Découvrir le python – chapitre 3 – list’oire de la vie

Le titre de l’article est une blague par rapport à la chanson naze et bien-pensante du Roi Lion : « C’est l’histoâââââre de la viiiiiiiie ». Ce troisième article de découverte du python a pour sujet principal : les listes.

Je tenais à expliquer cette blague, car quand on explique une blague, elle n’est plus drôle. Mais quand une blague est pas drôle dès le départ et qu’on l’explique, ça devient drôle.

Avant tout, pif paf la solution au devoir du précédent article. C’était plus un travail de géométrie que de programmation. Des fois, on croit qu’on fait un truc et on en fait un autre. C’est comme ça la vie, jeune lecteurtrice. L’histoâââre de la viiiiieeeuuuuu.

De la couleur

Remet-toi sur le site Trinket, ajoute les deux instructions habituelles du début : « import turtle », « turtle.speed(0) ».

Ensuite, tu copie-colles la fonction « dessiner_diams » créée dans l’article précédent (tu peux la récupérer dans la correction du devoir).

Pour finir, ajoute une seule ligne après la fonction, dans le programme principal : « dessiner_diams(0, 0, 50) ». On est devenu des prolos et on fait des petits diamants.

On est des prolos, mais on n’est pas forcément des communistes. On voudrait pouvoir faire des diamants ayant une autre couleur que ce rouge pétaradant.

Tu as certainement déjà repéré la ligne de code de la fonction spécifiant que le diamant est rouge. Pour les anglophonophobes, je rappelle que « red » signifie « rouge ». Indique une autre couleur à la place : « green », « blue », …

C’est top-de-la-housse, mais ça ne permet pas de dessiner des diamants de couleurs différentes.

Alors tu vas appliquer la même méthode que dans l’article précédent, lorsqu’on avait ajouté le paramètre « taille » :

  • Ajoute un paramètre supplémentaire dans la fonction « dessiner_diams ». On va l’appeler « couleur ».
  • Utilise ce paramètre dans le corps de la fonction. À toi de trouver où il faut le mettre et à la place de quoi.
  • Ajoute ce paramètre lorsque tu appelles la fonction, dans ton programme principal.

On va profiter de cette souplesse supplémentaire que tu viens de conférer à ta fonction (lecteurtrice, tu te rends compte que tu con-faire ? Tellement génial). Remplace la ligne du programme principal par ces deux lignes :

dessiner_diams(0, 0, 50, "green")
dessiner_diams(25, 25, 50, "blue")

Et voilà !

Lien vers la solution si t’as perdu tes couleurs.

De la couleur RVB

Les couleurs c’est fun et bigarré, mais c’est chiant de devoir les identifier par des noms, surtout en anglais. C’est un coup à ce que ça parte en bastonnade entre d’éminents chromatologues qui se crêperont l’arc-en-ciel sur la différence entre le cyan et le turquoise. Encore heureux que turtle ne reconnaît pas le fuschia, sinon je vous dis pas le bordel ! Personne ne connaît vraiment ce mot.

Il existe une manière plus standard de définir les couleurs en informatique. On indique trois nombres, correspondant aux quantités des trois couleurs primaires : rouge, vert et bleu.

Je t’entends protester d’ici, lecteurtrice : « han mais n’importe quoi, mon prof de dessin il m’a dit que les couleurs primaires c’est rouge, bleu et jaune ! ». Alors je te répondrai d’écouter ton prof mieux que ça, car il a plutôt dit que les couleurs primaires sont magenta, cyan et jaune. Finalement, je te répondrais que ça dépend si on est en synthèse additive ou en synthèse soustractive. Écris ces termes dans un moteur de recherche si tu veux en savoir plus.

Si tu as joué avec des logiciels de dessins, tu connais déjà les sélecteurs de couleurs. En voici un disponible en ligne : https://lehollandaisvolant.net/tout/tools/color/ .

Choisis la couleur que vu veux et retiens les trois nombres de la ligne « RGB » (Red Green Blue).

Dans ton code python, tu peux écrire ces trois nombres à la place du nom de la couleur. Mais attention, il faut mettre des parenthèses pour les délimiter. Par exemple :

dessiner_diams(0, 0, 50, (42, 234, 69))

« dessiner_diams(0, 0, 50, 42, 234, 69) », ça ne marcherait pas.

Miss Diamond Doll, puisqu’on reste sur les diamants

Tuple et zante ?

Pourquoi il faut des parenthèses en plus ?

La couleur ne doit constituer qu’un seul paramètre. Mais celui-ci peut être de type simple (un texte entre guillemet), ou de type composé.

