Pots de départ multiplexés

Suite à un tas d’événements qui m’échappent, la boîte ConcreteWorld-🌍 a dû recourir à une opération de lourdage massif du personnel.

Heureusement pour moi, les personnes affectées au super-projet secret « POILS_PUBIENS » n’ont pas été impactées, parce qu’au niveau comptable, gestion boîtale et autres subtilités administrativo-légales, c’est pas foutu pareil. Mais ça fait une ambiance un peu bizarre. Je crois que certaines personnes aimeraient avoir une preuve tangible de l’utilité de notre beau projet. Ça viendra.

En attendant, lecteurtrice, je t’en dois quand même une description minimale.

Description du projet POILS_PUBIENS

Comme tu le sais, l’entreprise ConcreteWorld-🌍 a la vocation (pour ne pas dire « l’abnégation ») de lutter contre les distortions spatio-temporelles de l’univers, sur les plans d’existence confiés par nos clients, afin d’empêcher un débordement de chaos. Comme toute entreprise ayant pour métier le maintien de la réalité, nous adoptons plusieurs approches :

  • blocage direct des déformations spatio-temporelles,
  • déplacement temporel afin de prévoir et bloquer les déformations spatio-temporelles,
  • déformation spatio-temporelle locale contrôlée afin de rendre impossible une déformation spatio-temporelle chaoticogène.

Le projet POILS_PUBIENS adopte une approche totalement innovantatrice. Nous réalisons une déformation spatio-temporelle globale, complémentaire et orthogonale à la déformation chaoticogène, afin, non pas de bloquer frontalement celle-ci, mais de la rendre normale. La déformation chaoticogène existe toujours, mais ce n’est plus une déformation.

C’est un peu compliqué à comprendre, alors je vais employer une analogie. Imaginons par exemple que vous ayez un pli sur votre drap. Vous pourriez tirer dessus, puis badigeonner le drap d’amidon pour le rendre entièrement rigide. Nous, nous faisons le choix de découper et reconstruire une partie du lit, ainsi que la maison autour, et la Terre, et l’univers, de façon à ce que le pli du drap ne se remarque plus. C’est aussi simple que ça.

Pour en revenir au plan de lourdage massif : celui-ci a déclenché un combo de deux pots de départ, que je vais vous narrer.

Présentation des lourdé·e·s

Colléguette Rosemonde

Il s’agit de l’ex-cheffe du département boîtal « Orgies Internes ». Elle s’appelle ainsi à cause d’un gros délire sorti de nul part durant une pause de midi.

Collègue TuLaBoucles, qui aime bien taquiner les gens, a dit que c’était une grande poétesse et qu’elle écrivait des textes d’une incommensurable époustouflance. C’est resté, elle a alors pris le nom de Rosemonde Gérard, une autre poétesse, qui ne lui arrive cependant pas à la cheville.

C’est une nana bien, plusieurs personnes dans la boîte s’accordaient à dire que c’était « la grande sœur de tout le monde ».

J’apprendrais plus tard qu’elle s’est fait lourder d’une manière quelque peu cavalière. je n’en dis pas plus pour l’instant, pour ne pas spoiler.

Rien à voir, mais son fils était présent à certains des cours de python que j’ai prodigué.

Chef Peyotl

L’ex-grand-chef du département boîtal « Corrélations Inter-spatio-temporelles des Réalités Locales ».

Pour rappel : il se nomme Chef Peyotl car il a parcouru tous les pays du monde à la recherche de l’alcool qui lui conviendrait le mieux, et qui s’est révélé être le peyotl.

Techniquement, il n’a pas été lourdé. Il est parti de lui-même, suite à « une accumulation de divergences d’opinions avec MégaChef En-Même-Temps ». J’en sais pas plus.

Un cactus peyotl n’ayant pas la même opinion que les autres.

Les autres

Ces personnes n’ont pas fait de pot de départ, ce qui peut se comprendre, car elles ont été prises au dépourvu. Certaines sont particulièrement dégoûtées.

Je vais me contenter de lister leur noms pour que leur mémoire soit à jamais gravée dans votre mémoire à vous.

