser son chemin à lui, iridescent et éthéré.
Semi-Chef Lucene-Lapin, armé d’un Jéroboam de Ricard, tentera de fusionner le PHP de Drupal avec le PHP de Symfony en une ultime application client lourd, mais échouera à cause de la mauvaise gestion des encodages de caractères dans le PHP, qui effacera tous les points-virgules de son code source. Son rythme de travail-sommeil incompatible avec le reste de l’humanité agacera la hiérarchie, qui le semi-placardisera en abaissant son contrat de travail aux trois cinquièmes.
Chef Nightwish démissionnera pour aller brouter de l’herbe plus verte ailleurs. Il fera un pot de départ comme il se doit, que je rentabiliserai un max (fondue savoyarde).
Des quatre fondateurs originaux du projet POILS_PUBIENS, il n’en reste maintenant plus que 1,6 (suite au passage aux trois-cinquième de Semi-Chef Lucene-Lapin). Ce dernier se rapproche doucement de l’âge de la retraite…
Sauf que bientôt, il ne restera plus que 0,6 fondateurs. Si vous avez lu cet article jusqu’ici, vous méritez bien une petite info exclusive : je vais très prochainement changer de crémerie ! Je ne manquerai pas de vous écrire une palanquée d’articles récapitulant les divers moments intéressants et étranges de cette présente incarnation professionnelle. Cependant, je dois vous avertir qu’il y aura moins de matière que ma série d’articles revanchards et cathartiques que j’avais écris en fuyant Zarma.pro.
Dans mon article phare « les chansons pipi-caca de notre enfance » , j’ai corrigé les liens vers les fichiers mp3. Vous pouvez à nouveau cliquer sur les boutons Play pour écouter mes interprétations de ces perles culturelles.
J’ai bien évidemment ajouté Squarity dans cette page de regroupement.
Dans l’article expliquant pourquoi les liens sont bizarres, j’ai ajouté un paragraphe au début, annonçant que je laisse tomber les tentatives de monétisation de ce blog. Ça avait fonctionné un tout petit au début, puis ça a très vite fait flop.
Quelques autres résurrection de liens morts ici et là.
Je voulais aussi réorganiser les catégories, car c’est un beau bazar. Mais il faudrait que je repasse sur tous les articles pour tous les recatégoriser. Je le ferais plus tard, ça prendra un certain temps et ça risque de me sur-nostalgiquifier l’esprit, ce qui n’aide pas toujours à aller de l’avant.
Courbes tiktokiennes complotistes
La jolie dame du jour se nomme Tallyberry. Comme la totalité des personnes hypes et actuelles, elle est sur Tiktok. Dépêchez-vous de scraper ses vidéos avant que la fausse puritanerie sécuritaire des réseaux sociaux ne la banisse.
À moins que ce ne soit pas de la puritanerie…
Un pote m’a informé d’un complot mondial associé à Tiktok. Ce réseau social chinois est conçu pour privilégier sur le territoire de la Chine du contenu qui rend intelligent (tutoriels, conférences, cours en ligne, …) et pour privilégier dans le reste du monde du contenu qui rend stupide.
C’est pour cette raison que les femmes avec de belles rondeurs se font régulièrement fermer leurs compte sur Tiktok. Parce que regarder des seins et des fesses, ça rend intelligent, or je n’habite pas en Chine.
S’il te plaît, glorieux et gentil peuple de Chine, pourrais-tu nous laisser au moins les jolies filles ? Certes, on sera moins stupide, mais vous avez encore beaucoup de marge, car on vous laisse les conférences et les cours, en gage de notre bonne volonté.
Pouet !
Pour le mois prochain, j’aurais peut-être un truc à vous annoncer. Ou pas. Je ne peux rien révéler maintenant. Il est possible que je ne puisse rien révéler plus tard et que je n’ai finalement rien à vous annoncer. On ne sait pas. Ce paragraphe ne sert à rien.
Je vais finir par une phrase de fin à la mode des humoristes à la mode : « c’est tout pour moi, c’était Réchèr ! »