Re-coucou. Voici la suite de ce récit. Nous en étions resté au moment du repas de midi, juste avant que ne sonne le signal d’autorisation de se goinfrer gratos comme des gougnaffiers.
Le signal d’autorisation de se goinfrer gratos comme des gougnaffiers sonne.
Nous nous répartissons de manière aléatoire. Mes amis de tablée sont :
- Monsieur Mucarpet de Carglass, dont nous avons déjà parlé,
- Monsieur Gratiche de la Compagnie des Indes,
- Monsieur Filaud de la Compagnie des Indes aussi,
- Madame Oseffe de Global Oseffe,
- Fournisseur-Sous-Mega-Chef Mick-Jagger,
- Fournisseur-Développeur Drache-Code 2.
Madame Roupy est allé s’asseoir ailleurs, ce qui n’est pas plus mal, je l’entendrai pas glousser.
Monsieur Gratiche monopolise toute la conversation, vraisemblablement parce qu’il lui manque la moitié des dents. Il lui est donc plus facile de parler que de manger. Ça me va très bien, je n’avais rien à dire.
Florilège de ses propos corporatiste et post-colonialistement condescendant :
« Les Soudanais sont de très bon techniciens de centre d’appel. En revanche, ils ne prennent aucune initiative. »
« Nos amis africains … »
« Les gens en intérim, c’est pas facile à gérer. On tombe toujours sur un syndicaliste qui va râler et demander des notes de frais rapport à l’utilisation de son téléphone personnel dans le cadre du télétravail. »
« J’occupe mes loisirs à construire un précisomètre dans mon garage avec des Raspberry Pi. Et j’élève également un bébé-gorille qui parle, sur qui je tente des expériences de programmation neuro-linguistique ».
Les autres convives (#sous_le_signe_de_la_convivialité) ainsi que moi-même nous contentons de participer en gloussant (mais virilement) et en sortant des petites phrases d’acquiescement. Seules deux personnes se comportent différement :
- Monsieur Mucarpet, qui ne décrochera ni mot ni gloussement de tout le repas. Sa seule utilité aura été de passer le sucre au moment du café.
- Mick-Jagger, qui nous verse à piacher dans le but de mettre la tablée un peu moins mal à l’aise que ce qu’elle n’est au départ. Dans un moment d’égarement/mâchouillement de Monsieur Gratiche, il parvient même à placer une petite phrase sur un sujet de son choix, par une pirouette associative qui m’a échappée.
Mick-Jagger :
« Pour avoir fréquenté un tout petit peu le monde des stars, je peux vous dire qu’ils se dopent tous à la nandrolone. Je me souviens d’un type défoncé au crack, juste après il est mort. »
Merci, mais c’était pas la peine de préciser que t’as fréquenté le monde des stars. T’es quand même Mick-Jagger.
Ensuite on mange le dessert et je le trouve dégueulasse. Mais c’est gratuit et comestible, donc je bouffe sans chichis.
Tables rondes
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Nous devons nous répartir en petits groupes et deviser sur l’un des sujets proposés afin de présenter en fin de journée le résultat de nos réflexions. Pour éviter le partage-en-gonade, des responsables de groupe seront nommés, qui auront pour charge de recadrer la discussion dans l’éventualité où celle-ci chercherait à s’enfuir on ne sait où.
Semi-chef Pez choisit le sujet « retour d’expérience client ». Il veut profiter de cette occasion pour rappeler aux ploucocratiens les bugs qu’on se coltine depuis le début, et leur mettre le nez dans leur propre merdassasse.
De manière aléatoire, je me greffe sur « propositions de nouveautés pour les briques constituantes des interfaces de doléances nobiliaires ». C’est un peu flou, mais on n’est plus à ça près.
Mes autres co-table-rondes sont constitués de :
- Fournisseur-Consultant Frigo.
- Monsieur Prossot, du Ministère de l’Administration. C’est lui qui est proclamé Gardien du Cadre de la Discussion.
- Les autres on s’en fout.
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Au fait, pourquoi l’autre s’appelle Frigo ?
Il a eu l’occasion d’intervenir sur notre instance de Pochtronarr pour une montée de version. Pour ce faire, il avait pris le contrôle de mon PC par TeamViewer. Dans ce genre de situation, je reste en continu devant l’écran à surveiller ce qu’il se passe, car on a vite fait de se laisser voler des informations gênantes (aussi bien personnelles que professionnelles).