Ces trois nombres entre parenthèses définissent une valeur de type tuple. « Tuple » est le mot générique pour dire un couple / un triplet / un quadruplet / un n-uplet.

Pour toutes les fonctions de la librairie turtle nécessitant des couleurs dans leurs paramètres, on peut indiquer un texte correspondant à un nom de couleur valide, ou bien un tuple de 3 entiers. Une conversion est effectuée en interne dans turtle.

Les tuples sont des types de valeurs comme les autres, tu peux donc les mettre dans des variables :

ma_couleur = (42, 234, 69)
dessiner_diams(0, 0, 50, ma_couleur)

Et aussi utiliser des variables numériques comme composantes d’un tuple:

le_rouge = 42
le_bleu = 69
# J'ai la flemme de créer la variable pour le vert.
dessiner_diams(0, 0, 50, (le_rouge, 234, le_bleu))

Plus d’infos sur les tuples dans cette chouette documentation : https://courspython.com/tuple.html

Profitons de cette nouvelle connaissance et réalisons un joli dégradé de couleur.

Tu me fais une boucle qui dessine 100 diamants :

  • La coordonnée X varie de 5 en 5, en partant de -200 : -200, -195, …
  • La coordonnée Y reste à 0.
  • La taille reste à 50.
  • La couleur rouge reste au maximum, c’est à dire 255.
  • La couleur verte reste à 0.
  • La couleur bleue varie de 2 en 2, en partant de 50 : 50, 52, 54, …., 246, 248.

Ça donnera un magnifique dégradé :

Lien vers la réponse, si ton cerveau s’est dégradé.

Vous êtes l’éliste de la nation

Tu vas mettre en commentaire ta belle boucle du chapitre précédent, car on va partir sur autre chose. Nous arrivons enfin au sujet majeur de cet article : les listes.

Dans le programme principal, juste après la définition de la fonction dessiner_diams, tu vas créer une liste contenant quelques nombres :

ma_liste = [-70, 38, 45, -20, 113]

Tu peux parcourir cette liste à l’aide d’une boucle. En voici une toute simple, je te laisse deviner ce que ça fait :

for elem in ma_liste:
    print(elem)

On retrouve la même syntaxe que pour les autres boucles : for {bidule} in {truc}:

Sauf que cette fois-ci, le {truc} que tu parcoures n’est pas une fonction « range » qui ne fait que compter. C’est une liste, avec tout et n’importe quoi dedans.

Lecteurtrice, je vois bien, à ton œil mouillé et ton air rébarbatoire, que tu as envie de me poser une question qui dérange :

« Wesh, auteurtrice, c’est quoi l’intérêt d’avoir inventé deux types : les listes et les tuples ? Ils font la même chose : stocker une suite d’éléments. »

Eh bien voilà : les tuples ne peuvent pas changer de contenu. Les listes, si. On peut y ajouter ou enlever des éléments, en remplacer un par un autre, etc.

Re-lecteurtrice, je te revois bien me redemander :

« Re-wesh, à quoi ça sert d’avoir inventé des tuples qu’on ne peut pas changer, si on a déjà les listes, qui font la même chose et qu’en plus on peut changer ? »

C’est pour les performances. Les tuples prennent très peu de place en mémoire et sont très rapides d’accès. Quand on a besoin d’une suite de trucs et qu’on sait qu’on ne la changera pas, on prend un tuple.

Voilà un autre lien avec plein de détails sur les listes : https://openclassrooms.com/fr/courses/235344-apprenez-a-programmer-en-python/232026-creez-des-listes-et-des-tuples-1-2

Si tu ne veux pas tout lire, je te montre très rapidement ce dont tu auras besoin pour la suite :

ma_liste = [-70, 38, 45, -20, 113]
# Accès à un élément
print(ma_liste[2])
# Ajout d'un élément à la fin
ma_liste.append(99)
# Écriture de toute la liste.
print(ma_liste)

Mets ça dans un programme et regarde ce que ça fait. C’est d’une comprenabilité qui ne me semble pas pharaonique.

On peut boucler sur les listes, comme sur les tuples. De manière générale, il y a des tas de choses en commun entre les listes et les tuples, qui se font exactement de la même manière. C’est possible grâce à un concept de programmation appelé le duck typing.

Ça disgresserait trop d’expliquer ce concept dans cet article. Pour ne rien te cacher, je l’ai mentionné juste pour avoir l’occasion de placer cette superbe image :

Si ça fait coin-coin comme un canard, c’est un canard.

List-ception

En informatique, on aime mettre des trucs dans les mêmes trucs : un sous-bloc de code dans un bloc de code, un sous-répertoire dans un répertoire, …

J’ai le plaisir de t’annoncer qu’on peut mettre des listes dans des listes, des tuples dans des tuples, des tuples dans des listes dans des tuples dans des tuples, etc.

