Événement corporate : l’Ovuliaire 2019

Préambule (de savon) : l’entreprise qui m’emploie a retravaillé son nom. « ConcreteWorld.🌏 », avec un point, ça faisait bizarre, car on avait parfois l’impression que c’était un point de fin de phrase, alors que c’est un point genre comme ceux des urls. Du coup, elle se nomme maintenant « ConcreteWorld-🌏 », avec un tiret. Je rappelle que le caractère final se prononce « 1F30D ».

L’entreprise a également retravaillé le nom de son gros événement corporate annuel. « le Semencinaire » dont je vous avais narré le déroulement s’intitule maintenant « l’Ovuliaire », par souci d’écriture inclusive.

Les présentations-blablatages

Au programme, point de Corporate Bullshiste ni de jeu de la multi-biscotte. Juste des présentations sous forme de cours magistraux, dans un amphithéâtre avec des tablettes repose-bloc-notes, parfaites pour réaliser des petits dessins.

Initialisation des cours avec la présentation de notre MegaChef. Au fait, ce monsieur a maintenant un nom : MegaChef En-Même-Temps. C’est d’un macronisme totalement assumé.

Explication : un MegaChef a intrinsèquement tendance à pousser ses employés à travailler au taquet. Cependant, ce serait trop frontal de dire « finissez-moi ce projet en deux fois moins de temps que nécessaire », or, comme il y a toujours des tonnes de projet à faire, sa solution à lui consiste à dire « finissez-moi le projet A en un temps normal, et ‘en même temps’ finissez-moi aussi le projet B en un temps normal ». L’incitation à mettre les bouchées doubles est toujours présente, mais un peu plus subtilement. Ça lui apporte également l’avantage de ne pas avoir besoin de prioriser les projets. Ils ont tous la priorité « super-haute, à faire en même temps ».

Cela dit, ce genre d’injonction n’a que peu d’implications sur moi, puisque je ne suis pas directement sous ses ordres. Mes chefs directs ont divers défauts, comme tout le monde, mais les incitations subliminales à travailler n’importe comment n’en font pas trop partie.

Rien de spécial à dire sur la présentation d’initialisation. On passe à celle de Colléguette PositiveAttitude, la nana du marketing.

Elle demande à la cantonnade si nous serions en mesure de citer une phrase d’un livre qui nous aurait marqué. Mon cerveau en trouve deux :

Les rats sont les seuls créatures véritablement underground. (Charles Bukowski, Journal d’un vieux dégueulasse).

La sexualité est un système de hiérarchie sociale. (Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte).

Mais je n’ose me manifester pour les énoncer. Personne d’autres ne moufte, à croire que nous avons tous les mêmes lectures.

Ensuite, elle redemande à la cantonnade une citation d’un film. Des phrases de Fight Club, ainsi que le « Tu te masturbais ? » de American Beauty me viennent à l’esprit. Collègue TuLaBoucles me devance, et sors la phrase à la con de Forrest Gump : « la vie c’est comme une boîte de mon cul sur la commode ».

American Beauty, excellent film.

Colléguette PositiveAttitude nous explique alors que cette petite démonstration est la preuve que nous nous souvenons plus facilement d’images et de sons que de textes. Waouw. Impressionnant.

Sauf que c’est complètement biaisé. N’importe quel charlatan de spectacle de rue sait très bien qu’un public ne réagit jamais à une première harangue, et qu’il faut la répéter. D’où la fameuse technique du « Est-ce que ça va ? Je n’ai pas bien entendu ! EST-CE QUE ÇAAAA VAAAAAA ?? ». De plus, la recherche de souvenir est un mécanisme que le cerveau met un petit temps à déclencher. Il est donc normal que les informations ressortent plus nombreuses à la deuxième sollicitation.

Si elle nous avait demandé d’abord une citation de film, puis une citation de livre, on aurait répondu uniquement aux livres et sa démonstration nounouille se serait vautrée.

Pour finir, elle nous parle de l’infobésité, un concept intéressant même s’il n’est pas spécialement nouveau.

C’est le moment de la récréation, avec bâffrage croissant-confiture-café. Cool.

Collègue Pez s’approche de Collègue TuLaBoucles. Les deux se sont récemment fâchés à cause d’un truc à la con, qui ne mérite même pas d’être raconté ici.

− On se serre la main ou pas ?

− Ben non. Tu peux pas faire comme s’il s’était rien passé.

− OK. Alors tu la boucles.