  • Colléguette Carnea
  • Colléguette Louloute
  • DRHe Bourgeoise-Rappeuse
  • Collègue Rocker
  • Collègue Megabite
  • Collègue Kirikou
  • Collègue Bo (physiquement, il ressemble à l’autre dans la série SuperStore)
  • Collègue FautLireLaDocQuExistePas
  • Je crois qu’il y a une dernière personne mais désolé je l’ai oublié. (Pour le gravage dans la mémoire, c’est raté).

Comme d’habitude, à chaque fois qu’il y a des départs, volontaires ou non, un tabou temporaire le recouvre. Faut pas trop l’ébruiter, chacun l’apprend individuellement de manière détourné, tout en ayant la consigne de ne pas le transmettre.

Un départ dans une entreprise, c’est un peu comme une personne à l’article de la mort. On n’en parle pas ouvertement, des murmures se propagent progressivement sur l’état (sanitaire ou professionnel) de la personne concernée, mais tout le monde finit par le savoir. Je ne détaille pas plus cette situation, vous l’avez certainement déjà vécue, soit vous-même, soit par des collègues, soit par des proches.

Partie à peu près sobre de la soirée

Comme je suis très alternatif et que j’aime moi aussi à distordre gentiment la réalité, je vais vous narrer les deux pots de départ sous forme multiplexée, en un seul et même article de blog.

Il n’y a pas d’heure fixe, je débarque un peu à l’arrache. Multiplexement parlant, ça se passe dans un bar-tapas entrelacé avec un barbecue. À côté se trouvent des tireuses groupes-électrogènisées que personne n’arrive à démarrer. Les serveurs promettent de venir me voir pour prendre la commande, mais ils n’en font rien, alors je me bouge au comptoir.

Il y a plein de collègue·ttes que je n’ai pas croisé·e·s physiquement depuis longtemps. Leurs coiffures sont parfois un peu spéciales.

Les cheveux ont poussés pendant le confinement.

Et parfois, les cheveux ont frisotté sur la fin.

Colléguette Platona vient discuter avec moi. Même si nos sujets de conversation sont banals (le boulot, les gens, les enfants), ce moment est teinté d’une aura spirituelle mystique. Je réalise que lorsque je vous ai présenté cette dame, j’ai parlé un petit peu de son physique, ce qui était inapproprié, veuillez m’en excuser. Ce qui compte avec Colléguette Platona, c’est uniquement sa personnalité iridescente et sa façon toute particulière qu’elle a de la chatoyer pour illuminer mon ego. Je suis revegoré.

J’atteins Chef Peyotl, qui est derrière un bosquet de bouteilles, gobelets et autres cacaouètes. Je lui transmets les amitiés de Chef Lucene-Lapin qui n’a pas pu venir. La dernière fois que je vous ai parlé de Lucene-Lapin, il avait pour titre de noblesse « Collègue ». Ça a changé depuis le projet POILS_PUBIENS. Faudra que je décrive de ce gars là en détail, un jour.

Méga-Chef En-Même-Temps est là aussi. On discute de trucs couillus et virils de chefs d’entreprise : l’EPR de Flamanville, la sous-traitance off-shore, la culture japonaise, les piliers de ponts, … Je sais absolument pas quoi dire, heureusement, un autre collègue est là pour assurer la conversation. Je m’éclipse non-discrètement en prétextant que je dois remplir mon verre à la tireuse (que des gens ont réussi à faire fonctionner).

Pour éviter de me refaire piéger dans la même conversation, je squatte un groupe au hasard. J’y trouve Colléguette Pauline. On discute de choses diverses et de la situation du monde. Sa fille était présente à certains des cours de python que j’ai prodigué.

Petite partie de Mölkki durant laquelle je ratatine divers collègues, ainsi que Chef NightWish et ses enfants. On m’en repropose une autre, tellement elle a duré peu de temps, tellement je les ai tous ratatinés. Mais je décline l’invitation car je préfère boire et discuter avec des gens. Rien à voir, mais l’un des fils de Chef NightWish était présent à certains des cours de python que j’ai prodigué.

Petit échange avec Collègue Pagne, qui joue à d’anciens jeux d’aventure sur une ScummVM installée sur son smartphone. Je lui parle de Loom, un jeu Lucas Arts très beau et très onirique. Il faut que je lui envoie les fichiers. Vous pouvez télécharger la version anglaise EGA ici.