Voici une liste avec des tuples dedans :

des_coords = [ 
    (-100, -40), (100, -40), (-80, -70), 
    (80, -70), (-60, -90), (60, -90),
    (-40, -100), (40, -100), (-20, -110), 
    (20, -110), (0, -115),
    (-70, 120), (70, 120),
]

Tu remarqueras qu’on peut l’écrire sur plusieurs lignes, à condition de ne pas oublier le crochet ouvrant au début ni le crochet fermant à la fin, et de respecter l’indentation.

Ajoute cette liste de tuples dans ton programme et fais une boucle dessus.

  • À la première itération, tu récupéreras le tuple (-100, -40), et tu me dessineras un diamant aux coordonnées X=-100 ; Y=-40.
  • À la deuxième itération, tu dessineras au autre diamant en X=100 ; Y=-40.
  • Puis en X=-80 ; Y=-70.
  • etc.

Pour la couleur des diamants, met ce que tu veux. Personnellement, j’ai choisi un espèce de jaune-orangé : (250, 150, 0).

Tu obtiendras un joli sourire de joker !

Why so serious ?

Lien vers la réponse, si t’as plus de cartes joker.

Je return à ma maison

OK lecteurtrice, si tu en es là dans l’article, et que tu as codé tous les exercices avec les doigts nus de tes mains nues, sans trop regarder les réponses, tu as de la motivation et de la comprenitude. J’ai confiance en toi, je sens que tu ne vas pas t’évanouir si je t’apprends DEUX choses différentes dans un même chapitre.

Mets-toi face à moi pour bien recevoir toute ma décharge cognitive.

1)

Une fonction peut renvoyer quelque chose (un nombre, une liste, …). Le code ayant appelé la fonction peut récupérer ce qui a été renvoyé.

Voilà un exemple :

def renvoyer_une_liste():
    print("coucou")
    return [4, 6, 15, 9]
    print("On ne voit pas ce texte.")
    print("Car une fonction s'arrête après un return.")

liste_que_je_recupere = renvoyer_une_liste()
print(liste_que_je_recupere)

Si tu exécute ce bout de code, ça écriras : « coucou », puis « [4, 6, 15, 9] ».

On a le droit d’écrire plusieurs « return » dans une même fonction. Mais dès que l’exécution arrive sur l’un d’eux, la fonction s’arrête, et renvoie ce qui est indiqué.

2)

La fonction turtle.pos() renvoie un tuple de deux éléments, contenant les coordonnées de la position actuelle de la tortue. Tu peux tester comme ceci :

ma_position = turtle.pos()
print(ma_position)

Et maintenant tu vas mettre tout ça en pratique.

  • Au début de la fonction dessiner_diams, tu crées une liste vide. On va l’appeler « coord_des_pointes ».
  • Dans la boucle de la fonction, juste après l’instruction turtle.circle, tu récupères la position actuelle de la tortue.
  • Tu ajoutes cette position dans coord_des_pointes. Celle liste contiendra donc des tuples.
  • À la fin de la fonction, tu « return » coord_des_pointes.
  • Dans le programme principal, tu exécutes une seule fois la fonction dessiner_diams,
    • coordonnées X=0 ; Y=0, taille = 50, couleur = ce que tu veux.
  • Tu récupère la valeur renvoyée par la fonction, et tu la printes.

Ça devrait t’afficher ça dans la sortie standard :

[(0.0, 50.0), (50.0, 0.0), (0.0, -50.0), (-50.0, 0.0)]

Lien vers la solution, en cas de surcharge cognitive.

Je vous emmerde et je return à ma maison

Des diamants dans des diamants

Puisque tu as récupéré des coordonnées, profites-en pour dessiner des diamants avec ! Mais tu les fais un peu plus petits. Une taille de 25, par exemple.

Ça donnera quelque chose dans ce style (même si c’est pas ces couleurs là) :

Est-ce que tu vois ce qui va venir après, lecteurtrice ? Est-ce que tu réalises qu’on est maintenant très proche de l’image finale que je t’ai promise il y a plus de deux mois ?

À chaque fois que tu traces les 4 petits diamants, la fonction renvoie à nouveau les coordonnées de leurs 4 coins. Tu pourrais toutes les récupérer, (16 coordonnées en tout), et dessiner sur chacune d’elles un autre diamant, encore un peu plus petit que les précédents. Ne serait-ce pas fractalement uber-classe ?

Il te reste à régler un petit détail : tu ne récupères pas les 16 coordonnées en un seul coup.