Et c’est comme ça que Collègue TuLaBoucles s’est appelé « Collègue TuLaBoucles ».

Sur ce, il faut retourner en cours.

Étrangement, aucun power-point n’est doté d’une image ou d’une animation d’engrenages mal foutus et ostensiblement non fonctionnels. Nous avons juste droit à une sorte d’atomium-planète avec des petits machins gravitant autour. Je suis déçu.

C’est pas une gif, mais c’est déjà un atomium.

Chef Nightwish nous autorise à dire « ooooooh, c’est mignooooon » durant sa présentation, car il l’a ponctuée de photos de chats.

Chef Nightwish s’appelle ainsi car c’est un fan du groupe éponyme. Draxxx, le métalleux attitré de feu le magasine 42 détestait Nightwish. C’est assez rigolo. Il semble que ce groupe soit controversé. Bon, supposons que je veuille être un métalleux conventionnel, je devrais dire que j’aime ou que je déteste Nightwish ? Oh on s’en fout. En tout cas, « c’est mignooooon ».

Grâce aux efforts continus d’innovation et de recherche, la technologie évolue progressivement, et les supports de cours ont pu ne pas être exclusivement constitués de powères-pointt. Une petite vidéo sympa nous est dispensée, montrant des collègues répondant à des questions existentielles comme « qu’est-ce qui vous plaît à ConcreteWorld-🌏 », « que voudriez-vous changer ? », etc.

Certains collègues sont interviewés par deux. Ils se répondent l’un l’autre, sur un ton inhabituel et chargé de non-sens. Ça fait très Kaamelott.

Cette journée est tellement fofolle en terme d’innovation post-power-points que nous avons droit à un quizz ! En effet, le compte-rendu de l’Action Bisounours nous a été restitué sous ce formalisme.

Explication : l’Action Bisounours est un badge social-et-sociétal, comme une norme ISO-truc, garantissant qu’une entreprise agit de manière gentillounette avec ses parties prenantes : clients, employés, fournisseurs, etc.

Le quizz comportait des questions telles que : « l’Action Bisounours définit-elle un indice de visibilité de minorité, permettant de savoir, par exemple, si les Noirs seraient plus discriminés ou moins discriminés que les Mormons, les Jeunes ou les Gauchers ? ». La bonne réponse était « Non, bien sûr. Les humains sont tous différents et tous égaux, sauf l’empereur Néron qui était vraiment un superconnard. »

Un smartphone était nécessaire pour participer au quizz, ce que je ne possède pas. On nous avait demandé de prévenir à l’avance si nous étions dans ce cas, afin de mettre en place des smartphones de secours. J’avais prévu de m’en tamponner complet. Malheureusement, le nombre d’inscrits s’affichait publiquement et en temps réel. Collèguette Choucroute, l’une des organisatrices, attendait de pied ferme que celui-ci corresponde au nombre de gens dans l’amphi. J’ai donc demandé un smartphone à l’arrache et je me suis fait gronder. Je suis un Boulet (indice de visibilité de minorité : 42%).

Je m’inscrit sous le pseudo « ‘;drop database », histoire de tenter une injection SQL et d’amuser la galerie. La galerie a été amusée. Youpi.

C’est Mascotte À-Fleurs qui claque le meilleur score. Bravo à lui. Il s’appelle ainsi parce qu’il met parfois un splendide pantalon bizarre avec des fleurs dessus. Son titre de noblesse est ‘Mascotte’ et non pas ‘Collègue’, vous avez compris pourquoi.

Il gagne un cadeau-surprise en différé, qui lui sera offert au prochain goûter corporate. Spoiler Alert : le cadeau-surprise est un bonnet en forme de Bisounours.

Vient ensuite la correction du quizz. Colléguette Choucroute explique chaque bonne réponse en débutant toutes ses phrases par « effectivement ». Il y a du brouhaha. Elle nous rappelle régulièrement à l’ordre comme si nous étions des petits-enfants-bisounours.

La suite de la journée se déroule classiquement. En résumé :

  • Un autre quizz, sur le sujet « les gens de la Bizness Iounite ‘Protection de la Réalité' ». Cool.
  • Réalisation de deux magnifiques dessins grâce à la tablette repose-bloc-notes. Je vous les montrerai dans un prochain article, afin de séparer les catégories blogales « dessin » et « univers fascinant du travail ».
  • Repas-buffet gratuit le midi, très bon, mais sans alcool.
  • Discussion à propos de CodinGame avec Collègue Docteur-Maboul, dont l’un des amis est un fondateur du site. Je me garde cette info sous le coude, au cas où.
  • On nous demande régulièrement de partager sur les rézosocios tel article ou tel nouvelle, pour « transmettre » et pour « que l’on parle de nous ». Je n’ose pas dire suffisamment fort que ça va rajouter de l’infobésité.