La prise de contrôle a duré la journée complète. Durant la pause de midi, alors que je geekouillais sobrement, je fis un copié-collé anodin. Quelle ne fut pas ma surprise d’obtenir le mot « frigo » ! Le gars était en train d’écrire un texte et ses copié-collés se transmettaient par TeamViewer.
Je me suis amusé à refaire des collés réguliers, ce qui m’a permis de reconstituer partiellement ce qu’il écrivait. Je vous en fait part tellement c’est amusant :
« Il y a une pléthore de choses indéfinies et grand-anciennes dans le frigo commun. Cela devient traumatisant. Merci d’arrêter votre harcèlement olfactif et de débarrasser les victuailles qui vous ont appartenues à l’époque de leur gloire passée. Ce vendredi je fais une rafle. Respect et robustesse. »
La leçon du jour, c’est qu’avec TeamViewer, y’a pas que le contrôlé qui laisse échapper des informations.
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Un préjugé naît dans mon esprit, à l’encontre de Monsieur Prossot. Il me semble complètement avoir la tête du gars qui se la pète et se croit un super-devinateur de ce que souhaitent « ses utilisateurs », alors qu’en fait c’est un pigeon géant.
On s’installe donc à la table-ronde (la même que celle du repas), la discussion commence. Frigo ouvre le feu en demandant quelle genre de briques doléanciales on voudrait voir avoir. Monsieur Prossot ouvre sa gueule et nous blablate les cas spécifiques occurrant à son Ministère. Il a conscience que la discussion s’égare et invite les autres à participer. Quelques personnes émettent de vagues suggestions (pas moi). Frigo autorise Monsieur Prossot à continuer de raconter ses trucs brumeux n’intéressant personne. La suite de la table-ronde sera constituée d’un dialogue entre eux deux.
Expressions rigolotes relevées :
- « effet tunnel »,
- « le panier moyen » (répété plusieurs fois, mais la signification n’en a pas été moins brumeuse),
- « vaste sujet » (comprendre : « j’ai pas envie de parler de ça, alors je lèche un peu ton cul en te laissant croire que tu sais repérer les choses intéressantes dans ce dont on est censé discuter),
- « c’est un projet à part entière » (pareil),
- « le n+1, oui c’est bien ça, le n+1 ».
La discussion s’était échappée au loin, vers de grandes étendues de champs lexicaux et sémantiques. Je la voyais courir nue sous un soleil rieur et se rouler dans les foins tel un couple d’homosexuels libérés. À côté, mon esprit personnel vagabondait comme d’habitude dans diverses pensées vidéoludiques et programmatoire.
Fournisseur-Sous-Mega-Chef Mick-Jagger, qui passait de table-ronde en table-ronde pour voir si tout se déroulait bien, débarque, se rend compte de la gabegie, et commence à tancer le Gardien de la Discussion. Monsieur Prossot répond que c’est Frigo qui l’a autorisé à gabegiter et même à rejeter la faute sur lui. Mick-Jagger reporte son tançage sur Frigo. Celui-ci répond : « oui mais moi je m’en moque ».
Dans ce cas, pourquoi t’es là, connard ? Pourquoi on fait une table-ronde ? Pourquoi je suis là à écouter les conneries d’un pigeon ? Et surtout, surtout, POURQUOI A-T-ON ENLEVÉ LES BOUTEILLES DE VIN QUI ÉTAIENT LÀ PAS PLUS TARD QUE Y’A 5 MINUTES SUR CETTE PUTAIN DE TABLE-RONDE AU SUJET DE DONT À LAQUELLE ON NOUS SERINE DEPUIS LE DÉBUT ?
Bweuuuuheuu-heuuu-heuuuu. Je pleure mentalement. La table-ronde se termine. On passe à l’activité suivante.
Témoignages de divers clients
Tous les Clients disent tous qu’ils sont globalement super contents de ce super outil. J’appelle ça le principe du marabout. Attention, instant vocabulaire.
Principe du marabout : vous avez un problème (amour, argent, travail, taille de zizi, grosseur de seins, …). Vous allez voir un marabout. Il dit que pour 50 euros, il peut tout régler. Vous le payez. Ça ne règle rien. Vous retournez le voir. Il vous dit que votre problème est compliqué. Un second rituel plus puissant est nécessaire, nécessitant 100 euros. Vous vous sentez obligé de repayer, sinon ça voudrait dire que vous avez initialement dépensé 50 euros pour rien. Et ainsi de suite. Vous claquez tout votre pognon et surtout, vous ne racontez cette histoire à personne, car vous auriez honte de passer pour un imbécile qui s’est stupidement fait arnaquer.