Dans le programme principal, avant la boucle où tu dessines les diamants de taille 25, tu crées une liste vide. On va l’appeler coord_mini_diamants.

À chaque dessin de diamant, tu récupères 4 coordonnées, que tu ajoutes dans coord_mini_diamants. Sais-tu comment on ajoute une liste à la fin d’une autre liste ?

Eh non lecteurtrice, ce n’est pas la fonction « append ». Celle-ci permet d’ajouter un élément simple au bout d’une liste. Pour ajouter une liste au bout d’une liste, on utilise l’addition, tout simplement.

Tu aura donc ceci dans ta boucle :

coord_mini_diamants = coord_mini_diamants + dessiner_diams(x, y, 25, (255, 0, 0)

Une fois que cette liste est remplie, plus qu’à s’en servir.

Et paf, un niveau de diamant supplémentaire :

Lien vers le code, si les diamants ne sont pas tes meilleurs amis.

diamant(diamant(diamant(diamant())))

Pour finir, tu re-appliques la même démarche, pour un dernier niveau supplémentaire.

Je te récapitule le tout :

  • premier diamant : taille = 50, couleur= (128, 0, 0)
  • 4 diamants autour : taille = 25, couleur= (255, 0, 0)
  • 16 diamants autour : taille = 12.5, couleur= (255, 70, 70)
  • 64 diamants autour : taille = 6, couleur= (255, 120, 120)

Le fait de reproduire plusieurs fois la même forme, à d’autres endroits, et de plus en plus petite, me permettrait de te présenter les notions de fractales et de récursivité. D’ailleurs, on pourrait dessiner tous les diamants en une seule et même boucle. Mais je ne vais pas t’embêter avec ça, cet article est déjà assez cerveauphage.

Tout ça pour dire que nous arrivons enfin à notre image finale ! Yiiipiii !

Lien vers la réponse, si tu t’es fait une fracture de la fractale.

C’est tout pour aujourd’hui

Voici inévitablement des devoirs. Pour cette fois, je t’en donne deux !

Le premier est assez facile, c’est une reprise du devoir précédent. Il faut dessiner cet anus de licorne :

Petit indice : tu vas devoir trouver comment tracer des formes remplies de couleur, mais sans le trait noir de délimitation.

Le deuxième :

Là c’est un peu plus dur. Il faut reprendre ce qu’on a fait avant, en annulant le dessin de certain diamants. Le tout est de savoir lesquels. Un coup c’est celui de droite, un coup celui du haut, …

Tu vas peut-être devoir apprendre par toi-même à utiliser une notion que je n’ai pas du tout présentée : le branchement conditionnel, if-then-else.

 

Et la suite ?

La librairie turtle permet également de créer des animations. Dans Trinket, on peut faire quelque chose comme ça :

Je pourrais donc te pondre un ou deux articles là-dessus, lecteurtrice. Mais je ne sais pas si ça vaut le coup. Je voudrais écrire d’autres trucs et me lancer dans d’autres projets.

J’ai mis cette série d’article de découverte du python sur mon compte Linkedin (vous ne savez pas lequel c’est, mais vous n’en avez pas besoin). Dans l’ensemble, j’ai eu des retours très aléatoires :

  • zéro commentaire dans ce blog, mais ça j’y suis habitué,
  • plein de commentaires et repartages Linkedin pour le premier article,
  • un seul repartage (de mon super-pote) pour le second article.

Je suis un peu perplexe. Je ne sais pas si c’est les gens qui ne me répondent rien parce que je ne les intéresse pas, ou si c’est Linkedin qui ne met pas mes articles dans le fil d’actualité des gens pour une raison obscure (le fait d’avoir placé le mot « fouetter » lorsque j’ai décrit les sévices corporels destinés aux personnes ne faisant pas leur devoirs ?)

Et désolé, il n’y a pas autant de blagues et de jeux de mots débile dans cet article. Un réajustement effectué par mon inconscient ? Je ne sais pas.

Je vais attendre les retours, mais si j’en ai à nouveau aussi peu, je ne me prendrais pas la tête. Le tout dernier article de la série (s’il y en a un) sera du code brut : les corrections des devoirs et l’animation.

Tchôrp.

Découvrir la programmation python et faire des petits dessins, là tout de suite

Hey !

Alors comme ça tu veux essayer la programmation et tu ne sais pas par où commencer ? Tu as joué un peu avec des formules Excel et tu as trouvé ça relou ? Tu as pris peur devant la quantité faramineuse de case à cocher et de Giga-octets nécessaires à l’installation de Visual Studio ? On s’est moqué de toi quand tu as dit que le C++ était mieux que le HTML ? Allez, viens, t’as cliqué à la bonne porte. J’ai filé des cours de python à des jeunes en collèges et lycées, et j’ai presque eu l’impression d’avoir été intéressant. Autant t’en faire profiter !