Twit ! Twit ? J’ai faim !

La présentation finale

Celle-ci nous est offerte par Viril Virgile, l’entraineur de l’équipe régionale d’aquafootball chilien.

Viril Virgile, dans les vestiaires pro du stade officiel.

Explication : l’aquafootball chilien n’est pas très connu en France, excepté dans notre région. La Chevalerie du Ballon d’Airin (c’est le nom de l’équipe) est parvenue au fil des ans à se forger (ha ha ha) une renommée internationale. La plupart des gens du coin sont des supporters-évangélistes de ce sport. Vous pouvez pas chier dans la rue sans en croiser un.

ConcreteWorld-🌏 étant sponsor officiel, nous avons régulièrement des places gratuites pour aller voir des matchs, en tribune VIP, s’il vous plaît. Ça a l’air tellement important que c’est compté comme avantage social pour les employés.

Personnellement j’en ai rien à foutre de ce sport à la con, rien à foutre de la VIPerie, et rien à foutre que Viril Virgile nous gratifie de sa présence et soit venu décharger en nous sa sagesse d’entraîneur. Le seul truc dont j’ai pas rien à foutre, c’est les mails envoyés régulièrement « à tout le monde » annonçant les places disponibles pour le prochain match. Ça m’agace car ça rajoute de l’infobésité à ma boîte mail boîtale. Je ne dis rien sous peine de passer pour un gros naze qui ne s’intéresse pas « aux valeurs du sport ».

Je reconnais que cette présentation m’a appris des choses, car j’endosse parfois le rôle d’anthropologue toujours prêt à découvrir des modes de vie de catégories socio-professionnelles différentes de la mienne. Je découvre également le personnage de Viril Virgile, et là c’est une expérience bien moins captivante, du fait de son côté « gros ours mal taillé dans un bloc de parpaing lui-même mal taillé dans un bloc de parpaing plus gros ».

Liste de ses gros-oursitudes :

  • « Bon, je vois qu’il y a des femmes. Désolé, vous vous ennuierez peut-être un peu. » (Du coup, t’aurais dû venir avec une cargaison de cartes-cadeaux Zara et des boules de geisha, pour distraire ces pauvres dames. On n’est plus à un cliché près).
  • « Et aussi, je vais parfois dire des gros mots. » (Apporte-aussi des écouteurs diffusant en boucle du Vianney, du Katy Perry ou n’importe quelle autre soupe girlie, on n’est plus à deux clichés près).
  • Son support de présentation en est resté au stade du power-point. Qui plus est, avec des transitions moches en 3D. Certaines diapos sont présentes en double, voire triple exemplaire.
  • À croire qu’il aime les (répétitions)³, ou alors qu’il se prend pour le Général de Gaulle à l’appel du 18 juin, car il redit parfois trois fois de suite la même phrase.
  • Certaines diapos montrent des fiches de compte-rendu de match. Il y a des smileys content et pas-content dessiné en gros, pour bien montrer aux joueurs ce qui a été bien et pas bien. On a l’impression d’être chez les super-teubés.
  • Mini-vidéo les montrant en visite dans une usine locale de lacets de chaussure. L’un d’eux se prend un carton rouge car il s’énerve durant le quizz final. On peut voir en arrière-plan un grand écran affichant la dernière réponse du quizz, à savoir : « les chaussures ». Laissez-moi deviner la question : « que permet de lacer les objets fabriqués dans notre usine ? ».
  • Pour que les joueurs de l’équipe se sentent impliqués et se comportent correctement avec les journalistes et les gens normaux, Viril Virgile les nomme « Les Chevaliers ». « Tous les membres de l’équipe doivent avoir l’esprit de la ‘chevalerie’ ancré en eux ».
  • Photo de joueurs se serrant dans les bras durant un match, dans une franche, chevaleresque et virile camaraderie. Je dis : « Oooooh, c’est mignon ». Mais ça ne fait pas rire beaucoup de gens autour de moi. Tant pis.
  • Une saison sportive d’aquafootball chilien étant jalonnée d’événements et matchs divers, il est utile d’effectuer une analogie avec une autre histoire, en faisant correspondre leurs étapes respectives. Voilà une idée intéressante. L’année dernière, l’histoire choisie était : le tournoi des 5 nations du rugby. Euh… WTF ? C’est quoi l’intérêt de faire une analogie entre la saison sportive d’un sport et la saison sportive d’un autre sport ? En tout cas, ça va pas aider à diminuer l’impression qu’ils sont super-teubés.