Les Clients de Ploucocratt s’étant fait marabouter, aucun d’eux n’ira dire que cette entreprise fait de la merde.
Mais laissons de côté ces considérations déprimantes et listons les choses rigolotes qui se sont dites.
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Fournisseur-Sous-Mega-Chef Mick-Jagger :
« Le browser qui nous a posé le plus de problème, c’est IE ».
Première nouvelle. Du coup, fallait pas mieux faire vos démos de la matinée avec un autre navigateur ?
Au passage, Mick-Jagger n’articule pas. Il a pas le temps. C’est un Sous-Méga-Chef, chaque seconde de sa vie vaut plusieurs milliards. Tous les mots de plus de 3 syllabes sont donc coupés au milieu.
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Les effets démos ne manquent inévitablement pas à l’appel.
« On avait préparé un PC sur lequel tout s’affichait. Un quart d’heure avant, on s’est aperçu qu’il ne pouvait pas se connecter au vidéo-projecteur. L’écran n’affichait rien ».
Tiens, ça me rappelle une expérience douloureuse vécue à Zarma.pro.
Et il y a eu aussi cette page web (à priori assez simple et sans plug-in) qui a marché sur un PC, mais pas sur un autre. Pourtant les deux étaient connectés de la même manière.
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Diverses demandes plus ou moins fantaisistes apparaissent :
Un Client : « Avez-vous prévu de faire une version de Pochtronarr en portugais ? »
Fournisseur-Consultant Frigo : « Vu ce qu’ils nous ont fait à la dernière coupe du monde, on n’est pas parti pour. »
Le public : « Hu hu hu. Que de lol. »
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Un Client : « y’aurait moyen d’avoir des champs textes avec une mise en forme et dans lesquels on pourrait faire des recherches ? »
Fournisseur-Consultant Frigo : « On va essayer, mais c’est compliqué à faire. »
Moi : « Vous pourriez mettre du mark-down. C’est un texte brut recherchable, avec quelques caractères spéciaux pour la mise en forme. »
*Frigo semble intéressé, et note sur le tableau blanc « Mark DOWN ». (sic pour la casse).
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Un Client : « ce serait bien qu’on puisse directement prendre une photo avec la tablette ».
Ha ha ha ! Les ploucocratiens savent déjà pas faire des pages web qui s’adaptent à la taille de la fenêtre du navigateur. Et tu leur demandes de faire du HTML5 qui va piloter la caméra de la tablette ? T’est un fou, toi.
Fournisseur-Consultant Frigo : « Les tablettes, c’est pas pratique car y’a pas de clavier. »
Ben oui. Une tablette, c’est pas un outil de travail. Tout le monde s’en est rendu compte.
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On retrouve quelques phrases de bourgeois condescendants
« L’informatique, pour le personnel routier, c’est un peu du chinoix ».
Je vous rassure, c’est aussi le cas pour certains informaticiens. Cette phrase bourgeoise est d’autant plus amusante que l’encodage de Pochtronarr ne gère pas les caractères chinoix. Mais je crois l’avoir déjà dit.
« Cette fonctionnalité est plutôt destinée à des cols blancs ».
La bonne vieille lutte des classes des années 60 ! Arlette Laguiller, tu peux venir s’il te plaît ?
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Témoignage de Monsieur Flapin, de AdopteUnPêcheur.com. Il nous explique que dans sa société, il y a des super-intendants et des super-super-intendants. Les intendants tout simple, ils sont où ?
Son collègue prend l’écran en photo, sur lequel est projeté le power point de présentation de sa propre boîte. J’ai pas compris.
L’un des raccourcis à l’écran était intitulé « VIRGINIE ». Bizarre.
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Ces conférences-témoignages sont une occasion de plus de se passer de la pommade.
« On n’est pas des gourous en terme d’organisation. Mais là, le consultant ITIL de notre Client avait pondu quelque chose de beaucoup trop fumeux et trop décalé par rapport à la réalité ».
« Oui, ça on sait faire, mais en standard ».
Euh… Pardon ? Si c’est en standard ça veut dire que c’est dans le produit de base, donc disponible pour tous les Clients. Pourquoi il y a un « mais » dans la phrase ?
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Mick-Jagger : « Notre Client utilisait un outil équivalent à Pochtronarr, mais le coût de maintenance annuel était de XXXX euros. »
Le public (avec un air scandalisé) : « Ooooooohhhhh ».