Je cause avec Mascotte À-Fleurs, de python et autres geekeries.

Au loin, Colléguette Platona discute avec d’autres gens. Des particules de sa personnalité volettent dans le Monde des Idées jusqu’à ma propre personnalité personnelle, et je m’en enivre.

Nous nous installons à une table pour manger. Dans ces situations, le placement est toujours crucial. Mais là ça va, car nous nous mélangerons, lèveront et assoiront aléatoirement. C’est cool.

Colléguette Babiole-Poétique me parle de la dernière fois où nous étions à cette même table, et où j’avais ébloui l’assemblée avec mes connaissances sur les moules à caca. Un moment anthologique. Si les moules à caca vous intéressent, en voici un article détaillé.

Les mélanges aléatoires de place me propulsent jusqu’à Colléguette Rosemonde, avec qui je peux enfin discuter un peu. Elle me révèle qu’elle va quitter la ville pour tenter l’aventure ailleurs. Dans l’ouest. Le grand ouest où tout est possible. Elle va me manquer. On se faisait de temps en temps le trajet du boulot en vélo, elle m’a montré tous les petits chemins secrets pour éviter la rocade de la mort que si t’y vas en vélo tu te fais tailler un shortasse. C’était sympa de faire cette route avec elle. Il faisait beau. Les dinosaures-marionnettes illusionnistes bleuissaient le ciel d’une jugulence idiosyncrasique.

Je cause avec Collègue Huître d’un ancien collègue, qui’il considérait comme un trou du cul. Ce n’est pas mon avis. Pour moi, cet ancien collègue était trop respectueux des humains, donc ne sortait jamais de blague sur des minorités diverses, donc n’était pas hyper drôle, mais ça n’en faisait pas un trou du cul.

Le robot DJ nous passe du Parov Stelar. J’aime bien l’electro swing. C’est de la bonne musique pour se concentrer pendant qu’on code.

Je continue de papillonner entre les groupes et les personnes, à deviser sur des sujets divers : le python, notre super-projet, la bière… Je réalise alors avec frayeur que je suis conversationolique.

Quelques minutes à peine après avoir entamé une discussion, je ne la juge pas suffisamment intéressante, et me dis que je ferais mieux de m’en éclipser pour espérer trouver une autre personne plus cultivée ou plus apte à faire gonfler mon ego. Je suis comme un alcoolique qui boit un verre et qui en veut un autre immédiatement après, comme un fumeur chronique voulant se griller une clope alors même qu’il est en train d’en fumer une. Je dois faire attention à ça.

Ensuite, je réalise autre chose : Méga-Chef En-Même-Temps est parti. On peut complètement arrêter d’avoir l’air digne, ce qui nous amène à la partie suivante de la soirée.

Partie n’importe quoi

Semi-Chef Pez vient participer à une conversation. Chef Peyotl le réprimande : « parle pas si fort, tu parles trop fort ». C’est rigolo parce que Chef Peyotl était le chef de Semi-Chef Pez, et il le taquinait régulièrement.

Je dis à Collègue Fêtard que c’est dommage car cette fois on ne pourra pas finir au Baron. Il m’annonce qu’il y a un espoir que cet établissement réouvre, on ne sait pas trop quand. Je me garde cette info.

Sans savoir pourquoi, je pense à un pote, dans un bar, qui a dit en revenant des toilettes : « Ils sont pas pratique leurs urinoirs. Ils sont super haut et la chasse d’eau nettoie pas bien les bords ». Un autre pote lui avait alors répondu : « Y’avait pas d’urinoir. Que des lavabos ».

Il ne m’a pas semblé que Colléguette Rosemonde ait eu un cadeau de départ, possiblement parce que son départ n’était pas souhaité et que son pot a été décidé à l’arrache.

En revanche, Chef Peyotl a eu plein de belles choses : Du peyotl bien entendu, un tas d’autres alcools, ainsi qu’un stage de ball-trap bazooka, son sport favori. Ça fait plaisir de voir quelqu’un avoir le minimum de personnalité nécessaire pour être capable d’être fan d’autre chose que l’aquafootball chilien, notre enculerie de sport local à la con qui fait la fierté de la ville.