Non-installation des outils nécessaires

Quand on débute en programmation, il faut s’inscrire sur des sites (github, stackoverflow, …), installer des interpréteurs, des compilateurs et un tas d’autres bronxs. Sauf que toi, tu veux pas forcément t’y mettre sérieusement, tu veux juste découvrir pour savoir si ça vaudra le coup de t’y mettre sérieusement. Tkt, lecteurtrice, je suis là pour ça.

Va voir par ici : https://trinket.io/python (ouvre le lien dans un nouvel onglet, car tu auras besoin de passer de l’un à l’autre).

C’est un petit environnement d’exécution en python, rien que pour toi. « Python » est le nom d’un serpent, mais aussi d’un langage de programmation.

Dans la partie gauche, c’est le code que tu écris, dans la partie droite, le résultat de l’exécution de ce code. T’as vu lecteurtrice ? J’ai utilisé le mot « code ». Ça veut dire exactement la même chose que « programme », mais ça fait plus expert. Hésite pas à utiliser ce mot.

Un premier exemple s’est déjà exécuté. On s’en fout. Efface tout le texte de la partie gauche et met seulement ces trois lignes :

import turtle
turtle.forward(50)
turtle.left(90)

En haut de la fenêtre se trouve un bouton « Play » (une flèche vers la droite), clique dessus. Si y’a pas, t’as un bouton « Stop » à la place, clique puis reclique dessus.

Devant tes yeux ébahis, un trait va se tracer.

Tant qu’à faire, clique sur le bouton « Expand » en bas de la fenêtre, ce sera plus pratique.

Mais que sont donc ces trois lignes que tu as copié-collées ?

La première sert à importer la librairie de code intitulée « turtle ». C’est ce qui te permet de tracer des petits dessins.

Si t’es un vieux ou une vieille, lecteurtrice, tu te souviens peut-être du plan « Informatique Pour Tous » et surtout du langage « Logo ». Turtle en est inspiré.

Le principe, c’est que la petite flèche noire dans la partie droite représente une tortue (ou n’importe quelle autre animal si tes goûts en matière de zoophilie sont différents). Tu la diriges avec des instructions de code.

  • « turtle.forward(50) » signifie que tu la fais avancer de 50 pixels.
  • « turtle.left(90) » signifie que tu la fais tourner de 90 degrés vers la gauche.

Juste pour montrer que tu as bien compris, tu vas changer le code pour me dessiner un beau carré de 50 pixels de côté. T’as juste à re-écrire trois fois de plus les deux dernières lignes. Fais un copier-coller, ça passe crême. Ne recopie pas « import turtle », qui n’a besoin d’être écrit qu’une seule fois au début. Appuie sur Play pour relancer le programme.

Ça y’est, t’imprimes ?

On peut aussi écrire du texte. À la fin de ton programme, ajoute la ligne :

print("yo ho ho ho. lolilol")

Le carré va se redessiner et du texte va s’afficher dans la partie juste en-dessous.

La fonction « print » affiche en bas à droite le texte que tu lui indiques. Ça s’appelle la sortie standard. C’est un truc de base que tu as tout le temps, même avec autre chose que le python.

En général, quand on découvre la programmation, on ne commence qu’avec ça, on ne dessine pas avec turtle. Du coup, on se retrouve à faire des exercices poucraves, genre pisser la suite de Fibona-qui-chie ou sortir la solution d’une équation du premier degré. C’est chiant. Nous on fais pas ça, nous on met des paillettes dans la life, t’as vu ?

Quand tu programmes, que tu sois débutant ou pas, il y a plein de fois où tu écris des trucs pétés qui déclenchent des erreurs. Ça fait partie du jeu. Dans le bel environnement de développement que je te propose, les erreurs s’affichent en bas de la fenêtre, et la ligne de code pétée est surlignée en rouge. On va tester ça tout de suite. Après le print, tu écris n’importe quoi. Vas-y lâche toi, fais pas ta/ton mijauré·e. (Wesh ! T’as vu lecteurtrice ? Je fais de l’écriture inclusive, c’est à la mode).

Appuie sur Play, et tu verras un message outrageusement irrespectueux, genre « NameError: nanani » ou « Bad input: nianiania ».

Les messages d’erreurs sont plus ou moins explicites, selon ton niveau de connaissance, la débilité que tu as écrite et la complexité de ton programme. Des fois ça peut aider de chercher sur internet ce que ça veut dire. Des fois pas. Tkt, lecteurtrice, tout au long de ce tuto, je t’ai mis des exemples de code qui fonctionnent. Si t’es grave dans la derche, ça t’aidera. Mais essaye à chaque fois de trouver la réponse par toi-même.