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Fournisseur-Consultant Frigo : « Pour ce besoin spécifique, on a fortement modifié et tordu notre outil ».
Fournisseur-Mega-Chef TecNoTIC : « Oui, on est très fort pour ça. »
Pour le coup, je ne crois pas que cette phrase soit un compliment ou de l’auto-satisfaction. C’est même un dénigrement de l’équipe technique : « le moteur interne de notre outil est tellement mal foutu qu’on est obligé de le tordre fortement pour lui faire faire ce que l’on veut ».
Cette remarque est d’autant plus gênante que ni TecNoTIC, ni les développeurs de Pochtronarr ne se sont rendus compte que ça pouvait être pris comme un dénigrement. Keep It Simple, Stupid !
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On finit ce chapitre sur un passage possiblement sexiste (parce qu’il y a écrit « ma bonne dame » à la fin).
Frigo : « Vous avez également la possibilité de créer automatiquement une doléance lorsqu’un utilisateur envoie un mail pré-formaté. »
Madame Roupy : « Oulala, on ne veut surtout pas cela. Sinon les doléances pleuvraient. »
D’accord. Mais du coup, tu sers à quoi ? Parce que si ton métier consiste à répondre aux doléances des gens, mais que tu préfères leur limiter les moyens d’en créer, il y a un petit problème, non ? Il est possible que tes collègues finissent par te voir comme la glandue assise à un bureau exécutant un travail mystérieux et hypothétique dont on ne distingue aucun résultat concret.
Et là tu vas me répondre que si on facilite le doléançage, des dizaines de clampins vont générer des doléances random totalement à côté de la plaque. Il faudra que tu leur expliques en long et en large ton périmètre d’action, à quel type de doléances tu es censée répondre, et de quelle manière elles doivent être formulée pour qu’elles soient réalisables. Je suis d’accord avec toi que c’est très chiant.
Malheureusement, ça fait partie de ton métier. Si tu as pour tâche de rendre un service à un groupe de gens, tu dois également leur apprendre la manière dont ils doivent procéder pour te demander correctement ce service. Tu dois former les clampins pour qu’ils ne fassent plus les clampins, au moins avec toi. Et si tu tombes sur des super-clampins qui comprennent vraiment rien où qui le font exprès, tu as alors le droit de répondre de manière plus violente : fermeture de leur compte, signalement aux chefs, chiage sur leur bureau, etc.
On est d’accord que sur un service ouvert au public, on ne peut pas trop faire comme ça, car le monde est beaucoup trop rempli de clampins, sur qui ont a une influence trop limitée. Mais quand le service que tu rends est à disposition uniquement de tes clients, ou en interne, à toi de te démerder, ma bonne dame.

« Nous souhaiterions avoir un bouton de couleur verte, permettant d’insérer un power point sous forme de vidéo. Ce sera prêt quand ? »
Compte-rendu de la table ronde
Chaque Gardien de Discussion vient déclamer son gentil bla-bla, de manière propre et obséquieuse bien comme il faut. Je ne parviens pas à repérer de remarques qui auraient pu émaner de Semi-Chef Pez dans le bla-bla du groupe « retour d’expérience client ». Peut-être qu’il a dit des choses trop dérangeantes et pas assez propre.
Vient le compte-rendu de mon groupe. Monsieur Prossot et Fournisseur-Consultant Frigo n’ont pas grand chose à dire. Comme prévu, Prossot charge Frigo un max, et Frigo montre de manière totalement assumée que ça ne lui fait ni chaud ni froid. (Vous avez saisi la blague ? « Frigo », « ni chaud ni froid ». Non ? C’est pas grave).
Ils s’en sortent scandaleusement avec des phrases à l’emporte-pièce :
Les gens du Métier, de toutes façons, ils changent tout le temps d’avis.
Oui, c’est pour ça qu’on a inventé l’AGILE, espèce de gros nul.
Il faut bien définir le besoin avant.
Contradiction spotted avec la remarque d’avant.
On peut pas plaquer un logiciel tout fait sur une entreprise avec un historique et une culture.
Je maintiens que pour une conclusion de cette qualité, on aurait pu laisser les bouteilles de vin sur la table-ronde.