Il nous gratifie d’un petit discours conventionnel : « j’ai adoré bosser avec vous, je vous aime, bonne continuation à vous, les oiseaux, les petites fleurs, etc. »

Et c’est beau. Toutes ces soirées, toutes ces molécules d’alcool, toutes ces conversations aléatoires, toutes ces années de travail, toutes ces lignes de code torturées n’ont existées que pour ce petit moment précis, cette toute petite seconde où la voix de Chef Peyotl a chevroté, et où ses yeux se sont un tout petit peu humidifiés.

La larmichette de Chef Peyotl

Mais ensuite, Semi-Chef Pez, comme à son habitude, fait son gros relou et sort un commentaire inintéressant pendant le discours. Il le fait quasiment à chaque fois.

Le re-hasard des placements me remet à côté de Colléguette Rosemonde. J’apprends que pour l’opération de lourdage massif, les chefs ont dû noter leurs ouailles, mais lesdites ouailles avaient le droit de demander leur note, ce que Rosemonde a fait. Sa cheffe, Semi-cheffe PositiveAttitude, lui a filé une note toute pourrite. C’est quelque peu cavalier.

Je suis un peu étonné de ça et préfère adopter l’attitude de la fuite : à savoir auto-persuader mon esprit que c’est sûrement pas comme ça que ça s’est passé, mais que j’ai mal compris parce que je suis bourré.

Il y a des gens qui font un feu juste à côté des groupes électrogènes et des noisetiers. Embarrassant.

Mon cerveau mate la magnifique personnalité de Colléguette Platona, tel le pervers platonique qu’il est.

Semi-Chef Pez, obéissant à l’entropie qui règne dans ses neurones, décide de s’improviser DJ et demande au maître du smartphone BlueToothé à l’enceinte de passer du død / violinbwoy. Il nous annonce, de sa voix de stentort (comme un stentor, mais qui aurait eu tort de le devenir), que c’est en souvenir du road-trip en ma compagnie, lorsque nous sommes allés aux Temps Forts de Pochtronarr. Un événement narré ici et ici. Je ne me souviens pas du tout qu’il avait passé cette musique, mais je me souviens que sur le chemin du retour on avait croisé une prostituée aux magnifiques formes généreuses.

J’avais filé des cours de python à son fils. (nan j’déconne).

Faisant fi de mon conversationolisme, je vais voir chef Peyotl et lui dit que j’ai beaucoup apprécié travailler avec lui, et que quand même ça fait quelque chose de le voir partir, parce que c’est lui qui m’avait embauché (même si je n’avais pas été le seul, évidemment). Il me répond que lui aussi il avait trouvé ça cool que je sois dans son équipe et qu’il aurait aimé que j’y reste un peu plus longtemps. Il ajoute conventionnellement qu’il est quand même content pour moi, parce qu’il sait que je m’éclate à fond sur le projet POILS_PUBIENS. Je lui réréponds conventionnellement que oui c’est tout à fait ça.

Je suis assez bourré pour ajouter, de manière taquine, que si j’avais aimé travailler avec lui, c’est aussi parce que je pouvais faire le roi du pétrole. Y’avait aucun autre développeur dans son équipe et c’est moi qui m’occupais de toute cette partie. Plein de gens me considéraient comme un super-héros.

Je m’allonge dans l’herbe et réalise que je suis super bien et super heureux. Souvent, on ne se rend pas immédiatement compte de son bonheur. C’est seulement après, lorsqu’on devient malheureux, qu’on réalise comme on était heureux avant. Alors je profite de ce moment de lucidité pour en profiter pleinement. Je regarde lentement tout autour de moi afin de bien m’imprégner des molécules volatiles de félicité et de béatitude. Je faisais pareil durant mes joyeuses études. Je m’adossais au bar de la Maison des Élèves, à l’UTBM, et j’opérais un lent regard circulaire, pour bien prendre conscience de tout ce qui était autour de moi et qui était bien.

Et voilà que ma stupide nostalgie revient. Alors que je suis dans un moment de bonheur et que je m’en rends pleinement compte, je suis nostalgique des fois précédentes où je m’étais pleinement rendu compte que j’étais dans un moment de bonheur.