L’autre truc rigolo, c’est quand ton programme n’a aucune erreur, mais qu’il ne fait pas du tout ce que tu veux. Dans ce cas, met des « print ». Ça te permet de voir par où passe l’exécution, d’afficher le contenu de tes variables, etc.

On va tester ça tout de suite. Ajoute ça à la fin de ton programme :

x = 5
print("Valeur de x")
print(x)

Tu peux aussi écrire plusieurs trucs sur une même ligne, en séparant chaque valeur par une virgule. Ajoute aussi ça :

print("Valeur de x :", x)

Et rond et rond

On continue avec un truc simple. En plus du carré, tu vas me dessiner un cercle de rayon 60 pixels. Lorsque ton programme s’exécute, on doit voir ça :

Tu sais pas comment on dessine un cercle ? Mince alors. Eh bien, cherche. Va voir par là si j’essuie : https://docs.python.org/3.8/library/turtle.html#turtle.circle

C’est aussi ça, la prog. Tu passes ton temps à chercher comment on fait certains trucs, parce qu’on ne peut pas retenir tous les trucs.

Ensuite, au lieu d’un cercle entier, tu me dessines juste un tiers de cercle. Faut que ça donne ça :

Pour t’aider, re-zy-va voir le lien internet sus-cité.

Comme promis, lecteurtrice, voilà un lien vers la réponse, à n’utiliser qu’en cas d’extrême urgence mondiale, si tu n’arrive pas à trouver par toi-même.

Humeur variable

Mine de rien, on a fait un truc super important dans le chapitre pré-précedent, avec l’instruction « x = 5 ». On a déclaré une variable.

Ooooohhhhh.

Définition : une variable est un truc dans lequel tu mets le machin que tu veux. Tu peux ensuite réutiliser le truc, ça fait comme si c’était le machin. Débrouille-toi avec ça.

Le signe « égal » utilisé n’a pas la même signification qu’en maths. C’est une affectation et pas une égalité. Ce sont deux notions différentes, mais qui existent toutes les deux en programmation. On verra ça plus tard.

Dans ta tête, quand tu vois écrit « x = 5 », tu peux te dire « x prend la valeur de 5 », ou bien « x devient 5 ». Ce sera plus exact que « x égal 5 ».

Tu peux aussi te faire dans ta tête la voix française de Jim Carrey. Sérieusement, ça aide.

Si tu veux plus de détails sur les variables, va voir ce tutoriel. Il est assez bien fichu, y compris les chapitres après, sur les listes, les tuples, les fonctions… Ça pourrait te servir pour la suite.

On est pas chez ces ringards de matheux, t’as le droit d’avoir des noms de variables de plusieurs lettres, à condition qu’il n’y ait pas d’espace. Par exemple : « ma_super_variable = 5 ».

Ton environnement de dev a aussi un mode console, mais je t’embête pas avec ça pour l’instant. Par contre, un truc utile, au lieu de cliquer sur Play, tu peux utiliser le raccourci Ctrl+Entrée. Ça exécute ton code.

Si tu veux avoir l’air d’un vrai programmeur qui a des gonades, utilise des raccourcis claviers plutôt que ta souris. (Wesh lecteurtrice ! T’as vu ? Écriture inclusive avec le mot « gonades »). Comme t’as souvent les mains sur le clavier pour écrire du code, vaut mieux essayer de tout faire avec le clavier plutôt que de perdre une demi-seconde à attraper la souris.

Autre bidouille, spécifique à turtle. Au début de ton programme, juste après l’instruction « import », tu peux ajouter la ligne « turtle.speed(0) ».

La tortue dessinera ses traits et ses cercles plus vite. Tu me remercieras quand tu en seras à exécuter ton code pour la vingtième fois parce que tu seras en train d’essayer de faire marcher quelque chose qui ne veut pas marcher.

Une boucle pour une spirale

Commence par nettoyer le bazar des chapitres précédents. Supprime toutes les instructions de dessins : « turtle.forward », « turtle.left » et « turtle.circle ». Si tu tiens absolument à garder ces premiers blablablutiements, sauvegarde-les dans un petit fichier texte. Ou sinon, laisse-les où ils sont, mais en commentaire. Il suffit d’écrire un caractère dièse « # » au début de la ligne.

Très utile les commentaires. Ça peut servir à expliquer des choses directement dans le programme. Tu peux aussi écrire ton autobiographie.

