Comme je suis un mec culturel, il y a quelques temps, je suis allé à une soirée slam-et-gamins avec Magyd Cherfi dedans. C’était organisé par Alternateuf, l’assoc’ qui fait bouger la moche région du Zogzogunterkirchesland.
- Un mec qui a raconté un conte débile avec des animaux débiles, ça lui a pris 20 minutes et il a endormi tout le monde.
- Plein de petits n’enfants d’immigrés expliquant que leur cœur se trouve autant en Algérie qu’au Zogzogunterkirchesland. C’était tout meugnon.
- Une vieille nana avec un béret qui s’est lâchée à propos d’un canal. (Ne pas oublier le « c », merki).
- D’autres petits n’enfants qui nous ont offert une chanson pipi-caca, celle avec Tonton Chirac qui chie dans son casque. Vous trouverez l’air et les paroles dans la catégorie idoinement nommée « chanson pipi-caca » de cet idoine blog.
- Et bien sûr, Magyd Cherfi lui-même. Il a fait péter quelques textes bien sympa, même si je me souviens plus de ses propos. J’étais obnubilé par ma réflexion intérieure, à, comme vous vous en doutiez, élaborer une petite bafouille de mon cru.
Quand je suis arrivé sur la scène, ma chérie a regardé ses amis d’un air désespéré, exprimant très clairement que: « Bon ben, désolée. C’était inévitable. Il va nous chanter une de ses chansons à la con. Super ».
Eh bien pas du tout! J’ai fait quelque chose de frais, poétique, cucul-comme-il-faut et très « world ». Je le savais bien qu’au plus profond de moi-même, j’étais un mec normal. Mon âme intérieure est normale. Je suis l’homme le plus normal du monde! Ça mérite de l’argent! Donnez-moi tout ce que vous n’avez plus depuis la crise! Bref. Voici mon slam:
Ça a beaucoup plu. Magyd Cherfi, qui était à côté, se marrait bien et les gamins proposaient des trucs au fur et à mesure de mes phrases. À la fin, ils ont dit « un arc-en-ciel ». Et c’est vrai. Y’a toutes les couleurs dedans. Mais c’est parce que les arc-en-ciel sont fabriqués à partir de morceaux d’humains lyophilisés:
Ensuite, mini-apéro. Quelques gamins sont venus me poser des devinettes de gamins. Bien entendu, je les connaissais déjà toutes et je les ai subjugués par ma culture infantile. Ha ha ha!
J’ai juste eu un tout petit peu de fil à retordre avec la question suivante:
« Y’a 1 000 personnes qui montent dans un avion et 1 000 qui descend. Combien y’a de gens dans l’avion? ».
J’ai fait abstraction de la stupide faute de français qu’il avait faite (1000 qui descend) et j’ai commencé à réfléchir. J’ai dit 0, mais c’était forcément pas ça. J’ai re-réfléchi avec mon cerveau et je me suis dit, hmmm…. y’en a un dont le prénom est « 1 000 ». C’était plus ou moins ça. Le gamin m’a expliqué qu’il en reste 999 dans l’avion, parce que:
« Y’a 1 000 personnes qui montent dans un avion, Émile qui descend. »
Sa stupide faute de français n’en était donc pas une. Il m’a d’ailleurs lui-même précisé que c’était un indice.
C’est là où je me suis rendu compte qu’on est très prompt à dire que les enfants de maintenant ne savent plus écrire, plus parler, plus compter, etc. Alors que pas forcément. En plus, ils jouent avec les mots, ce qui est une marque d’intelligence. Pas forcément une marque d’humour, car certains jeux de mots sont bien pourris, (Cathy Penflam), mais au moins une marque d’intelligence.
Ensuite, Magyd Cherfi nous a fait un de ses chouettes concerts dont il a le secret et je me suis bien régalé. À un moment, il a exécuté un montage-debout-sur-une-chaise, tout en chantant. On le sentait pas rassuré dans sa cascade, mais il s’en est très bien sorti.
Sur ce, comme on est dans les couleurs, je vous repropose mon poème, mais avec illustrations. Petit tour d’horizon chromatique des beautés de la toile 2.0 de l’intraweb.
Sur ce, je me casse au ski une semaine avec des morceaux d’humains. Je serai donc encore plus absent que d’habitude sur ce blog. Mais j’ai donné quelques articles pour le prochain numéro de 42. Guettez donc sa sortie. C’est un ordre.