Le vertige me prend et je réalise qu’il y a à peine quelques années, à ConcreteWorld-🌍, on faisait des soirées nimp’ dans les bars, et des soirées jeux de société avec un collègue qui est parti depuis, sans oublier les semencinaires/ovuliaires annuels. Tout ça s’est étiolé dans le temps et risque de ne plus trop revenir, maintenant que la cheffe du département « Orgies Internes » a été lourdée. Il y a aussi cette histoire de virus.

Heureusement, je peux toujours profiter des gaudrioleries que nous faisons entre membres du projet POILS_PUBIENS. Pour l’instant, je n’arrive pas à en retirer des choses à raconter. Il faut le temps que ça incube dans mon cerveau.

La carte de Chef Peyotl où on écrit un petit mot d’adieu circule plus ou moins discrètement. C’est lui qui avait pris la décision initiale d’acheter le super-outil de gestion de trucs « Pochtronarr » et qui m’avait laissé me démerdouiller avec. Je ne peux pas le laisser partir sans lui laisser une pique à ce sujet. J’écris :

Putain
Ondoyante
Carabistouille
Hail !
Terrible
Rouflaquette
Onirique
Nocturne
Amazing
Roooarrrr !
Réussite.

Et j’écris « Bisous » à la fin.

Les dernières personnes qui restent rangent les trucs du barbecue et s’au-revoirisent progressivement. On paye le bar-tapas.

On finit à trois : Collègue Fêtard, Collègue HumourBlanc et moi. On erre dans les rues à la recherche d’un dernier endroit où s’en coller une. Mais, comme déjà expliqué, il n’y a plus de Baron. Alors on squatte un bar random.

Dans un éclair épiphanique, j’explique à Collègue Fêtard que, globalement, dans l’univers mondial, ce qui est important ce ne sont pas les choses. Ce sont les liens entre les choses.

Les liens entre atomes sont plus importants que les atomes, car c’est ce qui fait les molécules. Les liens entre neurones sont plus importants que les neurones, car c’est ce qui fait l’intelligence. Les liens entre pièces de Lego sont plus importants que les pièces de Lego, car c’est ce qui fait une construction. Les liens entre les liens sont plus importants que l’éolien.

Collègue Fêtard réalise que je suis un génie. Il est tellement heureux qu’il nous paye un verre.

On boit, puis chacun rentre à pied chez soi.

Log out

C’était deux superbes pots de départ multiplexés. Merci à toutes les personnes qui ont participées.

Au revoir à Lourdée Rosemonde, Démissionné Peyotl, et aux autres lourdé·e·s.

Bonnes nouvelles-aventures à vous !

Raffarin Pète-Gonade Memorial Day #11 : Hais-toi toi-même

Et voici comme chaque année notre petite commémoration, pour se souvenir de ce lundi de Pentecôte qui était férié à une époque, et qui nous a été mangé par Raffarin. (Qu’est-ce qu’il devient au fait ce cornard ? Oh on s’en fout).

Raff non contractuel

C’est l’occasion pour moi de faire un petit point sur mes conditions de travail, un changement non négligeable a eu lieu.

J’ai intégré une équipe de développeurs ayant un projet de ouf’patate. Un truc qui va au moins révolutionner le monde de la réalité, si ce n’est pas l’univers entier. C’est ultra-secret, même Mark Zuckerberg est pas au courant. Je ne peux pas vous en parler ici, j’utiliserais donc le nom de code secret « POILS_PUBIENS » pour le désigner.

POILS_PUBIENS est un projet super génial, mais j’avoue regretter un peu mon environnement de travail précédent, où j’étais le seul développeur. J’avais plein de boulot, mais j’étais le roi du pétrole. Dès que je créais un petit truc, le monde était génialement impressionné. À quelques exceptions près (voir mes deux articles sur l’outil Pochtronarr), j’avais suffisamment de liberté dans mes choix techniques. Si vous avez la possibilité de bosser en tant que développeur dans un milieu de non-développeurs, sautez sur l’occasion, c’est une place rare et en or.

Péquenologiquement parlant, je découvre actuellement le framework Symfony et le CMS Drupal. C’est plutôt bien ficelé, je pense que les personnes qui ont créé ces outils se sont franchement bien débrouillées. Il y a juste un point embarrassant : pourquoi ils ont écrit ça en PHP ? Craquage complet, là.