Un collègue sort de la salle. Vraisemblablement parce qu’il en a marre ou qu’il veut aller aux toilettes.

Un peu plus tard, une diapo-power-point affiche le texte « homo numericus ». Viril Virgile nous raconte qu’en voyant cela, l’un de ses Chevaliers a rétorqué en riant : « Hurr hurr huuurr, je préfère être numericus que homo. Hurr hurr huuurr. ». L’assemblée rit légèrement. Viril Virgile ajoute : « Bon, il a dit ça comme ça. Mais je suis assez d’accord. Pas de pédés dans mon équipe. » L’assemblée re-rit à nouveau. J’écoutais à moitié, puisque je dessinais. Je n’ai pas su déterminer s’il disait cela sur le ton de l’humour ou pas.

Collègue Machin dit à ses voisins : « Mais pourquoi les gens rient ? C’est pas drôle. On se targue d’être Action-Bisounours-Compliant, et on rigole à des blagues comme ça ? ».

Je passe quelques minutes à réfléchir à la situation, puis je décide que Viril Virgile ne blaguait pas, que de toutes façons sa présentation commence à me gonfler, et que vu qu’une personne est déjà sortie, j’ai bien le droit de faire pareil.

J’embarque mes dessins et je me casse. Je me retrouve seul dans le hall d’entrée à finir de gribouiller. Je suis un peu inquiet quand même. J’ai peur de devoir me justifier par la suite, et de passer pour le gros boulet qui se permet de monter sur ses grands chevaux juste pour se donner un peu de personnalité.

Lorsqu’enfin la présentation se termine et que tout le monde sort, je découvre que je n’ai rien raté de notable. Ça s’est terminé avec des questions de l’assemblée, dont un bon chapelet de questions chiantes par Collègue GrandBlondAvecPasDeChaussureNoire.

Je me sens obligé d’exprimer pourquoi je suis parti. Je suis agréablement surpris car personne ne désapprouve. Certains s’en tamponnent, d’autres me disent qu’ils ont eux aussi hésité à sortir sans oser le faire, et d’autres encore ont relevé ses remarques introductives de merde à propos des femmes et des gros mots.

Potlatch d’échange

Le lieu de l’orgie dînatoire n’est pas très loin du lieu des présentations, ce qui me permet d’y aller tranquillement en vélo. De plus, je pourrais m’alcooliser sans scrupules puisque pour rentrer chez moi, je ne serais dépendant ni d’un véhicule à moteur ni d’une autre personne.

Comme l’année précédente, un potlatch d’échange est organisé. Chacun vient avec un cadeau et repart avec un autre. En revanche, pas de collègue déguisé en Père Noël. Dommage. On a des collègues noirs, j’aurais trouvé ça super classe et tellement Action-Bisounours-Compliant d’avoir un Père Noël noir.

− T’es pas vraiment fringué en père Noël.
− Et t’es pas vraiment un Bisounours.

Ma contribution à ce potlatch était Boulonix, le chien-robot qui fait caca. Vous l’aurez deviné, le but de ce cadeau était uniquement de me la péter auprès de mes collègues, qu’ils voient comment je suis trop créatif et ingénieux.

Et ça marche. Les gens défilent pour voir ma création, je performe plusieurs fois de suite la démonstration de la nourriture qu’on met dans la bouche de Boulonix et qui ressort par le trou-du-luc.

Les deux nénettes du Département boîtal « Pollinisation de l’entropie réalitoire » sont admiratives. Je suis très content. Dans mon cerveau un peu bancal, ces deux personnes sont des fantasmes platoniques, comme Colléguette Platona dont je vous ai parlé lors du Semencinaire 2018.

Ce serait un peu impersonnel de les appeler « Platona 2 » et « Platona 3 », alors, comme elles s’occupent de pollinisation et que je suis un mec super drôle, la première s’appelle Colléguette Pauline. La deuxième aurait pu s’appeler Colléguette Paulette, mais ça aurait été du second degré tellement naze que ça en serait devenu du zéro degré. Alors en fait elle s’appelle Colléguette Babiole. C’en est presque poétique.