Si je te fais enlever tout ça, c’est pour repartir sur une zone de dessin propre. Parce qu’on va faire du fun.

Des spirales comme la coiffure de princesse Leia

Si t’es pas trop vieux ou vieille, lecteurtrice, tu as certainement entendu l’expression de langage de jeune : « être en boucle sur quelque chose ». Ça vient de l’informatique.

Sans plus attendre, copie-colle moi cette ligne à la fin de ton programme :

for compteur in range(11):print(compteur * 8)

Tu exécutes, et ça écrit la table de 8 dans la sortie standard.

Cette ligne de code est à lire en deux parties, séparée par le caractère « : ». La première partie indique que tu veux faire une boucle, c’est à dire exécuter plusieurs fois la même chose.

Le « 11 » indique que cette boucle s’exécutera 11 fois, en comptant de 0 à 10. Ça a l’air crétin de commencer à compter à partir de zéro, mais ça se justifie. Je prendrais le temps de t’expliquer plus tard, quand tes poils auront poussés, jeune lecteurtrice.

Le morceau de code après le deux-points, c’est le contenu de ta boucle. C’est à dire l’instruction que tu veux exécuter plusieurs fois. Tu la connais déjà, c’est un « print ».

Le caractère étoile « * » signifie simplement la multiplication. En maths, la multiplication est notée par une croix, mais ce caractère n’existait pas sur les premiers ordinateurs. D’ailleurs, ces crétins de matheux n’utilisent même pas la croix, ils mettent rien du tout. « 2a » signifie « 2 multiplié par a ».

Déso, mais le caractère rien-du-tout ça existe pas, même sur les ordinateurs récents. Qu’est-ce qu’ils sont cons ces matheux.

Revenons aux boucles. Celles-ci sont gentilles. En plus de répéter un truc, elles te donnent gratochement une variable. Ici, on l’a appelé « compteur ». Celle-ci change automatiquement de valeur à chaque passage de la boucle.

Ça fait comme si t’avais écrit :

compteur = 0
print(compteur * 8)
compteur = 1
print(compteur * 8)
compteur = 2
print(compteur * 8)
...
compteur = 10
print(compteur * 8)

Ceci étant expliqué, on est bien d’accord que la table de 8, c’est des maths et c’est ringardos. Nous on veut du fun. On va dessiner une putain de spirale !

Tu sais comment ça se dessine, lecteurtrice ? Il suffit de tracer des morceaux de cercles de plus en plus grand. On dit qu’on fait des tiers de cercles, avec des rayons qui augmentent de 10 pixels en 10 pixels. On en fait 15.

Si t’es débile, lecteurtrice, tu vas faire ça :

turtle.circle(0, 120)
turtle.circle(10, 120)
turtle.circle(20, 120)
...

Mais tu vaux mieux que ça et tu me le fais sous forme d’une boucle, Okaye ?

Le dessin tracé ressemblera à ça :

Le lien vers la réponse, si jamais tu galères.

Une spirale qui grossit et des blocs de code

Sais-tu qu’on peut changer la taille du trait ? Mets-nous l’instruction « turtle.pensize(5) » juste avant ta boucle. Voilà une jolie spirale plus épaisse. Le nombre indiqué correspond à une taille en pixel. Évite de mettre trop gros, ça fera des pâtés moches. Le pensize doit être petit. D’ailleurs « pensize » est un anagramme de « ze penis ».

Soyons over-fun. Tu vas me dessiner une spirale de plus en plus épaisse. Le trait pourrait varier de 0 à 14 pixels, par exemple. Ça tombe bien, ta boucle s’exécute déjà avec un compteur qui va de 0 à 14.

Et là on arrive à une notion très importante en programmation (python ou autre) : les blocs de code.

Un programme est un gros bloc de code, avec plusieurs instructions dedans.

Dans un bloc de code, il peut y avoir des sous-blocs, eux-mêmes pouvant contenir des sous-sous-blocs, etc. Un peu comme ces ringards de matheux quand ils imbriquent des parenthèses. Zou, un exemple.

3 * ((1 + 6) * 2) + 4 * (2 + 5) – 1
Cette expression contient deux sous-blocs : ((1 + 6) * 2) et (2 + 5).
Le premier sous-bloc contient un sous-sous bloc : (1 + 6)

La comparaison s’arrête là. En maths, on évalue en premier les sous-blocs les plus profonds. En programmation, on commence au début, et on avance en rentrant (ou pas) dans les sous-blocs.

Une boucle annonce un sous-bloc, qu’elle exécutera plusieurs fois. Dans le chapitre précédent, ton sous-bloc n’avait qu’une seule instruction : « turtle.circle(compteur * 10, 120) ».