Dans cette nouvelle équipe, nous sommes en forfait à l’année. Dixit Colléguette Choucroute : « c’est plus adapté, car vous êtes en mode projet dans un environnement agile ». J’ai toujours pas compris ce qu’elle a voulu dire, possiblement elle non plus, on n’est plus à ça près.

Nous devons réaliser 1607 plombes de trawaille par an, n’importe quand, à n’importe quel rythme (en respectant quand même les contraintes légales tels que les heures de repos consécutives, etc). Ce calcul provient d’une moyenne à l’année, et tient compte des week-ends, jours fériés, jours de congés, etc.

Je me suis évidemment posé la question de ce 1607, semblant sortir de nul part. Il ne vous aura pas échappé que c’est un magnifique nombre premier. Pour une valeur censée provenir d’un lissage, où on s’attend à ce que des trucs soit multipliés par d’autres trucs, ça semble assez étrange.

Le calcul est décrit ici (https:// www. legisocial.fr/contrat-de-travail/duree-de-travail/savez-comment-determinee-duree-legale-annuelle.html).

La « vraie » valeur devrait être 1600, qui est un magnifique nombre pas-premier. Devinez d’où vient le +7 ? La chiottasserie d’enculerie de bite borgne de Raffarinade précédemment putain de mentionnée !

Il y aurait d’autres choses à dire sur le calcul en lui-même, bourré d’approximations allant toujours dans le sens de l’arnaquage du salarié, ce sera pour une autre fois.

Two wrongs don’t make a right, 10 000 « abouts » don’t make an « exact ».

Le forfait à l’année est une bonne idée dans son principe. Mais ça n’enlève pas le risque que si on ne vous laisse pas déclarer les heures que vous avez réellement faites, c’est sodomie-gravier gratuite. Ce risque est présent quel que soit l’organisation de votre travail. À vous de trouver des chefs qui sachent rester respectueux et corrects. En ce qui me concerne, pour l’instant, c’est ok. D’ailleurs ils nous ont redonné ces fameuses 7 heures de fériés.

Du coup, il nous a fallu un outil pour comptabiliser le temps de tra-tra effectué. Le truc que je déteste. Le truc qui force les employés à s’engager sur des délais de réalisation qu’ils sont contraints d’estimer à l’arrache en 5 minutes. Le truc qui fait qu’un chef vous demandera de « ne pas passer plus de 2 heures sur telle tâche », pour profiter des approximations et empêcher qu’elle soit tracée.

Devinez quoi ? C’est moi qui suis chargé de mettre en place cet outil. C’est moi qui ai créé le modèle des fichiers excel à remplir, c’est moi qui ai écrit le petit script python pour les parser, c’est moi qui ai envoyé un mail de rappel à l’ordre à mes propres collègues, pour dire de ne pas bidouiller leur fichier sinon ça pourrissait mon script, c’est moi qui ai refait un mail de rappel à l’ordre pour leur dire d’essayer d’associer un livrable à chaque tâche. Je hais Excel, mais on n’a pas le temps de coder une vraie appli. On n’a pas le temps de mesurer notre temps.

Tout ce que j’ai subi de la hiérarchie des entreprises précédentes, je l’ai imposé à mes collègues de l’équipe de dev dans laquelle j’ai été intégré. Je suis un vilain, je me hais, j’ai honte, je vais aller me cacher et vivre comme un ermite dans la forêt.

Peut-être que j’y rencontrerais Colors of Autumn.

Colors_of_autumnn, c’est son pseudo (avec deux N).

Tchô.

L’histoire de la personne qui voulait pas régler les problèmes des autres.

Ce serait l’histoire d’une personne à qui on demanderait de régler un problème d’équilibrage de poils. Mettons, par exemple, qu’une de ses amies a un poil pubien qui s’est emmêlé avec un poil de dessous de bras. L’amie vient voir la personne pour lui demander si elle peut les démêler.

Mais la personne en question, elle ne lui démêle pas. À la place, elle lui donne ses anciens outils de travail du poil, ceux qu’elle utilisait au tout début de son apprentissage. Ils sont un peu vieux ces outils, un peu passés de mode et un peu usés, mais ils sont quand même efficaces et fonctionnels. Et puis il y a une petite valeur sentimentale liée à ces outils, alors c’est beau. Dans l’histoire que je vous raconte, ça fait quelque chose de beau.