Je les aime bien ces deux nanas. Nous avons vécu des moments d’amitié intenses, à l’époque où nos burlingues étaient dans la même zone d’open space. Surtout lorsque je sortais des blagues débiles et des jeux de mots dignes de Michel Drucker s’il avait décidé de faire des jeux de mots.

En tant que geek-cliché, j’ai aidé Colléguette Pauline à résoudre les exercices de math de son fils. D’autre part, j’ai ouï dire que Colléguette Babiole faisait un peu de graphisme ou de dessin. Et c’est cool.

Une œuvre (en pixel art CGA) de Colléguette Babiole.

Notre amitié éternelle et légendaire a perdu un peu de son intensité lorsque j’ai déménagé de burlingue-open space. Mais on se croise régulièrement à la machine à café ou aux toilettes. Rappelons que je suis une personne qui se rend énormément souvent aux toilettes.

Et donc, ces deux dames trouvent Boulonix magnifique. Flattage d’ego, flattage d’ego. Elles me font promettre de leur en fabriquer un autre du même genre, pour mettre sur leur burlingue commun. Faudra que je m’occupe de ça à l’occasion.

En revanche, Colléguette Carnea n’accroche pas trop. Lorsque je lui fais la démonstration du cacatage boulonixien, elle a un petit sourire crispé sur un air « qu’est-ce qu’il me veut ce gamin avec son jouet scatologique ? ».

Je papillonne dans divers groupes de discussion, à montrer mon chien et/ou mes dessins (ego, ego, ego). Je retombe sur Collègue Docteur-Maboul. Je découvre que lui aussi connait Bukowski, ça fait plaisir.

Durant notre conversation, le contexte fait qu’il éprouve le besoin d’énoncer une expression de type « Avec des ‘si’, on mettrait Paris en bouteille ». Celle qu’il me sort est éminemment über-classe : « Si mon grand-père avait trois couilles, ce serait un flipper ». J’adore.

Le grand-père de Collègue Docteur-Maboul

Çay parti pour le showe !

L’année dernière, le show avait été assuré pas un magicien, que tout le monde avait trouvé tout pourri, mais que j’avais personnellement bien aimé, (je suis peut-être un peu con-con en terme de magie).

Revirement complet pour cette édition, puisque nous avons droit à un spectacle de cabaret, avec danseuses peu habillées. Excellent !

En apprenant cela, plusieurs personnes se sont posé la question de la pertinence d’un spectacle de type foire-à-la-greluche pour une soirée corporate. La cheffette du département boîtal « Orgies Internes » nous a expliqué que celui-ci avait été conseillé par un organisme partenaire, en qui elle avait entière confiance. Lorsqu’elle s’est renseignée plus conséquemment, elle a découvert la nature exacte de la prestation, mais il était trop tard pour chercher autre chose. Elle a malgré tout réussi à négocier quelques conventionnalisations, notamment le fait de ne pas trop montrer de bouts de seins.

Il faut reconnaître qu’elle a réussi à bien gérer la situation, avec les moyens et les infos qu’elle avait. Mais moi, j’aurais bien voulu les voir les bouts de seins. #BalanceTonCorps .

Et qui était donc l’organisme partenaire nous ayant bayé ce conseil ? La Chevalerie du Ballon d’Airin, bien sûr ! Ah nom de dieu de putain de couille de loup, qu’est-ce qu’on se marre.

Ce spectacle de cabaret avait pour thème « les cabarets de Paris ». Wouuuu !!! Une prise de risque artistique de malade !

Qu’à cela ne tienne, ça me plait beaucoup car il y a des femmes rondes.

Les modèles du spectacle

Je suis à la même table que MégaChef En-Même-Temps, du coup j’essaye de me tenir bien. Mais il part assez vite vers le fond de la salle, pour non-danser à côté de quelques personnes qui dansent.

Colléguette Doctoresse-Chaussure, ma voisine de table, est un peu mal à l’aise à cause de cette profusion de peau nue. Je dois avouer que je n’ai pas spécialement fait attention à elle, trop occupé à baver. Heureusement, Colléguette Platona est venue la voir.

Par contre, un type qui nous a lourdé pendant toute la soirée, c’est le chanteur de cabaret. Il apparaissait le temps d’un numéro pour nous pousser une de ses interprétations, tout en essayant de lancer l’ambiance avec des injonctions nazes : « vous pouvez taper dans vos mains si vous voulez ». Wéééééééé !