Distribution des prix du quizz
Les cadeaux sont assez sympas : un système de positionnement karmagraphique (ça m’a rappelé mon ancienne boîte, comment je l’avais quitté et comment je me sens mieux maintenant) et un iPhone garanti sans huile de palme. Le tout annoncé par TecNoTIC d’un espiègle : « vous allez voir, c’est de la technologie ».
Il n’a pas mis de guillemets autour du mot « technologie », mais c’était pas loin.
Tous nos petits papiers-réponses sont dans une grand coupelle. Je ne suis même pas sûr qu’ils aient fait un pré-filtrage pour ne garder que les bonnes. Mick-Jagger prend deux papiers au hasard et annonce les noms. Si j’étais mesquin, je dirais que rien ne prouve que c’est ceux écrits sur les papiers.
La gagnante du karmaPos est Madame Raupy. Elle glousse sous les applaudissements de la salle.
Le gagnant de l’iPhone est Monsieur Gratiche. Il nous gratichie d’un sourire incomplet sous les re-applaudissements de la salle.
Dernier petit moment social empiffratoire, avec du café et des cookies. On discute un peu, je signale à l’un des Fournisseur-Développeur Drache-Code qu’il y a des fautes de frappe dans les noms des fonctions de leur API. Il me répond que surtout je n’hésite pas à le leur signaler. J’y crois pas une seconde. On dit au revoir à tout le monde et on se casse.
Avant de partir, Fournisseuse-Commerciale Jacquotte nous demande de rendre nos petits cartons avec écrit « Monsieur Réchèr » et « Monsieur Pez », ce que nous effectuons sans résistance. Pas cons les Ploucocratiens, ils les gardent pour nous les redonner l’année prochaine, ça leur fait des économies.
Spoiler alert : on reviendra pas l’année prochaine. Mais peut-être l’année d’après.
Trajet de retour et conclusion
Le trajet se passe mieux qu’à l’aller, puisqu’on échange les rôles pilote-copilote. Semi-Chef Pez aura quand même eu le temps de chier un peu d’huile, et de faire clic-clac avec son chargeur de Pez. À un moment, il me dit : « Désolé, je te donne des consignes, j’ai l’impression de faire un cours de conduite ». Fallait vraiment pas qu’il se sente désolé pour ça.
Le moment le plus bizarre, ça a été quand il a pété dans la bagnole. Sans blague, lecteur ! Il a pété ! Ça m’a déprimé au plus haut point.
Ce n’est pas l’incommodité de l’odeur ni l’impolitesse de l’acte qui m’a déprimé. C’est par rapport à ma relation personnelle avec les prouts. Je suis quelqu’un qui pète énormément, avec des pets qui sentent souvent très mauvais. Ne me demandez pas pourquoi, j’en sais rien.
Par conséquent, dans les moments sociaux un peu coincés, surtout quand ils sont à huis clos, je fais attention de ne pas péter. Et je me sens toujours terriblement coupable lorsque j’en laisse échapper un. Je tente régulièrement de prononcer des vœux de non-flatulence, que je ne parviens jamais à tenir. Vous vous rappelez mon road-trip avec Chef Random, dans mon ancienne crémerie ? 3 heures de voiture sans péter. J’en ai gazeusement souffert, mais je m’en suis sorti la tête haute et l’anus innocent.
Et lui, il pète et semble n’en éprouver aucun remords. Ça m’a déprimé car j’aurais vraiment aimé avoir sa force de caractère.
Ah et sinon on a croisé une pute sur le trajet, avec des formes magnifiques. J’ai pas pu m’empêcher de la regarder plusieurs fois pendant de longues secondes. J’ai sûrement dû passer pour un adolescent attardé qu’a jamais vu de nichons en vrai dans sa vie, mais j’assume sans problème.
(insérer ici l’image d’une pute).
Ensuite on est rentré dans nos chez-nous respectifs.
C’était un événement corporate très chouette, que j’ai beaucoup apprécié car c’est mon premier en tant que Client. Je n’avais pas le stress de devoir passer pour un mec bien, d’essayer de vanter nos produits, d’essuyer les provocations en duel de clients mécontents, etc.
Si on veut chipoter, on dira que je n’y étais pas que en tant que Client, mais également en tant que « Client qui s’est méchamment fait arnaquer en achetant un logiciel tout pourri ». C’est un détail.
Maintenant, que j’y pense, tous les autres Clients avaient des têtes de pigeons qui n’y connaissent rien à l’informatique. Ce n’est peut-être qu’un préjugé. De plus, si c’est des pigeons, j’en fais partie.
C’est pas grave. Je me suis bien amusé !