Ensuite, la personne va sur internet et récupère un tutoriel pilositaire. Un ouvrage assez bien fichu, qui commence vraiment par les bases et qui est en français. La personne explique que la plupart des tutoriels dans ce domaine sont en italien, car le savoir pilositaire italien rayonne dans le monde entier. On peut trouver de la littérature dans d’autres langues, mais tôt ou tard, on finit par devoir lire des textes en italien. Ce n’est pas très difficile, il faut prendre le temps de s’y mettre.

Puis la personne explique à son amie que ce tutoriel va lui permettre d’acquérir des premières connaissances, mais que ce sera assez long. Le plus embêtant, c’est que même après l’avoir lu intégralement, l’amie ne saura pas forcément régler le problème spécifique de poils qu’elle a en ce moment. Pire que ça, l’amie se rendra compte qu’il y aurait plein d’autres chose à apprendre sur le sujet, une foison d’autres tutoriels à lire et de choses à essayer, et qu’elle n’aura de toutes façons pas assez d’une vie pour tout réaliser. Il faudra qu’elle fasse des choix, car pour avoir la capacité d’avancer, elle n’aura pas d’autres moyens que de se fermer des portes qui auraient menées vers d’autres chemins.

L’amie demande à la personne pourquoi elle lui montre tout ça.

Alors la personne fond en larme. Elle s’asseoit, met sa tête dans ses mains et pleure, pleure tout ce qu’elle peut. Elle est secouée de sanglots, elle essaie d’expliquer ce qu’elle a voulu exprimer en lui donnant les outils et le tutoriel, mais elle n’y arrive pas. Elle pleure et elle pleure encore. Elle s’excuse auprès de son amie. Elle dit qu’elle est fatiguée, qu’elle va très bien, que sa vie est très heureuse, mais qu’elle est juste fatiguée. Et tout ça c’est beau, c’est vraiment beau.

On sait pas si l’histoire s’arrête là. Est-ce que l’amie lit le tutoriel ? Est-ce que la personne finit par lui démêler le poil pubien et le poil de dessous de bras ? Est-ce que l’amie console la personne ? Est-ce qu’elle pleure avec elle ? On sait pas. Mais toujours, c’est beau.

Pas d’images pour cet article. Les blogs, ça doit aussi servir à écrire des trucs à la va-vite à 4h30 du matin, sans fioritures.

Merci d’avoir lu tout ça.

Description : ma bite et mes poils pubiens

J’ai une petite bite.

Je vous passe les détails concernant les doutes et la gêne que ça a pu ou que ça peut continuer de provoquer en moi. Je vous fais aussi grâce de mes souvenirs de concours de taille de zizi avec mes camarades du collège. Il y a certainement énormément de ressources documentaires à ce sujet sur internet, je vous laisse les étudier.

L’image que je me fait de moi-même me force à ajouter une précision à cette déclaration : ma bite est certes petite, mais également assez « élastique ». C’est à dire qu’en érection, elle grandit de manière importante, pour finalement atteindre une taille correcte ; plus petite que la moyenne nationale des pénis en érection, mais malgré tout honorable.

Ceci étant dit, ce n’est pas que de ça dont je voulais vous parler.

Je possède une autre particularité : j’ai une toute petite peau de bite (les scientifiques et les médecins appellent cela un « prépuce »).

Au repos, mon prépuce ne recouvre pratiquement pas mon gland. C’est à dire qu’au lieu de quelque chose comme ça :

pénis avec le prépuce recouvrant le gland

J’ai quelque chose comme ça :

pénis avec le prépuce rétracté

C’est pas la mienne, bien entendu.

Et pour ceux qui se poseraient la question : non, je n’ait pas été circoncis.

Je me suis un peu renseigné, il paraît que c’est normal. Le recouvrement prépucien varie beaucoup d’une personne à une autre. Ça n’a aucune conséquence sur le fonctionnement de l’ensemble de la machine. Lorsque je suis en pyjama, il m’est arrivé une ou deux fois d’avoir une érection non prévue, parce que le vêtement frottait sur le gland d’une manière qui activait les « capteurs à faire bander ». (Je suis sûr que ces parties du corps ont un nom scientifique officiel, mais je ne le connais pas).