Je lui hurle dessus qu’on veut soit du Patrick Sébastien, soit les madames. Je tape des mains comme un orang-outang et passe tout le temps de ses chansons merdiques à faire tourner ma serviette. Entre-temps, je me fais une tâche de vin rouge, ce qui était hautement prévisible.

Pour son dernier numéro, ce super-tocard apparait sapé comme le capitaine de La Croisière S’Amuse. Collègue TuLaBoucles annonce : « Ah, on va avoir droit à du Michel Sardou. ‘♪ Quand je pense à la vieille anglaise ♫’. ». Je comprends pas du tout de quoi il parle, jusqu’à ce que super-tocard commence à chanter. On ne l’appellera plus jamais, celui-là.

Les interprétations musicales de super-tocard (allégorie).

Le show se termine sur une apothéose de plumes et de paillettes. Les dames descendent dans le public pour froufrouter leurs robes sur la tête des gens. C’est trop rigolo. On tape dans nos mains, mais cette fois-ci pour applaudir.

Je discutaille ici et là au fur et à mesure que les gens partent. On embarque chacun un super package-cadeau avec de la bonne bouffe et du pinard dedans. Chouette.

Finalement, je rentre tranquillement en vélo. Comme d’habitude, je me plante de chemin mais je ne fais pas demi-tour pour ne pas me taper la honte nucléaire ultime de recroiser des gens qui vont se rendre compte que je me suis planté de chemin. Je parviens malgré tout à rentrer chez moi, avec mon package de miam-miam et ma tâche de vin rouge.

C’était une super journée, riche en bouffe gratuite et en courbes généreuses. Merci ConcreteWorld-🌏 !

2 réponses à “Événement corporate : l’Ovuliaire 2019

  1. Source des images. Avec des commentaires rigolos. Ajouté presque un an plus tard. Ha ha.

    Couverture du livre pour enfant « Poulpe à tout faire »
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=aca
    https ://www .babelio.com/livres/Boileve-Poulpe-a-tout-faire/695590

    Alors là évidemment, je pourrais parler de Paul le Poulpe. Mais bon, ce serait un peu prévisible non ? J’aurais voulu vous parler d’un autre truc, rapport à des animaux marins et des phrases du style « Et je vous usine le poisson ! ». Mais je peux pas trop et le rapport ne serait qu’un peu trop éloigné. Alors sinon, quand on tape le mot « poulpe », les doigts du clavier ont des réflexes plus ou moins conditionnés, et on se retrouve à taper « poule ». Comme lorsqu’on écrit « guillement » à la place de « guillemet ». Faut faire avec.

    Image du film American Beauty
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=acb
    https ://maze .fr/wp-content/uploads/2013/05/american-beauty-rose-rosse.jpg

    J’ai adoré ce film. J’ai vu que deux films de Sam Mendes : celui-là, et Jarhead. Ils sont vraiment biens. J’avais d’ailleurs écrit un article dans le magazine 42 à propos de Jarhead. Avec le personnage du colonel Kazinski. Et plein d’autres choses. Sam Mendes « utilise l’humain comme matière de travail », et tant pis si cette expression n’est pas très claire. Bizarrement, je m’imagine toujours en train de faire un exposé sur ce film en classe d’anglais. Mais ça n’a pas trop de sens, car j’ai découvert ces deux films un peu après mes années lycées. Bizarre.

    Un atomium en Lego
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=acc
    https ://www .brothers-brick.com/2010/10/17/atomium-landmark-of-a-bygone-era/)

    Les Legos c’est trop bien. Et les Legos de maintenant sont beaucoup mieux que ceux de mon époque de quand j’étais petit. Car il y a plein de pièces très petites mais très modulaires, avec des accroches de partout. Les types d’accroche sont peu nombreux, pour que ça reste standard et qu’on puisse accrocher n’importe quoi avec n’importe quoi. Mais assez nombreux quand même, pour avoir des accroches diversifiées : le tenon de base, le tenon troué pour faire passer une antenne, le crochet du même diamètre que le tenon troué pour faire passer les mêmes trucs dedans, les ronds-et-carrés sous les briques permettant de placer un tenon à différents endroits, etc. C’est trop génial. Je pourrais vous en parler pendant des heures.