Chaque début et fin de sous-bloc doit être clairement indiqué dans le programme. Dans les langages C et Javascript, on utilise pour ça des accolades « {} », en LISP, des parenthèses « () », en Pascal, les mots « begin » et « end », etc.

Pour que le programme soit plus facilement lisible, on indente les blocs. Toutes les instructions d’un sous-bloc doivent être écrites avec un décalage de quelques espaces au début (en général on en met 4). Les instructions d’un sous-sous-bloc doivent être décalée deux fois, soit 8 espaces, et ainsi de suite. Quand on sort d’un bloc, on enlève un décalage d’indentation.

Il y a des tas de gens qui ne respectent pas cette mise en forme. Leurs programmes sont alors beaucoup moins lisibles. Si tu rencontres ce type de personnes, il est de ton devoir de les insulter et les stigmatiser.

Tu as sûrement déjà vu des images corporate bullshit montrant un écran d’ordinateur avec des lignes de code. C’est hype, swag, geek, hacker et tagada-tsoin-tsoin.

T’as vu lecteurtrice comment sont organisées ces petites lignes ? Ça se décale, puis ça se recale, se redécale, se rerecale. C’est ça l’indentation.

Et en python, comment donc marque-t-on les débuts et fin de blocs ?

Tu vas rire lecteurtrice, c’est par l’indentation elle-même ! Quand tu veux que des lignes de code soient dans un sous-bloc, tu leur mets des espaces au début. Quand ton sous-bloc se termine, tu écris la ligne suivante sans les espaces.

C’est un peu déroutant, mais ça a un très gros avantage. Ton code est obligé d’être bien présenté. En python, tu ne pourras jamais te faire insulter ou stigmatiser parce que tu n’auras pas respecté les règles d’indentation. (On pourra toutefois t’humilier pour plein d’autres raisons).

Les éditeurs de texte conçus pour la programmation prennent en compte cette particularité des indentations. Essayons ça tout de suite. Retourne à ton programme et copie-colle ce texte, sans oublier les deux-points à la fin : « for compteur in range(15): » , puis tu appuies sur Entrée. Ton curseur va à la ligne d’en dessous, mais pouf ! Il s’est décalé de 2 espaces ! Écrit un truc puis réappuie sur Entrée, ça restera décalé.

Quand tu as fini ton bloc, appuies sur backspace, ça enlève les deux espaces d’un coup, et tu retournes au bloc de code supérieur.

Dans l’environnement que je t’ai proposé, une indentation est représentée par 2 espaces. Ailleurs, ce sera 4, ou 8, ou une tabulation. Il y a des discussions sans fin entre les développeurs pour savoir s’il vaut mieux indenter avec des espaces ou des tabulations. Je ne t’en parle pas maintenant, tu n’es pas encore assez mature pour réaliser à quel point les développeurs peuvent avoir des discussions immatures.

Assez discuté, au boulot ! Tu me fais cette boucle, avec un sous-bloc de deux instructions. La première est un « pensize », la seconde un « circle ».

Ça doit donner un truc comme ça.

Lien vers la réponse si c’est la hass pour toi.

Ce sera tout pour aujourd’hui !

J’espère que ça t’as plu lecteurtrice. To be continued le mois prochain. On fera un dessin comme ça :

En attendant, voici tes devoirs. Essaye de me faire un dessin comme ça :

Je te donne pas le code. Tu te débrouilles. C’est réalisable avec les notions que je viens d’expliquer. Deux petits indices, quand même :

– On peut faire des boucles imbriquées, c’est à dire une boucle dans une boucle. Pense à rajouter une indentation (un décalage d’espace au début de la ligne) à chaque fois que tu rentres dans une nouvelle boucle. Et utilise un nom de variable différent pour chaque boucle, sinon ça va confusionner.

– Les tracés de cercle (et de morceaux de cercle) dépendent de l’orientation initiale de la tortue. Tu peux tester ça vite fait : écrit un programme qui fait uniquement « turtle.circle(60, 120) », puis ajoute juste avant l’instruction « turtle.left(180) ». Le morceau de cercle changera de sens.

Un dernier conseil : n’écris pas trop de code d’un coup. Tu rajoutes quelques lignes, tu appuies sur Play pour vérifier que ça swagge, tu rajoutes ou modifies quelques autres lignes, tu retestes, etc. Si t’écris trop d’un coup et que ça plante quand tu testes, ce sera plus difficile de trouver où que c’est que ça merdouille.

Comme je suis gentil et fun, tu auras le la réponse à l’exercice dans mon prochain article.

Ook ook à toi, lecteurtrice !

*Drop du clavier et je m’en vais comme un prince.