Ceci étant dit, passons à l’info suivante.

J’ai des poils pubiens assez long.

Je trouve ça classe. Le poil, c’est le mâââle. J’ai pas spécialement l’intention d’épiler, de raser ou de couper, d’autant plus que j’ai aucune idée de la façon dont ça repousserait. Et j’ai un peu peur de promener un objet coupant près de mon zizi.

Voilà, tout ceci est fort intéressant.

Seulement voilà, ces trois faits conjugués ensemble (petite bite, gland apparent, poils longs) me créent un problème gênant :

Ma bite m’auto-tire les poils

Si je n’avais pas le gland apparent, ça donnerait le schéma bitier suivant :

dessin bite recouverte

Vue en coupe (ça doit faire mal).

Si j’avais le gland apparent, mais une grande bite, ça donnerait ceci :

bite grande

Et si j’avais juste les poils courts, ça donnerait également quelque chose d’assez normal. Je vous fais pas un dessin, j’en ai déjà fait deux.

Seulement voilà, mon schéma bitier personnel équivaut parfois à ceci :

bite avec les poils coincé dans le prépuce

Mes longs poils pubiens avancent le long de ma (petite) bite, parviennent jusqu’au bout et viennent se glisser entre le gland apparent et le prépuce.

Ça ne fait pas spécialement mal, et ça ne m’arrive que sporadiquement, mais c’est super gênant. Je dois alors mettre ma main dans le slip pour décoincer les poils. Or, socialement, on n’a pas toujours la liberté pour effectuer ce genre d’action douteuse. J’essaie alors de me tortiller pour changer l’orientation de mon pénis en espérant que le système se désentrelace par lui-même.

De plus, des fois, ça fait réellement mal, car mon pénis tire sur les poils.

J’ai ce problème depuis la puberté (depuis que j’ai des poils, forcément). Au début, je maîtrisais rien du tout et j’allais très souvent aux toilettes, pour reconfigurer le bazar sans me faire gauler (ha ha, jeu de mot).

Une fois, j’étais avec des gens de ma classe, ça faisait au moins un quart d’heure que ça me démangeait et me tirait, je ne pouvais plus résister. Alors j’y suis allé franco. J’ai mis ma main dans le froc et j’ai dit « excusez-moi, mais mes poils de bistouquette se mettent n’importe comment, il faut que j’arrange ça ». Évidemment ils se sont tous foutus de ma gueule. De toutes façons c’étaient des connards. Ça me fait d’ailleurs penser que l’un de ces enfoirés me doit toujours 14 francs. Si je le revois, je l’étrangle avec ses propres poils.

Au fil du temps, j’ai appris à mieux gérer cette inconvenance. Mais il arrive encore, de temps en temps, que des poils viennent malicieusement s’enrouler autour de mon sexe et je me vois alors m’être imposé le rôle du martyr universel version kératinienne.

Ça m’avait semblé important de vous en faire part.

Annexes

Ce problème est abordé à d’autres endroits, notamment ici (http:// www. jeuxvideo.com/forums/1-50-146357727-1-0-1-0-les-poils-de-z-dans-le-prepuce.htm).

C’était presque pas prévisible qu’un repère d’adolescents masculins tel que le forum de jeuxvideo.com n’aborde pas cet épineupileux sujet. Eh bien voilà qui est fait. En tout cas, ça m’énerve. J’ai un tout petit peu cru que j’allais mettre au grand jour un tabou terrible, et en fait non, le monde en parle déjà sans aucune gêne. Cochonnerie d’internet.

On apprend, dans ce fil de discussion, que la solution majoritairement adoptée est de rafraîchir le Demis Roussos à la machette. Personnellement je ne suis pas sûr d’avoir envie de faire ça. Je suppose que des tas de gens vont me trouver dégoûtant, parce que je ne me suis jamais coupé les poils pubiens de ma vie.

Mince ! J’allais oublier ! Il me faut la traditionnelle image de femme ronde. Voyons voir, comment associer une photo de belle dame dotée de formes généreuses avec le sujet principal de cet article ?

Oh ça devrait pas être très difficile.

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