    L’oiseau de twitter obèse
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=acd
    http ://profils -conso.com/infobesite/

    Les gens qui twittent, on appelle ça des twittos (ou des tweetos, je sais pas trop). Et il paraît que la mascotte de twitter (donc le piaf en question) s’appelle aussi tweetos (ou twittos). Et c’est rigolo, car si on écrit ça TweetOS (ou TwittOS), ça donne l’impression que c’est un OS (un Operating System) spécialement conçu par twitter. Et sinon, le mot « obèse » commence par « O » et finit presque par « S ». Alors ça fait TwittObèSe (ou TwItTOBèSe (ou TŵîttÔbềŜε)). J’ai un compte twitter, et avant, je regardais les messages de tous les gens à qui j’étais abonné. Bon, plus maintenant, vous vous en doutez.

    Viril Virgile
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=ace
    https ://www .facebook.com/Roi-Heenok-Officiel-115787248500541/

    Putain de putasserie de vieille pute de putanité de puterie de te-pu de putaragne de putine de putitude de putologie ! Ça c’est du mec. Oh, et je vous laisse retrouver qui c’est en vrai. Mais peut-être que vous trouverez pas, parce qu’il existe plus trop. Alors peut-être qu’en vrai c’est vraiment Viril Virgile. Et le truc que je préfère, c’est les toilettes dans le fond, avec le mot « toilettes » écrit au-dessus. Peut-être qu’il crève un peu de chaud avec tous ces vêtements qui de plus sont trop grands. Par contre, l’espèce de keffieh à la Arafat en-dessous de la casquette, c’est d’un ridicule achevé. Même en faisant abstraction de la ridiculitude basique des vêtements de rappeur. Mais qui suis-je pour juger ?

    Photo ancienne avec un mec sur les genoux d’un autre.
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=acf
    https ://it .wikipedia.org/wiki/Terminologia_dell%27omosessualit%C3%A0

    Une image pour montrer que l’homosexualité ne date pas d’hier. Enfin tout le monde le savait, avec la Grèce antique et tout ça. Mais l’autre chose qu’on peut déduire de cette photo, c’est que l’homosexualité assumée ne date pas d’hier non plus. Voilà, et sinon, le filtre sépia, c’est toujours trop classe, sur les photos. Ah merde non, c’est pas un filtre. Sinon, est-ce le moment de faire une allusion foireuse au fait que l’un des deux gars a une pipe ? Rhoooo, que c’est vilain. Et c’est lequel qui fait l’homme ?

    Un noir en Père Noël et un pas-bisounours
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=acg
    https ://www .youtube.com/watch?v=H6NHr9OZIFE

    Heureusement que les gens font des choses bizarres sur internet, sinon j’aurais jamais pu avoir une image comme ça. J’avais même pas fait gaffe à quelle occasion a été tournée cette vidéo. Il semblerait que ce soit pour un événement où des gens veulent « répandre l’esprit de Noël auprès d’étudiants de je-sais-pas-quelle-université. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai regardé une partie de la vidéo. Y’a quand même un moment où ils piquent de la bouffe dans le frigo des étudiants. C’est trop la Noëlitude bisounoursifiée.

    Une image en CGA
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=ach
    http ://pixeljoint .com/pixelart/17545.htm

    CGA. Trop bien ce mode graphique. « Color Graphic Adapter ». 320×200, 4 couleurs. Vous remarquerez que l’image respecte le mode graphique, puisque ses dimensions sont elle aussi du 320×200. Cette image pourrait être affichée en plein écran sur un 286 !! Youpi ! Il s’agit de la palette de couleur par défaut : noir, cyan, rose, blanc. Il y en avait une autre : noir, jaune, vert, rouge. Et si je me souviens bien, on pouvait définir la palette de couleur que l’on veut, en choisissant 4 couleurs parmi les 16 de base. Mais c’est que certains jeux qui utilisait des palettes personnalisées. Certains s’offraient même le luxe de la changer en plein milieu du jeu ! Vous vous souvenez de Tera, lorsqu’on rate son tir contre un pirate de Shaam ? Non, vous avez jamais joué à Tera ? Vous êtes nuls.

    Le flipper de Elvira
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=aci
    https ://www .andysbillard.ch/flipper/geraete/3159/scared-stiff-bally-1996-revidiert-flipperkasten

    Ce flipper… Des méga-souvenirs. J’y jouais avec mon super pote, pendant le lycée. On était franchement pas bon, et je peux pas dire qu’on ait fait beaucoup de parties, parce qu’on n’avait pas non plus l’intention de claquer tout notre pognon là-dedans. Mais c’était vraiment des bons moments. Et puis, Elvira, c’est un petit monument culturel dans mon univers personnel. Vous l’aurez deviné, c’est par rapport au jeu vidéo, et pas au film de série B. (Même si je ne doute pas que le film de série B est très bien lui aussi). Le jeu était génial, plein de façons de mourir, avec l’image qui va avec, du sang et tout. Et puis un peu de recherche et d’énigme. L’ambiance était vraiment bien rendue, tout en assumant totalement que le jeu comporte le florilège de tous les films d’horreur de série B : vampire, zombis, loups-garous, nichons d’Elvira, … L’autre truc qui m’avait semblé bizarre, c’est le caractère intemporel donnés par, justement, tous les paradoxes temporels. Les personnages se battent à l’épée, mais il y a des lampes électriques. On vient visiter un château comme une personne normale du 20ème siècle, et on se fait enfermer dans les cachots comme un vulgaire paysan, … Allez, je m’arrête là sinon je vais en parler pendant des heures (comme les Legos). Mais sinon, je suis nul au flipper, c’est un fait.

    Des femmes rondes sur la plage
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=acj
    https ://www .kemifilani.com/2014/08/fatkini-women-of-all-shapes-show-off.html

    Chouette. Je n’en ai pas repéré de connue. Mais elles sont toutes très jolies. L’avant-dernière, on ne sait pas trop si c’est des tatouages ou un collant à motif. Ça a du style. J’aime bien les tatouages. Mais sur les autres, pas sur moi. Et les fringues les mettent tout à fait bien en valeur. Même si j’y connais rien en fringues, que ce soit pour femmes rondes ou femmes pas rondes. La plage, c’est bien comme cadre de prenage de photos. C’est juste que c’est pas très réaliste. En vrai, dès que tu vas à la plage, tu te retrouves très vite avec du sable de partout, et t’as pas l’air aussi classe que sur une photo. Mais c’est bien, la plage. Je réalise que ça fait super longtemps que j’y suis pas allé. Faudra que j’essaye cet été. Et pis comme ça je regarderais si y’a des femmes rondes.

    Bateau en train de couler
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=ack
    https ://www .dailymail.co.uk/news/article-3409776/On-board-ghost-ship-Inside-eerie-wreckage-Costa-Concordia-four-years-luxury-cruise-liner-sank-killing-32-people.html

    Je sais plus comment il s’appelle ce bateau, mais c’est celui dont on a parlé y’a pas si longtemps que ça. Ça a vraiment l’air ridicule, un bateau, quand ça coule. J’ai jamais compris l’intérêt de faire une croisière. Le fait de passer des vacances dans un endroit luxueux, c’est tout à fait pertinent et certainement agréable. Mais est-ce que c’est pas vachement plus simple d’aller dans un hôtel de riche, un appartement de luxe ou quelque chose du genre ? Le seul intérêt du bateau, c’est qu’il se déplace. Mais à ce compte là, est-ce que c’est pas plus simple de prendre un vrai moyen de transport, genre avion de riche en classe business ? On profite du luxe de l’avion le temps du trajet, puis on passe tout le reste de ces vacances dans un des lieux de luxe sus-mentionné. Un bateau, je vois vraiment pas l’intérêt. Le cadre de vie ? Le fait de voir la mer ? Mais on peut avoir la même chose dans un hôtel en bord de mer, avec une plage en prime (sur laquelle se trouve éventuellement des femmes rondes habillées tout à fait sympathiquement).

    Dessin à partir d’une tâche de vin
    http://recher.pythonanywhere.com/urluth/?u=acl
    https ://scene360 .com/art/30834/red-red-wine/

    Ça aurait été trop marrant que la personne dessinée ait un défaut sur la peau, comme Gorbatchev. Ça aurait fait un type avec une tâche de vin buvant du vin dessiné à partir d’une tâche de vin ! Putain mais je suis trop drôlolilol !! Attendez attendez, j’ai pas fini. Et si le type était un voyant extra-lucide ? Ce serait un devin avec une tâche de vin buvant du vin dessiné à partir d’une tâche de vin ! Hourgl hourgl hourgl ! Et en plus il est jeune. C’est un devin de vingt ans avec une tâche de vin buvant du vin dessiné à partir d’une tâche de vin ! Urf urf urf ! Hache d’œufs tâche (dans le sens « travail » et non pas « salissures ») hashtag ta cheveux dev un t’achète chatte vœu devint vain.

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